Les notes des Bleus : Alaphilippe a régalé, les footballeuses ont gâché, les basketteurs ont sombré

Une course superbe et une médaille en chocolat. Voilà résumé le samedi de Julian Alaphilippe. On guettait Romain Bardet, mais c'est bien le puncheur de l'équipe Etixx-Quick Step qui a mis le feu à la course en ligne samedi. Il était fort, très fort, peut-être même était-il le plus fort. Sur ses cannes, il devait être sur le podium. Mais une chute et un manque d'opportunisme quand la décision s'est faite dans le final l'ont peut-être privé d'une superbe récompense. Dans les épreuves à médaille, avec Lauren Rembi, c'est peut-être le Français le moins décevant du jour. Mais pas le moins déçu.

En deux heures, elle est passée d'un fol espoir à une immense désillusion. Qualifiée pour les demi-finales à l'épée, Lauren Rembi a d'abord vu ses rêves d'or s'envoler en perdant en demi-finale, avant de voir le bronze lui filer sous le nez lors de la petite finale. Dur à digérer, mais c'est la loi olympique, impitoyable. Malgré tout, il faut se souvenir qu'elle était loin de compter parmi les favorites samedi matin. Elle a livré un tournoi plein de cran et de calme, libérant ce talent que ses maitres d'arme lui connaissent. Samedi soir, la surdouée a fini en larmes. Mais difficile de dire qu'elle est passée à côté de son tournoi...

La journée a été bien sombre pour la gym française, avec la très grave blessure de Samir Aït Saïd, qui a mis l'équipe de France en état de choc. Personne n'avait vraiment le cœur à penser à la suite. Elle pourrait pourtant être un peu plus souriante. Samedi, Cyril Tommasone a décroché sa place en finale au cheval d'arçons, en terminant troisième des qualifications. Le Lyonnais, en panne totale de résultats majeurs depuis près de deux ans, peut donc prétendre à une médaille lors de la finale, même si le contexte sera différent.

Comme trop souvent face aux meilleures nations dans une grande compétition, les Françaises ont laissé passer leur chance contre les Américaines, championnes olympiques en titre. Pourtant, les Bleues ont eu la mainmise sur la rencontre pendant la première période, sans parvenir à tromper Hope Solo, la gardienne américaine. Et elles ont fini par céder en seconde période pour s'incliner sur la plus petite des marges (1-0). Frustrant. Et même inquiétant pour la suite de la compétition. Sans parler de complexe ou de blocage, il va falloir que les joueuses de Philippe Bergeroo accrochent ce succès qui les libèreraient. Car leur niveau de jeu, parfois brillant, doit leur permettre de viser le podium à Rio avec cette génération au top. Voire mieux.

Une des grosses déceptions de ce samedi. Certes, cette première journée n'était pas, sur le papier, celle qui semblait le plus favorable au judo français. Mais, à défaut de ramener une médaille, on pouvait quand même espérer une durée de vie un peu plus longue dans le tableau pour Walide Khyar et Laetitia Payet. Le récent champion d'Europe a disparu au deuxième tour sur un petit péché d'orgueil aux grandes conséquences. Payet a été sortie en huitièmes. Une toute petite journée. Et la prochaine s'annonce tout aussi compliquée pour Priscilla Gneto et Kilian Le Blouch, dont les tableaux respectifs seront rapidement obstrués par les deux grands favoris.

Franchement, on leur en voudrait presque. Kiki Mladenovic et Caroline Garcia ont donné tellement de plaisir pendant Roland-Garros… Leur victoire en finale avait fait office d'une bouffée de fraicheur. Elle était aussi annonciatrice de belles choses pour les Jeux. En tout cas, on le croyait. Les voir disparaitre comme ça, dès le premier tour, face à Hozumi et Doi (6-0, 0-6, 6-4), il faut presque se pincer pour le croire. La grosse colère de Kristina Mladenovic contre sa fédération après la défaite montrait bien toute leur frustration. C'est vraiment une tuile pour la délégation française car si ce n'était pas une médaille pour tout de suite, elle faisait bien partie de celles sur lesquelles on comptait pour la deuxième semaine, généralement moins prolifique pour la France.

On aurait limite envie de déclencher l'alerte enlèvement car les Bleus de Vincent Collet ont été totalement absents. Où étaient-ils ? Pas à l'Arena Carioca 1, visiblement, où les fantômes de l'équipe que l'on connait habituellement ont été laminés par l'Australie. Une gifle de plus de 20 points dans la figure qui inquiète quant à l'avenir des coéquipiers de Tony Parker dans ce tournoi olympique, eux qui restent désormais sur quatre défaites de rang (après trois revers en préparation), une première sous l'ère Collet. Pour l'ensemble de leur œuvre ces dernières années, on a presque envie d'être indulgents. D'où le 2. Au bénéfice du doute. Mais leur match valait un zéro pointé.