Deux médailles assurées, neuf autres chances : attention, il pourrait pleuvoir du métal samedi

24 heures après sa camarade Estelle Mossely, Sarah Ourahmoune va elle aussi tenter de se parer d'or. Pour son dernier combat avant la retraite, la mission sera toutefois bien compliquée. La Française devra en effet battre samedi Nicola Adams, la reine des poids mouches et tenante du titre. La Britannique est une star de la boxe féminine. Elle avait écrit l'histoire en décrochant le premier titre olympique chez les filles, devant son public à Londres en 2012. A 33 ans, elle demeure la référence. "C'est une très grande championne, elle a une boxe intelligente, d'instinct, souligne Ouhramoune. Elle a beaucoup de charisme, donc, c'est une fierté pour moi de finir sur cette finale contre elle."

Autre médaille garantie ce samedi pour la France, celle du hand féminin. Après leur nouveau thriller contre les Pays-Bas jeudi, les filles d'Olivier Krumbholz ont décroché leur toute première finale olympique. C'est face à une Russie en pleine renaissance que les Bleues vont tenter de rejoindre les garçons au panthéon olympique. La Russie, ou la seule équipe à avoir pour l'instant battu la France dans ce tournoi. C'était lors de la phase de poules. Une défaite d'un petit but (25-26). Les Bleues avaient raté leur première mi-temps (10-15) mais avaient été à deux doigts d'égaliser. Et depuis, elles ont beaucoup, beaucoup grandi. Si le physique tient, car elles ont beaucoup donné, tout est permis.

Le dernier jour des épreuves de canoë-kayak en ligne sur la lagune Rodrigo de Freitas s'annonce crucial pour l'équipe de France, qui rêve d'effacer le zéro pointé subi en 2012 à Londres et de décrocher son premier podium olympique depuis 2008. Dès 14h07, Maxime Beaumont aura la première opportunité. Il a remporté assez largement sa série et sa demi-finale, se payant le luxe de couper son effort à la fin de chaque course. Vice-champion du monde 2015 de la distance, il a signé le deuxième temps total des demies derrière le Britannique Liam Heath.

Après l'argent de Londres, le bronze de Rio ? Ce serait une superbe confirmation pour les "Braqueuses", surtout après la perte de Céline Dumerc juste avant le début du tournoi. Les Bleues affrontent la Serbie dans le match pour la troisième place, qui sera aussi la revanche de la finale perdue de l'Euro 2015. "Ça va être la guerre. On l'a encore un peu en travers de la gorge. A nous de mettre toute notre énergie sur le terrain. Ce sera à la vie à la mort !", a annoncé la capitaine Isabelle Yacoubou, l'une des trois médaillées à Londres avec Endy Miyem et Sandrine Gruda.

Au lendemain de la superbe médaille d'argent d'Elodie Clouvel, l'équipe de France nourrit également de hautes ambitions dans l'épreuve masculine avec les deux Valentin, Belaud, champion du monde 2016, et Prades, numéro 2 mondial. Valentin Belaud s'est montré moins performant. Prades est mieux entré dans la compétition jeudi en terminant à la 6e place de l'épreuve d'escrime (21v-14d). Avec deux succès de moins, Belaud n'apparait qu'au 12e rang, avec 214 points. Le Russe Alexander Lesun, un des principaux prétendants à l'or olympique, a pris un excellent départ en ne concédant que sept défaites pour 28 victoires. Avec 268 points, il a creusé un premier écart sur ses poursuivants.

Championne du monde l'an passé mais longtemps en difficulté cette saison, Pauline Ferrand-Prévot espère ne pas repartir bredouille de Rio après avoir échoué dans sa première quête de podium lors de la course sur route. La Champenoise, dont les principales adversaires devraient être la Suissesse Jolanda Neff et la Danoise Annika Langvad, reconnaît avoir douté, après sa déception d'il y a deux semaines : "Je me suis posé beaucoup de questions. Après, je me suis dit que je ne pouvais pas abandonner à quelques jours de l'échéance alors que, depuis le début de l'année, ça a été vraiment galère. Là, je suis plus motivée que jamais". C'est peut-être l'heure de la revanche pour elle.

Parcours atypique que celui de M'Bar N'Diaye. Il a découvert le taekwondo sur le tard, à 18 ans passés. Et disputé ses premiers Championnats de France à 26 ans ! Résultat, le Francilien sera à Rio un débutant olympique de… 33 ans dans la catégorie des +80 kg, assez ouverte. En réalité, N'Diaye a déjà goûté aux JO, en 2008, mais il n'était alors que le sparring-partner de la star tricolore de la discipline, Pascal Gentil. Vice-champion d'Europe il y a deux ans, il avait aussi remporté une médaille lors du Test-event de Rio. Le revoir sur un podium au Brésil serait tout sauf absurde.

Benjamin Auffret a signé une belle performance en se hissant en demi-finales vendredi. Il s'est classé à la 5e place avec 470,45 points, grâce à un remarquable dernier plongeon. La star britannique Tom Daley (571,85) a pris les commandes devant le Chinois Qiu Bo (564,75), triple champion du monde en titre et vice-champion olympique à Londres. Auffret, 21 ans, n'a encore jamais été médaillé à l'international mais s'est classé cette saison dans le Top 5 sur chacune de ses cinq sorties internationales. Les demi-finales et finale auront lieu samedi.

Double championne du monde, médaillée olympique à Pékin, Gwladys Epangue est une légende du taekwondo tricolore. Privée des Jeux de Londres où elle rêvait d'or, après la révélation de sa tuberculose osseuse, elle a dû aussi surmonter une grave blessure au genou. A 33 ans, Epangue est de retour aux Jeux. Celle qui se définit comme "une miraculée" veut croire en ses chances, même si elle fait aujourd'hui plus partie d'un peloton d'outsiders. Elle débutera son tournoi en huitièmes de finale à 16h30, face à l'Ivoirienne Mamina Koné.

Si Maxime Beaumont peut légitimement lorgner l'or, les quatre compères du quadriplace se contenteraient sans aucun doute d'une médaille, peu importe le métal. Le quatuor Carré-Hubert-Hybois-Jouve a été incorporé un peu au dernier moment à la sélection, à la mi-juillet. Sans véritable préparation, le K4 tricolore a déjà signé une belle performance en atteignant la finale Après avoir signé le 6e chrono des demies. "On a tout à gagner et rien à perdre", a résumé Etienne Hubert.

Il n'y a pas eu de médaille chez les garçons. Audrey Merle et Cassandre Beaugrand peuvent-elles apporter à la France la première breloque de son histoire en triathlon ? Cela parait compliqué. Elles sont surtout là pour engranger de l'expérience. Championne du monde Espoirs, Merle incarne l'avenir et aimerait aussi conjuguer ses rêves au présent. Beaugrand, à 19 ans, est une des benjamines de la délégation française à Rio. Toutes deux ont été appelées en dernière minute, notamment à cause du forfait d'Emmie Charayron. Une médaille serait une colossale et magnifique surprise.