Les notes des Bleu(e)s : Hormis l'éclaircie du relais 4x100, morne plaine dans le camp français

Ces quatre là ont répondu présents. Très attendu, le relais français du 4x100m nage libre (Mehdy Metella, Fabien Gilot, Florent Manaudou et Jérémy Stravius), champion olympique, du monde et d'Europe en titre, a tenu son rang en décrochant la médaille d'argent dimanche soir, derrière un relais américain impérial, porté par l'extra-terrestre Michael Phelps. Certes, ce n'est pas l'or dont on rêvait. Mais les nageurs français ont enfin permis à la délégation française d'ouvrir son compteur de médailles. Une bonne chose de faite qui pourrait enclencher une bonne dynamique et en décrisper certains dans les jours à venir.

Sans trembler, Denis Gargaud s'est qualifié pour les demi-finales de canoë slalom monoplace (C1). Après un premier passage compliqué, marqué par deux pénalités et soldé par une 11e place provisoire, le champion du monde 2011 a signé un second passage de haut vol, devancé uniquement et de peu par l'Allemand Tasiadis. En K1, Sébastien Combot a lui aussi passé le premier tour avec brio. Neuvième, le Français, qui n'a pas pris tous les risques, a réalisé deux parcours sans la moindre pénalité. Il faudra en faire plus mardi pour le C1 et mercredi pour le K1 pour viser le podium.

Des mauvaises sensations en début de course. Et un manque de jus dans le "money time". Trop juste, Pauline Ferrand-Prévot, qui souhaitait "se faire plaisir et être actrice de sa journée", n'a pas été en mesure de jouer avec les meilleures sur la course en ligne. Et il n'y a pas eu de miracle pour celle qui disputera également l'épreuve de VTT (le 20 août). La championne du monde 2014 a tout tenté, anticipant même la bagarre dans le final. PFP s'est accrochée mais n'aura finalement jamais pesé. En tête de la course au pied de la dernière ascension, Ferrand-Prévot a lâché prise rapidement. Physiquement émoussée, elle n'a pas tenu la distance sur un tracé très difficile. Sur la ligne, elle a dû se contenter de la 26e place, à plus de cinq minutes de la championne olympique Van Der Breggen et quelques rangs devant sa compatriote Audrey Cordon (37e).

Après quatre premiers matches soldés par trois victoires, les Bleues ont calé en quart de finale. Face à son homologue canadien, le 7 tricolore a trouvé plus fort que lui. Le début de partie avait pourtant été idyllique. Avec un premier essai marqué, les Françaises ont montré du cœur, de l'engagement, mais comme l'a souligné leur entraîneur, David Courteix, elles ont aussi cruellement manqué de maîtrise. Notamment en fin de première période, où elles ont raté l'occasion d'enfoncer le clou. Les Canadiennes ont pris le dessus en seconde période pour s'offrir une place en demi-finale contre l'Australie. Pour les Bleues, le rêve est passé.

Trois chances, des petites erreurs qui coûtent cher et un zéro pointé à l'arrivée. Enzo Lefort, Jérémy Cadot et Erwann Le Pechoux, qui n'avaient pas été gâtés par le tirage, n'ont pu débloquer le compteur tricolore dimanche. Les trois fleurettistes ont échoué à l'arraché dans leur quête de médailles et peuvent tous nourrir de sérieux regrets. Les deux premiers se sont inclinés dès leur entrée en lice respective, tandis que le troisième a cédé en huitième de finale à la touche décisive.

Celle-là, on ne l'a pas vu venir. Eux non plus a priori. Pour leur entrée en lice, les hommes de Laurent Tillie ont pris une sacrée claque face aux Italiens. Une défaite 3 sets à rien qui oblige les Français à se reprendre dès mardi contre le Mexique, l'adversaire supposé le plus faible du groupe A. Le score est sévère : 20, 20 et 15. Face à un candidat à une médaille, les Tricolores n'ont jamais existé. Ils ont aussi souvent buté contre le mur transalpin et n'ont jamais semblé en mesure d'inverser la tendance. Certains sont passés totalement à côté. Antonin Rouzier et Earvin N'Gapeth notamment.

Le cauchemar continue pour le judo français. Eliminé en huitième de finale par le Sud-Coréen Baul An, Kilian Le Blouch n'a pas fait le poids contre le N.1 mondial de la catégorie des -66kg. Avant cette sortie logique, il y avait eu la disqualification de Priscilla Gneto en -52kg. D'abord incrédule puis en pleurs, la licenciée de Levallois-Perret a mis de longues secondes à quitter le tatami après un premier combat qui n'en aura duré que 88. La Suissesse Evelyne Tschopp n'en demandait pas tant.

Un petit tour et puis s'en va. Nicolas Mahut et Pierre-Hugues Herbert sont tombés de haut dimanche soir, battus au 1er tour du tournoi olympique de double, dont ils étaient les légitimes favoris (et tête de série numéro un), par une paire colombienne (Juan Sebastian Cabal et Robert Farah), en deux petits sets. Une grosse désillusion pour les deux joueurs français. Et encore une vraie chance de médaille qui s'envole pour la délégation bleue.