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Jeux Olympiques - Les 15 moments inoubliables des Jeux de Sotchi

Laurent Vergne

Mis à jour 24/02/2014 à 13:59 GMT+1

Deux semaines, 98 épreuves, 88 pays. Et beaucoup de moments forts. Nous en avons retenu 15 de cette quinzaine à Sotchi. Entre sourires et larmes.

Montage Grands moments JO Sotchi 2014

Crédit: AFP

1. Le symbole ukrainien

Pendant les Jeux, l'Ukraine a été plongée dans une gravissime crise politique, se retrouvant au bord de la guerre civile. Situation évidemment difficile à vivre pour sa délégation. Pour la plupart, les athlètes ont malgré tout fait le choix de rester à Sotchi et de continuer à participer à ces JO. Bien en a pris aux biathlètes féminines, qui ont apporté une éclaircie dans ce ciel bien sombre. Vita Semerenko, Julya Dzhyma, Valj Semerenko et Olena Pidhrushna ont décroché vendredi avec le relais 4x6km le premier titre olympique en biathlon de leur nation. Si cela n'était "pas le moment de faire la fête", le président du comité olympique ukrainien, Sergei Bubka, en a versé quelques larmes devant les journalistes. Le jour-même, le processus de sortie de crise a été engagé.

2. Bjoerndalen définitivement dans la légende

Mine de rien, on avait presque fini par oublier qu'il n'était pas encore à la retraite, ce bon vieil OEB. Trois initiales pour une légende. Ole Einar Bjoerndalen a écrit sa légende au long cours. Un premier podium à Nagano en 1998, un quadruplé en or à Salt Lake City… Mais depuis quelques saisons, le Norvégien était rentré dans le rang. Sa dernière victoire en Coupe du monde remontait à deux ans. Mais il avait visiblement bien préparé son affaire pour Sotchi. Vainqueur du sprint dès le premier jour (son premier succès dans cette épreuve depuis plus de quatre ans !), il y a ensuite ajouté le titre en relais mixte. Du coup, Bjoerndalen est devenu avec cette victoire collective le sportif le plus médaillé (13, devant son compatriote Bjorn Daehlie) et le plus titré (8, à égalité avec ce même Daehlie) de l'histoire des Jeux Olympiques d'hiver. Une vraie légende.
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2014 JO Sotchi Ole Einar Bjoerndalen

Crédit: AFP

3. L'hommage à Sarah Burke

Sarah Burke, décédée en 2012, était bien présente à Sotchi, dans le coeur des freestyleuses. Si le CIO a refusé qu'elles affichent un autocollant à l'effigie de l'association de la Canadienne sur leur casque, cela ne les a pas empêchées de lui rendre hommage. Toutes ont pointé leurs doigts vers le ciel après leurs passages dans le half-pipe, où Burke avait tant brillé. Avant la finale, les lisseurs y ont même formé un cœur. L'hommage s'est manifesté par ces gestes mais aussi par des mots. Ceux de la Française Marie Martinod, qui était très proche de son adversaire, parmi celles qui l'ont convaincue de revenir à la compétition après plusieurs années d'arrêt. "Je n'avais pas pu lui dire au revoir. Ce soir (jeudi), je crois que je l'ai fait", a-t-elle déclaré après sa médaille d'argent.

4. Le finish Fourcade-Svendsen

Certes, d'un point de vue strictement tricolore, les deux médailles d'or de Martin Fourcade en poursuite et sur le 20 kilomètres ont été plus heureuses. Mais la mass-start a incontestablement été le clou du spectacle en biathlon. Une course sublime avec du suspense, des rebondissements, un Fourcade revenu de loin et, surtout, ce finish entre géants, avec le Français et Emil Svendsen, le Norvégien s'imposant pour une poignée de centimètres non sans avoir joué avec le feu après avoir levé les bras un peu trop tôt. L'épreuve en ligne, c'est vraiment l'essence du biathlon. C'est là que ce sport donne sa pleine mesure. Certes, c'est aussi le cas de la poursuite mais là, tout le monde part en même temps, comme l'indique son nom. C'était vraiment du très grand spectacle et, d'un strict point de vue sportif, un des sommets de ces Jeux de Sotchi.
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2014 JO Sotchi Svendsen Fourcade

Crédit: AFP

5. La chute du roi Shaun White

On ne le répètera jamais assez : la chute fait partie du destin de tous les grands hommes. Il en va de même des grands champions. Shaun White est un athlète incomparable, bardé de titres et d'honneurs. L'Américain est plus qu'un snowboardeur. Il est LE snowboardeur. Il a donné une dimension à sa discipline que peu d'athlètes parviennent à générer. Champion olympique de half-pipe à Turin et à Vancouver, il aurait pu devenir le premier Américain à décrocher trois médailles d'or consécutives au Jeux d'hiver. Mais il est passé à côté. Il y a d'abord eu son forfait de dernière minute sur le slopestype et, surtout, sa finale ratée en half-pipe, avec une quatrième place à la clé. Mais la classe avec laquelle il a accueilli son échec et sa manière de féliciter son successeur, Iouri Podladtchikov, l'a encore grandi. Quand on a tant gagné, il n'est pourtant pas aisé d'admettre la défaite. White a, aussi, eu ce talent-là.
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2014 JO Sotchi Shaun White Half-pipe

Crédit: AFP

6. Le 5e anneau superstar

On ne peut jamais tout prévoir. Malgré la minutie de l'organisation, malgré le budget colossal de ces Jeux, les petites imperfections vous sautent au visage et marquent l'esprit. Surtout quand elles sont en mondiovision. De la cérémonie d'ouverture, superbe et majestueuse, le public a surtout retenu ce cinquième anneau qui a obstinément refusé de s'ouvrir. Tout le monde a souri (sauf les organisateurs), les plus tordus y ont même vu un complot anti-américain (l'anneau symbolise selon l'acceptation commune le continent américain, même si cela n'a aucun caractère officiel) et cet "incident" a généré un des hashtags les plus usités de l'a quinzaine : #sochiproblems. Rien de bien méchant mais le premier moment inoubliable de cette quinzaine russe, magistralement évoqué dimanche lors de la cérémonie de clôture avec ce clin d'œil plein d'humour. La meilleure des réponses, comme toujours.
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Le dernier anneau ne s'est pas allumé à Sotchi

Crédit: Le Buzz

7. Miller, dans l'histoire et en larmes

C'était le dimanche 16 février. Frustré par son échec quelques jours plus tôt lors de la descente, Bode Miller parvient à accrocher la médaille de bronze lors du Super-G. A 36 ans et 127 jours, l'Américain devient alors le plus vieux médaillé de l'histoire du ski alpin aux Jeux. Une éclaircie salutaire pour l'ami Bode, au sortir d'une année 2013 très éprouvante sur le plan personnel, marquée par la fausse-couche de sa compagne et la disparition tragique de son frère. Sous les questions un peu pressantes d'une journaliste américaine (que Miller, d'une classe folle, défendra par la suite), il fond en larmes avant de se réfugier dans les bras de sa femme.

8. Bilodeau au nom du frère

Sans doute un des moments les plus touchants des J.O. Il y a d'abord la performance sportive, bien sûr. Alexandre Bilodeau est devenu le premier bosseur à conserver son titre depuis l'introduction de la discipline au programme olympique. Après sa victoire, la première personne vers laquelle il s'est dirigé n'est pas con coach, un coéquipier ou sa fiancée. Non, il est allé vers son frère, Frédéric. Ce dernier, atteint de paralysie cérébrale depuis la naissance, est le premier et plus grand fan d'Alex. Mais l'inverse est tout aussi vrai. "Pour tout ce que je fais dans la vie, mon frère est ma vraie source d'inspiration, a confié le double champion olympique. Comme tout le monde, Frédéric a des rêves, mais certains lui sont inaccessibles. Chaque pas dans la vie est dur pour lui, pour moi, c'est facile. Ce que je fais, je dois le faire à fond, par respect pour lui." Touché.

9. La classe de Cologna

C'est aussi ça, les Jeux. D'immenses champions et d'autres, anonymes. Chacun se bat d'abord contre lui-même. Vainqueur du 15 kilomètres classique en ski de fond, Dario Cologna décroche alors sa seconde médaille d'or à Sotchi. Il est un des rois de ces Jeux.  Mais à l'instar d'un Bjorn Daehlie qui avait attendu à Nagano le valeureux fondeur kenyan Philip Boit, Cologna a tenu à en faire de même avec le péruvien Roberto Carcelen, arrivé dernier de cette course, 28 minutes après Cologna. Le Suisse a attendu ces 28 minutes pour offrir cette photo avec Carcelen mais aussi le Népalais Dachhiri Sherpa, arrivé avant-dernier. Photo où les deux extrêmes de l'esprit olympique se trouvent réunis.
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2014 JO Sotchi Cologna Carcelen

Crédit: AFP

10. Canada – Etats-Unis ? Vive les filles !

En réalité, le très grand moment du hockey n'est pas venu des hommes mais des femmes. Alors que la demi-finale masculine entre le Canada et les Etats-Unis a accouché d'une toute petite souris, la même affiche entre les deux voisins, mais chez les filles, lors de la finale, a offert un dénouement inoubliable. Menées 2-0 à 3'26" de la fin du temps réglementaire, les Canadiennes ont réussi à arracher la prolongation et à s'y imposer. Moment de sport très fort, à la fois intense, beau et cruel. Mais la peine des Américaines était presque insoutenable sur le podium.
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JO Sotchi Canada USA Hockey Finale

Crédit: AFP

11. Les Dufour-Lapointe, les Goitschel du Québec

Nous vous en avions parlé avant le coup d'envoi de ces Jeux, tant c'était une histoire à suivre. Chloé, Justine, Maxime. Trois frangines, trois spécialistes des bosses, trois cadors dans leur discipline, inséparables dans la vie comme sur les pistes. Les Dufour-Lapointe n'ont pas déçu. Les trois étaient présentes en finale à Sotchi, sous les yeux de papa et maman, légitimement fiers. Si Maxime, l'ainée, a commis une faute qui l'a condamnée à 12e place, Justine, médaillée d'or, et Chloé, argentée, ont signé un doublé inédit aux Jeux d'hiver pour deux sœurs depuis… Marielle et Christine Goitschel à Innsbruck en 1964. Joli moment d'émotion partagée sur le podium.

12. Vic Wild, ce héros… russe

Vic Wild a été un des grands triomphateurs des Jeux en décrochant deux médailles d'or en snowboard, dans le géant parallèle puis le slalom parallèle. Mais c'est sa trajectoire personnelle qui l'impose, plus encore que ses titres, comme un des personnages de la quinzaine. Parce que ce natif de Washington était las de ne pas trouver le soutien financier dont il avait besoin, il a choisi de quitter les Etats-Unis pour devenir un citoyen russe après avoir épousé Alena Zavarzina en 2011. Trois ans plus tard, devenu un héros russe, il a pu savourer ses deux titres devant "son" public. Mieux, le jour de son premier sacre, en géant parallèle, sa femme a arraché le bronze dans la même discipline. Le plus bel hommage lui a été rendu par son adversaire… américain, Justin Reiter. Son ancien coéquipier, et toujours son ami. "Vic a sacrifié beaucoup de choses, il a fait un choix qui n'était pas facile et il avait énormément de pression ici parce qu'il représentait un investissement pour son nouveau pays."
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2014 JO Sotchi Vic Wild Samedi

Crédit: AFP

13. Gisin-Maze, deux pour le prix d'une

Il y avait 98 épreuves à Sotchi. Mais il y a eu 99 médailles d'or. La "faute" à Dominique Gisin et Tina Maze. La Suissesse et la Slovène ont trouvé le moyen de boucler la descente dames dans le même chrono, au centième près: 1'41"57. Impossibles à départager, elles ont dû se serrer sur la première marche du podium. Mais ça n'a gâché le bonheur d'aucune des deux jeunes femmes.  Si le chronométrage était pris au millième de seconde, il y aurait probablement eu moyen de les  séparer. Mais c'était bien mieux comme ça. Sacrée première en tout cas.

14. Le bon vieux classique Etats-Unis - Russie

Le tournoi de hockey masculin n'a pas atteint tout à fait les mêmes hauteurs que celles de Vancouver il y a quatre ans. La disparition de la Russie dès les quarts a jeté un froid sur le Bolchoï et la demi-finale très attendue entre le Canada et les Etats-Unis n'a pas atteint les sommets espérés, loin de là. Du coup, au final, le moment le plus fort est probablement à chercher du côté du… premier tour, avec le duel entre la Russie et les Etats-Unis. Un match d'une grande intensité (2-2 à la fin de la prolongation), disputé sur un sacré rythme et achevé par une séance de tirs au but mémorable, marqué par les quatre tentatives réussies par T.J. Oshie, héros américain d'un jour. Un sacré match, comme on aurait aimé en voir plus dans ce tournoi.
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2014 JO Sotchi Hockey Russie Bobrovsky

Crédit: AFP

15. L'historique moisson orange

Pas un moment, pour le coup, mais des moments et, au final, un fait réellement marquant de cette XXe édition des Jeux d'hiver. Les Pays-Bas ont réussi une moisson jamais vue en décrochant 23 médailles (sur 24) en patinage de vitesse. Dans l'histoire des J.O. hivernaux, jamais un pays n'avait obtenu plus de 14 médailles dans une seule et même discipline. C'était l'Autriche, en 2006, en ski alpin. Les Néerlandais ont donc frappé très fort sur l'anneau glacé de l'Adler Arena. Les patineurs néerlandais se sont même offert quatre (500m, 5000m et 10.000m messieurs,  1500m dames) des huit triplés réalisés à Sotchi. Un des quatre autres, rappelons-le, a été l'œuvre d'un trio français, en skicross. Et ça aussi, c'était historique.
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Koen Verweij (L-R) of the Netherlands, Sven Kramer and Jan Blokhuijsen celebrate winning in the men's speed skating team pursuit (Reuters)

Crédit: Reuters

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