Les notes des Bleus : Riner reste au sommet, Manaudou en tombe

Pour beaucoup, il n'y a plus personne au-dessus de lui. A raison d'ailleurs. Après un premier sacre à Londres, Riner est devenu double champion olympique vendredi. Il a surtout enfilé le costume du plus grand judoka de l'histoire. Une journée plutôt tranquille qui l'a vu enchaîner quatre succès, sans folie mais tout en maîtrise. Conscient de n'avoir pas disputé de très grands combats, Riner s'en moque : il est double champion olympique et ça suffit à son bonheur. Difficile de lui donner tort.

C'est la belle surprise du jour et sans doute de ces JO côté français. Personne n'attendait Emilie Andéol au sommet de l'Olympe chez les + de 78 kg au terme d'une journée chargée en émotions. Et pourtant, elle a écarté toutes ses concurrentes qu'elles soient championne du monde ou championne olympique. Les yeux remplis de larmes à chaque fin de combat. Le judo français s'est trouvé une nouvelle géante. Bienvenue au panthéon Emilie.

Ils sont allés au bout de leur souffrance. Les muscles tétanisés par un effort surhumain, ils ont à peine eu la force de lever les mains au ciel à l'arrivée. Et pourtant, Pierre Houin et Jérémie Hazou, en deux de couple poids léger, ont signé un vrai exploit. Voilà douze ans que l'or olympique échappait à l'aviron français. Le duo français, associé depuis seulement trois mois, avait la faveur des pronostics. Mais ils ont souffert pour aller au bout de leur rêve.

Celle-ci, on ne l'a pas vu venir. Soyons honnêtes. La médaille d'argent décrochée par le Nîmois, la 13e pour la délégation française à Rio, a été une belle surprise. Depuis 1992 et le titre de Sébastien Flute à Barcelone, le tir à l'arc tricolore n'avait plus été à pareille fête en individuel. En finale, Valladont n'a rien pu faire contre le Sud-Coréen Ku Bon-Chan. Mais cette défaite ne nous fera pas oublier le reste de sa journée en tout bien formidable.

Enzo Lefort, Erwann Le Péchoux, Jérémy Cadot et Jean-Paul Tony Helissey sont passés à côté de quelque chose de gigantesque. Après un quart accroché contre la Chine, un exploit en demi-finale contre l'Italie, les fleurettistes ont buté contre la Russie pour l'or. En plein rêve olympique une bonne partie de la finale, ils ont compté jusqu'à neuf touches d'avance (35-26). Et puis, tout s'est écroulé. Et à défaut d'or, c'est l'argent qu'ils ont enfilé autour du cou. Dommage…

Les voilà en quarts de finale. Les hommes de Vincent Collet ont validé leur billet pour la suite de la compétition après avoir corrigé le Venezuela de 40 points (96-56). Un succès qui a mis en évidence le collectif des Bleus puisque six joueurs ont dépassé la barre des dix points. Reste maintenant à connaître l’adversaire des Français. Probablement les Argentins.

Une journée au presque parfait avec quatre qualifications et une seule sortie de piste. Honneur à Sofiane Oumiha (-60 kg), demi-finaliste et d'ores et déjà assuré d'une médaille. Le Toulousain de 21 ans s'est imposé 3-0 face à l'Azerbaïdjanais Albert Selimov, 30 ans, le champion du monde 2007. Une grosse performance. Derrière Oumiha, trois autres boxeurs se sont assurés une place en quarts de finale, à un combat d'une médaille: Christian M'Billi Assomo (-75 kg), Souleymane Cissokho (-69 kg) et Sarah Ourahmoune (-51 kg). Le seul boxeur français à être descendu du ring en vaincu est Paul Omba-Biongolo, chez les -91 kg.

Les handballeuses françaises ont assuré leur qualification pour les quarts de finale des Jeux de Rio, une journée avant la fin de la phase de poules, grâce à leur victoire face à la Corée du Sud (21-17) vendredi. Les Bleues ont mis une vingtaine de minutes pour rentrer dans le match mais leur défense a fait la différence. Ce début de tournoi se déroule quasiment sans accroc pour les filles d'Olivier Krumbholz.

On ne l’imaginait qu’en or. Alors le voir prendre "seulement" la médaille d’argent sur le 50m relève de la déception. Champion olympique à Londres il y a quatre ans, un peu à la surprise générale, Florent Manaudou a raté sa finale à Rio, alors qu’il en était le grand favori. Terminer deuxième n’a rien de honteux, mais son temps en demi-finale (21"32) devait lui permettre de monter en régime en finale. Or, il ne s’est jamais libéré, après un départ très moyen, et à la touche, il lui a manqué un petit centième.

Les espoirs de toute une fédération reposaient sur ses épaules. Malheureusement, celui-ci va rentrer en France sans la moindre médaille. Et c'est un échec cuisant pour tout le tennis tricolore. Gaël Monfils n'a pas pu prolonger son séjour à Rio et redonner un peu de couleurs au tennis tricolore. Eliminé en quart de finale, il est pourtant passé tout près de la victoire contre Kei Nishikori. Trois balles de match en sa faveur dans la troisième et dernière manche, après avoir proposé de très belles choses avant cela, n'ont pas suffi à propulser le dernier Français en lice dans le dernier carré.

La grosse déception du jour côté tricolore. Alors qu'elle visait une médaille, alors que l'élimination des Etats-Unis pouvait leur laisser espérer le Graal, les Bleues ont buté sans combattre sur le Canada, 10e nation FIFA. Les Bleues, 3e nation mondiale et demi-finaliste à Londres en 2012, régressent. Bien sûr, Eugénie Le Sommer aurait dû obtenir un penalty avant la pause. Mais les filles de Bergeroo n'en ont pas fait assez. Comme trop souvent, la France échoue dans les matches qui comptent et son tournoi olympique restera un échec. Une triste habitude.