Les notes des Bleus : La voile et l'épée en haut de l'Olympe

Au terme d'une journée idéale, Gauthier Grumier, Yannick Borel, Daniel Jérent et Jean-Michel Lucenay ont offert une 7e médaille d'or à la délégation, la première en escrime. Après le Venezuela et la Hongrie, c'est l'Italie qui a courbé l'échine face aux épéistes tricolores. En finale, les Bleus coachés par Hugues Obry ont dérouillé les Italiens (45-31). Conscient de ne pas être au top de sa forme, le numéro un mondial Grumier avait préféré laisser sa place à Lucenay pour cet assaut final. Une décision pleine d'humilité et qui donne tout son sens au mot "équipe". Et surtout qui est tout à son honneur

La voile française a connu une journée faste. En quelques heures, elle a ramené deux nouvelles médailles à la délégation française. Dont un en or. Charline Picon est devenue championne olympique de planche à voile RS:X à Rio. Quatrième avant la dernière régate, la Charentaise a terminé à la deuxième place de cette ultime manche pour s'offrir l'or. Quelques minutes avant, Pierre Le Coq a lui arraché le bronze, lui aussi dans l'épreuve de planche à voile. Champion du monde en 2015, le Breton s'en contentera. Avec déjà deux médailles, la voile française fait déjà mieux qu'à Londres en 2012, où elle n'avait ramené qu'une médaille de bronze.

Le tir français va bien, merci pour lui. Il a en plus l'avenir pour lui. Vingt-quatre heures après l'argent de Jean Quiquampoix (20 ans) en pistolet vitesse, Alexis Raynaud s'est offert le bronze en carabine trois positions. Le tout à 21 ans… Le natif de Grasse a affiché une belle maturité et un sang-froid bluffant pour arracher cette nouvelle médaille. Un vent de fraîcheur souffle sur le tir tricolore à Rio. Et la France s'en frotte les mains.

N'ayons pas peur des mots : Mathieu Bauderlique et Sofiane Oumiha nous ont régalés. Le premier, brillant vainqueur de l'Equatorien Carlos Mina, s'est assuré une place en demi-finale chez les mi-lourds et donc une médaille de bronze a minima. Le second s'est qualifié pour la finale des poids légers (-60kg) après avoir dominé le redoutable Mongol Dorjnyambuu et disputera l'or au Brésilien Conceiçao. Après le zéro pointé de Londres, la boxe tricolore brille de mille feux. Et ce n'est pas près de s'arrêter à Rio...

Thomas Boudat est en feu sur l'épreuve de l'omnium. Au terme de la première journée, le Français est parvenu à prendre la première place de l'épreuve avec 106 points, devant Elia Viviani (104 points) et Mark Cavendish (96 points). En démonstration dans la course à élimination, qu'il a terminée à la 2e place derrière Viviani, le champion du monde 2014 a encore démontré toute son habileté dans ce rendez-vous spectaculaire. Il lui restera à boucler l'affaire lundi lors des trois dernières épreuves. A l'aise sur le Contre-la-montre et la course aux points, il jouera la victoire finale. Mais il lui faudra limiter la casse sur le tour lancé.

Septième de la finale du 100 mètres en 10"04, Jimmy Vicaut n'a pas fait le match avec les ténors du sprint, dimanche au stade olympique de Rio. Si sa performance n'a rien de déshonorant, loin de là, on aurait aimé voir le Français plus haut. Il lui a manqué un peu de jus dans la deuxième partie de la course pour aller chercher Bolt, Gatlin, De Grasse et consorts. Passé à côté de la correctionnelle lors des séries, Vicaut aura eu le mérite de réagir lors des demies et disputer sa première finale olympique. Vainqueur de sa demie avec un autoritaire 9"95, il a claqué sa quatrième meilleure performance personnelle à Rio. Indéniablement, ça promet de beaux lendemains.

C'était un match pour du beurre. Ou presque. Mais les Bleues, emmenées par une Alexandra Lacrabère inspirée (8 sur 8 au tir), ont mis l'implication nécessaire pour s'imposer face à la Suède (27-25). Déjà qualifiées pour les quarts de finale, les protégées d'Olivier Krumbholz terminent la phase de poule sur une bonne note, une quatrième victoire en cinq rencontres. De quoi préserver, et c'est important, une belle dynamique avant les choses qui compteront, véritablement.

La France n'a pas à rougir. Oui, les Bleus ont perdu. Mais ils ont subi la loi de l'ogre américain (100-97). Et ils n'ont cédé que de trois petits points. Le tout sans Tony Parker (orteil), ménagé en vue des quarts de finale. Et sans Nando de Colo en fin de match. Légèrement touché au genou, ce dernier a sorti un grand match (18 pts, 4 rbds et 5 pds) avant de rester sur le banc en deuxième mi-temps. Thomas Heurtel (18 pts, 8 rbds, 9 pds !) s'est aussi mis en évidence. La France monte clairement en puissance dans ce tournoi.

Les mêmes ambitions. Et au bout, une nouvelle déception. Quatre ans après sa cinquième place aux Jeux de Londres, le vice-champion du monde 2011 est de nouveau passé tout près du podium au cheval d'arçons. Cette fois, le gymnaste lyonnais a pris la 4e place. À un seulement un dixième de point du bronze. C'est d'autant plus rageant qu'il s'était classé 3e lors des qualifications. Pour la breloque, il faudra repasser à Tokyo. Mais Tommasone, s'il s'y rend, aura alors 33 ans. Son train est sans doute déjà passé. L'équipe de France de gymnastique, elle, attend toujours sa première médaille à Rio.

Le Bordelais de 34 ans a longtemps cru au podium. Quatrième à mi-parcours, il pointait encore à la 7e place à la veille du dernier tour. Quatre coups le séparaient alors de la médaille. Mais d'exploit, il n'y en a pas eu de la part de Bourdy ce dimanche. Bien au contraire. Sa carte rendue à 72 (soit un coup au-dessus du par) lui a coûté très cher au classement. Il termine finalement 21e. Une place qui n'a absolument rien de déshonorant vu le classement mondial du Français (107e). Mais elle gardera un goût de frustration vu les rêves nés de son remarquable début de parcours.

G.C., J.C., A.C. et F.-X.R.