Les notes des Bleus : Lemaitre a vécu une "résurrection", Mayer est né aux yeux du monde

On aurait aimé mettre un 10/10 à Kevin Mayer. Privé de la médaille d'or sur le décathlon, le Français a sorti le plus beau concours de sa jeune carrière à Rio et pris une magnifique médaille d'argent. Dans la forme de sa vie, Mayer a bouclé l'épreuve en étant le 6e meilleur performeur de l'histoire avec un score ahurissant de 8834 points. Il fallait un monstre pour priver le natif d'Argenteuil de l'or. Ashton Eaton, intouchable depuis sa médaille d'argent aux Mondiaux 2011 à Daegu, a été ce monstre. Mais il n'a pas autant tremblé depuis des lustres. En amélioration dans quatre disciplines (100m, Lancer du poids, 400m et saut à la perche), Mayer a probablement pris date à Rio pour quelque chose d'encore plus grand.

Rentré dans le rang au niveau mondial depuis sa médaille de bronze obtenue à Daegu, Christophe Lemaitre est réapparu au meilleur des moments lors de finale olympique du 200m, jeudi soir. Auteur d'un finish de folie, le Tricolore est allé chercher la médaille de bronze grâce à un cassé d'épaules effectué au meilleur des moments au nez et à la barbe du Britannique Adam Gemili. C'est la deuxième médaille olympique remportée en carrière par le natif de Culoz après le bronze récolté sur tapis vert lors du relais 4x100m à Londres. "Une résurrection", comme l'a souligné le Français après la course.

Quel scénario encore une fois ! Alors qu'on ne les attendait pas à pareille fête, la bande à Pineau a atteint la finale au terme d'une rencontre absolument irrespirable (24-23). Elle s'est payée le luxe de sortir les vice-championnes du monde néerlandaise. Si elles ont dominé toute la rencontre, les Oranje auraient pu égaliser sur la sirène mais le poteau en a décidé autrement. Un véritable exploit. Vivement samedi et la finale face à la Norvège ou la Russie.

La belle histoire de la boxe française continue de s'écrire à Rio. Et c'est cette fois-ci Sarah Ourahmoune qui s'est chargée d'entretenir la flamme. Déjà assurée d'une médaille olympique, la pensionnaire du club d'Aubervilliers a brillamment assuré sa place en finale du tournoi des poids mouches. Après la Colombienne Ingrid Lorena Valencia, Ourahmoune s'attaque désormais à la championne olympique en titre, Nicola Adams. Un défi de taille mais que la Française rêve de le relever pour s'offrir le titre suprême.

Cette fois, le bronze du 470 femmes ne lui a pas échappé. Quatre ans après Londres et une quatrième place au goût amer, Camille Lecointre a décroché une médaille au goût de revanche. Cinquième à l'issue des trois premières régates, les Françaises ont géré la Medal Race pour signer un podium en forme d'accomplissement.

Battue 86 à 67 par les Etats-Unis, les Bleues ont affiché un très beau visage lors de leur demi-finale. Sans complexes, les filles de Valérie Garnier n'ont pas eu froid aux yeux et fait match avec les Américaines lors de la première mi-temps où elles n'ont accusé qu'un maigre retard de quatre points. Si le troisième quart a été fatal aux Tricolores, elles ont bouclé leur demie de la meilleure des manières. Maintenant, place à la chasse au bronze face à la Serbie.

Septième du triathlon, Vincent Luis n'a pas réalisé la compétition espérée. Ultra-investi, l'athlète français se demandait même s'il allait continuer à l'issue de la course. "Je vais devoir prendre du recul, voir ce que je vais faire de ma carrière," a-t-il expliqué au micro de France 2. Pendant quatre ans, celui qui avait terminé 11e à Londres n'a vécu que pour les Jeux. Ses progrès en course à pied lui avaient permis d'arriver avec de très grosses ambitions au Brésil. Son échec est d'autant plus difficile à digérer et il lui faudra du temps pour se remettre de son aventure carioca.

Ils étaient trois Français en quarts de finale du BMX : Joris Daudet, Jérémy Rencurel et Amidou Mir. Il n'y en aura aucun lors des demi-finales, vendredi. Si les deux derniers cités découvraient le plus haut niveau (21 ans), la déception est énorme pour Joris Daudet. Champion du monde de BMX en 2015, le champion de France en titre venait à Rio pour décrocher l'or. Une chute dans son deuxième run a ruiné ses chances de figurer sur le podium. Après son échec à Londres en 2012 (éliminé en demi-finale), Daudet quitte une nouvelle fois les Jeux avec une valise de regrets.

Une énorme désillusion. Les relais du 4x100m tricolores, qui pouvaient nourrir quelques ambitions notamment chez les hommes, n'a pas réussi à passer les séries. La faute à des passages de témoin approximatifs. C'est une petite claque mais jamais, chez les filles comme chez les hommes, les Bleus n'ont semblé en mesure de décroché leur billet pour la finale. Rageant.