Une médaille d'or, trois finales : soirée de rêve pour une nuit qui s'annonce déjà magique

Le sport a cette qualité presque unique de catalyseur d'émotions, souvent décuplées lors des Jeux Olympiques. Ce vendredi soir, l'équipe de France olympique (nous) a fait vivre des heures de douce folie, où, irrésistible, rien ne semble pouvoir la contrarier. En l'espace de quelques poignées de minutes, les Bleus ont signé quatre performances de tout premier plan, une soirée au presque parfait.

Il y eu tout d'abord Tony Yoka, le solide boxeur, le cador de sa discipline. Battu d'entrée à Londres, il s'était assuré de repartir du Brésil avec une médaille. Ce sera chose faite. Yoka a souffert face au Croate Hrgovic. Mais il s'est accroché, récoltant la victoire pour deux des trois juges. Suffisant pour accrocher la finale et le premier frisson de la soirée.

Le suivant est une affaire de cœur. Toujours sur le ring, Estelle Mossely a offert à la boxe française sa première médaille, et surtout, fait historique, la première médaille d'or d'une boxeuse française dans l'histoire. Au bout du suspense, la jeune femme de 24 ans a dû sentir le temps long au terme de quatre reprises particulièrement serrées. Un scénario fou, une égalité parfaite aux points contre la Chinoise Junhua Yin et finalement la délivrance, alors qu'elle avait été dominée en début de combat. La dramaturgie parfaite pour rentrer dans l'histoire.

L'histoire, les Experts n'ont pas fini de l'écrire qu'ils la connaissent déjà. Contre l'Allemagne, les hommes de Claude Onesta ont eu la mainmise sur leur demi-finale pendant 45 minutes. A presque trop dominer, les Bleus se sont fait peur, voyant les Allemands revenir petit à petit, jusqu'à égaliser dans la dernière minute. Certaines équipes auraient paniqué, d'autres auraient craqué. Mais ce groupe a trop d'expérience et de force mentale pour douter. Daniel Narcisse a délivré les Français à trois secondes de la fin. Ils s'offrent une troisième finale olympique de rang.

Pendant ce temps, Haby Niare a elle aussi fait durer le suspense. La taekwendoiste a attendu le golden score pour inscrire les seuls points de sa demi-finale face à la Turque Nur Tatar. Championne du monde en 2013, la Française était attendue comme une des meilleures chances françaises en taekwendo et elle n'a pas déçue. Elle peut obtenir une nouvelle médaille d'or pour l'équipe de France, à 3h du matin.

Elodie Clouvel s'est déjà chargée d'ajouter une médaille d'argent à la collection de l'équipe de France olympique. Sur la discipline plutôt confidentielle du pentathlon moderne, la Française a lutté pour conserver sa deuxième place sur le podium, malgré une dernière épreuve combinée de sprint et tir compliquée. Des efforts au bout d'une douzaine de minutes de souffrance pour une belle délivrance et une 36e médaille.

Car au-delà de beaux instants, la France a sérieusement garni son armoire à médailles. Avec 36 breloques, les Bleus ont déjà dépassé leur bilan londonien de 35 médailles. Mieux, avec cinq finales assurées (le hand féminin et masculin, Yoka et Ourahmoune en boxe et Niaré au taekwondo), la France est assurée de faire au moins aussi bien le total de Pékin, de 41 médailles. Avec cinq chances de possibles titres olympiques, les 11 médailles d'or de Londres pourraient être atteintes, ou surpassées.

Et la moisson n'est pas terminée. Entre Julien Absalon et Pauline Ferrand-Prevot en VTT, Valentin Belaud en pentathlon hommes ou encore les Braqueuses en petite finale du basket, les opportunités de gonfler les chiffres sont sérieuses. Alors que l'entame timide des athlètes français faisait craindre un total faiblard, la folie ne fait que commencer.