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Jeux Olympiques - Sotchi 2014 : Martin Fourcade (biathlon) maîtrise sa destinée

Laurent Vergne

Publié 10/02/2014 à 23:30 GMT+1

Martin Fourcade a magistralement offert à la France sa première médaille d'or lundi. Lors de la poursuite, il a très vite compris que ce serait son jour.

2014 JO Sotchi Poursuite Martin Fourcade

Crédit: Panoramic

L'histoire du jour

Enfin ! Les voilà ces premières médailles dont on commençait à redouter qu'elles se fassent encore attendre quelques jours de plus. C'est à la fois justice et symbole que ce premier podium émane du talent de Martin Fourcade, le plus beau spécimen français en matière de sports d'hiver à l'heure actuelle. On n'oubliera évidemment pas la superbe troisième place de son pote Jean-Guillaume Béatrix, savoureuse cerise de bronze sur un gâteau doré. Béatrix, c'est la belle histoire. Fourcade, c'est la grande histoire. Celle qu'écrivent les géants, dont le champion de Font-Romeu fait assurément partie. Il y avait quelque chose d'inéluctable dans son triomphe russe. Si Fourcade avait quitté ces Jeux de Sotchi sans le moindre titre, c'eut été à n'y plus rien comprendre. Bien sûr, rien n'est jamais écrit. Tout peut toujours arriver. Même le pire.
Mais le petit frère de Simon avait trop d'arguments sous les skis et dans sa carabine pour faire chou blanc. Sa force, son luxe, c'était d'avoir son destin entre ses mains. S'il faisait le job, s'il sortait sa course, le titre était pour lui. Ce n'est pas moi qui le dis, c'est lui. Mais on ne peut qu'approuver. "J'ai senti dès le premier tour que je me sentais très, très fort et que j'étais le seul qui pouvait me faire perdre", a-t-il expliqué après sa course. Nulle arrogance dans ces propos. Juste la certitude d'un champion qui se connait. Il ne faut pas confondre arrogance et confiance, pas davantage qu'il ne faut mélanger méthode Coué et conviction profonde. Fourcade a construit ces certitudes pas à pas, saison après saison, victoire après victoire. Pour toutes ces raisons, l'Olympe ne pouvait lui échapper. Si le biathlon ne programmait qu'une seule épreuve et n'offrait qu'un seul titre, oui, il aurait pu passer au travers des mailles dorées de Sotchi. Mais pas sur deux, trois ou quatre. Sur la durée, la glorieuse certitude du sport ne pouvait que reprendre ses droits.
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BIATHLON Sotchi 2014 - Martin Fourcade

Crédit: Panoramic

On a aimé

Le spectacle offert par la finale des bosses masculine. On le répète tous les quatre ans, mais cette discipline, visuellement, c'est un régal. Comme dans tout sport dont les résultats sont basés sur le jugement, il y a parfois polémique et frustrations. Personne n'est parfait. Mais dans la nuit de Sotchi, les images offertes par ces messieurs comme par ces dames samedi, ont vraiment donné un éclat particulier à ces finales. Dommage, les bosses, c'est fini pour Sotchi. Vivement 2018.

On n'a pas aimé

La cruauté de la déception du Néerlandais Jan Smeekens en patinage de vitesse. Sur le 500m, il s'est vu champion olympique pendant une fraction de secondes. C'est la photo ci-dessous. Mais après avoir commencé à manifester sa joie, Smeekens a réalisé en regardant de plus près le tableau d'affichage qu'il était derrière son compatriote Michel Mulder pour… un centième de seconde (69"31 au temps cumulé contre 69"32). Le changement de masque de son visage au moment où il a compris avait quelque chose d'assez terrible. Dans le même temps, Mulder a eu la même expression mais en sens inverse. Il lui a fallu deux secondes pour comprendre qu'il avait bel et bien gagné.
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JO Sotchi Jan Smeekens

Crédit: AFP

Juste pour savoir

Le biathlon français peut-il faire mieux que ses six médailles de Vancouver? Cela semblait compliqué dimanche soir. Beaucoup plus jouable 24 heures plus tard.
Cette double médaille sur la poursuite, est-ce le déclic dont avait besoin la délégation française, un peu poissarde sur les premiers jours ? Début de réponse mardi.
Shaun White, mégastar du snowboard en lice mardi, peut-il être battu en half-pipe, dont il est double champion olympique en titre ?

Quatre stats à retenir

1. Martin Fourcade est le premier champion olympique… pyrénéen de l'histoire olympique française. Une première qui en appelle d'autres.
1. Alexandre Bilodeau est quant à lui le premier champion olympique à conserver son titre en ski acrobatique, et ce peu importe la discipline. Le bosseur canadien, sacré à Vancouver, a remis le couvert lundi à Sotchi. Il aura donc fallu 26 titres olympiques pour assister à un doublé !
7. Le nombre de médailles obtenues par les Pays-Bas, dans un seul sport (le patinage de vitesse) et sur seulement trois épreuves. Il faut dire qu'avec deux triplés (un chez les femmes, un chez les hommes), ça va vite. Du coup, les Néerlandais se retrouvent à la deuxième place du tableau des médailles après trois jours de compétition. Les Pays-Bas ont déjà quasiment autant de médailles qu'à Vancouver (8).
200. L'Autriche a décroché lundi la 200e médaille de son histoire aux Jeux olympiques d'hiver, par l'intermédiaire de Nicole Hosp, deuxième du super-combiné en ski alpin.

Les trois phrases du jour

Simon Fourcade: "Il y a deux jours, il avait énormément de pression. On était moins joyeux, moins libérés que d'habitude. Aujourd'hui, j'ai senti Martin qui blaguait dans la cabine avant le départ. Aujourd'hui, c'était vraiment un autre homme qu'il y a deux jours."
Dara Howell : "Je passe mon temps à faire de sauts sur une piste de ski et je me suis blessé avec un abat-jour". Bêta, en effet. La Canadienne de 19 ans, spécialiste du slopestyle, s'est coupée le nez dans sa chambre d'hôtel en se cognant contre un abat-jour !
Anaïs Bescond: "J'y ai cru, je n'aurais pas dû". La frustration du sprint peut laisser place à la poursuite du bonheur. Martin Fourcade l'a prouvé. Anaïs Bescond, cinquième dimanche et passée tout près du podium, sait ce qu'il lui reste à faire.
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