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La mission de Décosse

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 01/08/2012 à 00:11 GMT+2

L'ultime chance de décrocher le seul titre qui manque à sa carrière. Lucie Décosse joue gros mercredi (10h30). Avant de raccrocher, sauf si elle revient sur sa décision...

2010 Championnats du monde Tokyo France Decosse

Crédit: AFP

"Je ne suis pas à Londres pour prendre uniquement du plaisir. J'y suis pour chercher la gagne. Quelque soit mon état, l'opposition ou mon judo du jour. Si j’en ai pris tant mieux, mais la victoire sera le plus important". Il y a quelques jours, Lucie Décosse a posé les bases de sa présence sur les tatamis de Sa Majesté. Elle, la reine, triple championne du monde et quadruple d’Europe, à qui il manque une couronne. La plus belle. Celle des Jeux olympiques.
Cataloguée comme étant "la fille qui perd un combat par an", la Française sera contrainte au sans-faute à partir de mercredi. Cette unique défaite en 2012, Décosse ne l'a connue qu'à Paris face à Tachimoto : "Une bonne chose", selon elle. D'autant plus que c'est bien cette Japonaise qui représentera son pays. "Si j'avais un match à perdre dans l'année, c'était plutôt à ce moment qu'il fallait que ça se passe, plutôt qu'aux Jeux. Ce revers m'a mis une petite pression, qui m'a forcé à l'étudier un peu plus. Ça m'a aussi permis de ne pas me relâcher à l'entraînement." Décosse n'est pas du genre dilettante. Pourtant, à Pékin, quatre ans plus tôt, tout ce qui avait été fait en amont avait volé en éclats en finale. Une déception "qui ne (la) hante pas". La défaite de 2008 a eu l'avantage d'être mise de côté rapidement par la Guyanaise : "Je n'ai pas gardé beaucoup de souvenirs. Quand je regarde la vidéo du combat, ça revient, mais c'est tout. Si je m'arrête là-dessus et que j'y pense pendant deux mois avant les JO, je vais droit dans le mur. Ce jour-là, j'ai rencontré une des filles meilleures filles de ma catégorie. Et j'ai perdu. C'est comme ça."
Le "plus" londonien
Quelle différence alors entre la Décosse de 2008 et celle qui espère devenir, en 2012, la dixième judokate française en or de l'histoire, la première depuis Sévérine Vandenhende, en 2000 ? "Je ne sais pas si je suis plus forte. En revanche, je suis plus sereine et plus tranquille", reconnait-elle. Plus question de parler d'empirisme olympique défaillant. A 32 ans, la Française va connaître ses troisièmes JO : "Je sais ce que ça fait au niveau de l'émotion. Quand ce sont les premiers, tu es contente de les faire, pour toi et ta famille. Quand tu as plus d'expérience, tu les prends comme un championnat du monde. C'est plus facile à gérer." Cette sensation déjà connue est un atout, "mais ça ne vaut pas pour tout le monde". Car comme elle le souligne avec une pointe de jalousie, "il y a pas mal de champions olympiques qui le sont devenus dès leurs premiers Jeux."
Le stress, très peu pour elle. "Les années m'ont aidé. Larbi me dit souvent : ‘Tu ne t'entraînes pas toute l’année pour avoir peur le seul jour où on te demande de faire la compétition’. " Paris aurait pu assister à son sacre, mais c'est finalement Londres qui aura, peut-être, cette chance : "Un plus", selon elle. "Car à Paris, il y aurait eu plus de pression. De la part des médias surtout. Moi, j'ai du mal avec ça. Donc, sincèrement, ça me soulage que ces JO n'aient pas lieu chez nous". Passer à côté de son objectif olympique, reviendra-t-il à perdre quatre ans ? Décosse va encore plus loin: "C'est le sport. Londres seront ma dernière chance. Je suis à l'INSEP depuis 1999. Si je ne décroche pas l'or, ce ne sont pas seulement quatre ans de perdus. C’est toute ma carrière. Mais je ne préfère pas penser à ça et me dire que j’ai raté ma vie (rires)."
"Au contraire, si je suis en or, ça sera l'aboutissement, le top du top. Je me dis aussi que j’ai eu une belle carrière, et que je cours après le seul truc qui me manque. Je trouve ça plutôt bon d’aller chercher une dernière mission", admet-elle. Après ça, Lucie Décosse échangera son kimono contre un stylo et un bout de papier. "Me reconvertir dans le journaliste est l’objectif. Si je me tiens à ce que j’ai dit et que j’ai bien arrêté, j’espère bientôt être à votre place", sourit-elle. "En plus, ça sera à Rio. C’est plutôt sympa…"
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