Rio 2016 : Le retour de l'hyperpuissance américaine

Le déclin de l'empire américain n'est pas pour demain. Les Etats-Unis d’Amérique sont incontestablement les grands triomphateurs des Jeux de Rio, sur lesquels le rideau a été tiré dimanche. Il suffit de se pencher sur le tableau des médailles pour s’en rendre compte. Si ce n'est pas la première fois que le pays à la bannière étoilée domine les débats, bien loin de là même, ces Jeux de la XXXIe Olympiade de l'ère moderne auront marqué le retour de la toute-puissance US, l'hyperpuissance américaine chère à un ancien ministre des Affaires Etrangères français.

Du 5 au 17 août, les Etats-Unis d'Amérique ont glané 121 médailles, dont 46 titres olympiques. S'ils ont décroché autant d'or qu'à Londres il a quatre ans, les 121 podiums sont un plus haut depuis… 1984 et les Jeux de Los Angeles.

Dans la cité des Anges, les Américains avaient remporté… 174 breloques. Un résultat d'ensemble époustouflant mais signé aux cours de JO particuliers puisque boycottés par le bloc de l'Est et, évidemment, la puissante URSS. Cinq ans avant la chute du mur de Berlin, les pays communistes avaient rendu la monnaie de leur pièce aux Etats-Unis qui, eux, avaient fait l'impasse sur le grand raout moscovite quatre années auparavant.

Après ces deux éditions que l'on qualifiera de singulières, il y avait eu 1988 et 1992, deux quinzaines olympiques qui avaient vu les Etats-Unis être devancés par l'URSS et la RDA, à Séoul, et la CEI - bâtie sur les restes de l'Union Soviétique -, à Barcelone.

Cet été, rien n'a entravé la bonne marche des Etats-Unis, qui a surperformé sur le tartan et dans le bassin olympiques. Les "soucis" russes et leur interdiction, notamment, de participer aux épreuves d'athlétisme a laissé la porte ouverte aux athlètes américains, qui ont ramené 32 breloques au pays. Du jamais-vu depuis 1984 et les exploits de Lewis and co du côté du Coliseum de LA. Si Bolt, Van Niekerk ou Thompson ont pris la lumière, les Américains ne sont pas restés dans l'ombre.

Dans les bassins, avec Phelps et Ledecky en figures de proue, les Etatsuniens se sont également taillé la part du lion (33 médailles, comme en 2000).

Au final, 213 athlètes de la délégation US ont ramené une médaille dans 20 des 27 sports disputés au Brésil.

Et la concurrence dans tout ça ? Elle s'est accrochée tant que faire se peut et a bien changé. La Grande-Bretagne, sur sa lancée des JO de Londres, est restée à un niveau de compétitivité remarquable et a même surpassé les attentes en ramenant 67 médailles du Brésil [deux de plus qu'en 2012, NDLR].

La Chine, elle, a confirmé un "déclin" comptable post-Pékin : 100 médailles et 51 titres à la maison en 2008, 88 et 38 à Londres, 70 et 26 à Rio. Au final, l'écart entre les Etats-Unis et ses proches poursuivants s'est accru comme rarement dans l'histoire moderne des JO : 51 médailles de différence entre la bannière étoilée et son plus proche poursuivant, c'est, hors éditions des JO boycottées, un record depuis Paris 1924.

Cette démonstration de force carioca s'est accompagnée d'un symbole : les Etats-Unis ont dépassé la marque des 1000 médailles remportées aux Jeux Olympiques depuis 1896 (1097 au terme des JO). L'Amérique toise le reste du monde. De très loin. De très haut. Et c'est très fort.