Les notes des Bleus : désillusion pour Emane, déception pour le rugby, démonstration pour le hand

Elle menait assez facilement et se dirigeait tout droit vers les quarts de finale. Sans trembler. Et puis, par manque de concentration peut-être, tout s'est écroulé. Et Gévrise Emane s'est fait surprendre par la Britannique Sally Conway. Dès son entrée en lice, la Française de 34 ans s'est vue désigner la porte. Pour ses derniers Jeux Olympiques, elle a dit adieu à son rêve de décrocher une médaille d'or. A Londres déjà, elle était passée à côté de celui-ci en ne prenant "que" le bronze. A Rio, Emane ne peut s'en prendre qu'à elle-même. Sur une phase au sol qui devait lui permettre de poursuivre sa route, elle a tout perdu. Avec son élimination, c'est une nouvelle (réelle) chance de médaille qui s'est évaporée à l'Arena Carioca 2 pour l'équipe de France. Les jours passent…

Forcément quand on a éliminé le champion du monde en titre pour se qualifier pour les Jeux Olympiques, on fait figure de candidat très sérieux au podium. Et Sébastien Combot pouvait nourrir cette légitime ambition en kayak au lendemain du titre de son compatriote, Denis Gargaud, en canoë. Après une demi-finale timide (qualifié avec le 7e temps), le natif de Landerneau n'a pas réussi à se surpasser en finale. Une pénalité engrangée lors du passage de l'ultime porte en remontée a définitivement condamné ses espoirs de podium. A l'arrivée, le champion du monde 2007 de la discipline a terminé à plus de quatre secondes du vainqueur du jour, le Britannique Joseph Clarke, et s'est classé huitième de cette finale olympique.

Leur démonstration face à l'Espagne dans le dernier match de poules avait prouvé tout leur talent. La surprise japonaise (2e de sa poule à la surprise général après avoir battu la Nouvelle-Zélande) leur avait offert un adversaire abordable pour leur quart de finale. Tout était réuni pour que les Bleus du Sevens poursuivent leur rêve olympique. Mais ils ont eux aussi subi la loi des Nippons aux portes du dernier carré (12-7). Pourtant idéalement lancés par un premier essai de Cler, les coéquipiers de Bouhraoua ont craqué dans les ultimes minutes de leur rencontre. Un deuxième essai cruel mais presque logique au vue de la seconde période où les Bleus n'ont pas cessé de subir le jeu adverse. Les demies, prévues jeudi, se joueront sans eux. Et la médaille s'est envolée.

Après le bronze obtenu par Gauthier Grumier mardi à l'épée, on espérait fortement une nouvelle médaille ce mercredi. En fleuret dames, qui clôt les épreuves féminines individuelles, Astrid Guyard et Ysaora Thibus n'ont pas démérité mais leur aventure s'est arrêtée en quarts. Si la première a été largement dominée par la Russe Inna Deriglazova, championne du monde en titre, la seconde n'est pas passée loin du dernier carré, battue de peu par une autre Russe, Aida Shanaeva. Quelques regrets néanmoins puisque la Française menait 13 à 12 avant de concéder trois touches de suite. Chez les messieurs, et au sabre, Vincent Anstett a lui aussi joué crânement sa chance. Après avoir atteint les quarts de finale après deux premiers assauts convaincants, il a buté sur l'Iranien Abedini, qui ne compte qu'un "titre" de vice-champion d'Asie à son palmarès.

Il va falloir attendre pour savoir si c'est une bonne nouvelle. Après ce succès, les Bleus ont de grandes chances de terminer troisième de leur poule et d'avoir une éventuelle demi-finale face à l'ogre du tournoi, les Etats-Unis. Mais qu'importe, la France avait besoin de se rassurer. Et un succès face à la Serbie (76-75), vice-championne du monde, est toujours bon à prendre. Si Tony Parker a inscrit le tir de la victoire, Nando De Colo s'est encore illustré avec 22 points. Joffrey Lauvergne (12 pts), Nicolas Batum (11 pts) et surtout Boris Diaw (11 pts, 9 rbds, 9 pds) n'ont pas été en reste.

Une démonstration. Parfois galvaudé, le terme prend tout son sens pour définir la prestation des Françaises lors de leur troisième match des JO. En face, les Argentines n'ont pas joué ou presque (27-11). Bien lancées par cinq buts de Laurisa Landre, les Bleues ont déroulé leur handball et ont fait un grand pas vers les quarts de finale de la compétition. Leur prochain match (samedi) face à une Corée du Sud abordable pourrait leur permettre de valider leur ticket pour les phases à élimination directe.

Engagés dans le contre-la-montre individuel, Alexis Vuillermoz et Julian Alaphilippe n'ont pas du tout pesé sur la course en terminant loin, très loin, de Fabian Cancellara. Une petite performance sur le fond, mais les deux Français, qui ne sont pas des spécialistes de l'exercice chronométré, n'ont absolument rien à se reprocher sur la forme. Ils ont été directement exposé aux critères de sélection olympique voulus par l'UCI qui demande à ce qu'on participe à l'épreuve en ligne, pour s'aligner en chrono. Privé de Thibaut Pinot, qui aurait dû être la carte de les Bleus sur le tracé escarpé de Grumari, Bernard Bourreau n'a pas eu le choix pour composer son équipe de chrono. Que retenir de tout cela ? Les deux Tricolores ont eu la chance de participer aux Jeux Olympiques. Et c'est beau. Tout simplement.