Alexis Masbou : « nous avons une belle carte à jouer »
ParGP-inside
Publié 25/04/2013 à 13:15 GMT+2
De notre partenaire GP-inside
Alexis Masbou : « nous avons une belle carte à jouer »
Crédit: GP-inside
Nous n’allons plus revenir une énième fois sur les circonstances qui ont handicapé Alexis Masbou depuis ce maudit test en septembre 2012, à Vallelunga, car depuis le début de la saison, le ^pilote Français a montré qu’il était bel et bien de retour aux affaires.
Quatorzième au Qatar, huitième à Austin, Alexis retrouve ses sensations et son sourire après une longue et douloureuse traversée du désert.
Nous sommes revenus avec lui sur son début de saison, sa découverte de la FTR Honda, son équipe, Austin, la concurrence…
En route pour le débriefing…
GPi : Après tous tes soucis, où en es-tu physiquement ?
Je vais beaucoup mieux, les choses ont énormément évolué entre la course à Losail et celle à Austin. Après, c’est clair que je ne suis pas encore à 100% car j’ai besoin d’encore un peu de temps pour récupérer de la musculature et de la tonicité dans la jambe. Mais quoi qu’il en soit, au Texas, j’ai ressenti moins de douleurs et je pense qu’à Jerez, je n’en aurai plus du tout.
GPi : Austin aura été un Grand Prix compliqué et notamment en raison du second départ après la chute d’Iwema. Quel est ton état d’esprit quand la course s’arrête et que tu apprends que tu vas repartir pour 5 tours ?
Les sprints sur 5 tours sont toujours compliqués et restent des courses à double tranchant. Un bon départ, 4 bons tours derrière et ça fait un bon résultat, un mauvais départ et deux ou trois petites erreurs et c’est un mauvais résultat à l’arrivée.
Quand j’ai vu le drapeau rouge et que j’ai su qu’on allait repartir, je me suis dit qu’avec mon rythme de la première manche, c’était une seconde chance à ne pas rater. Il fallait juste gommer les erreurs commises en début de course et j’y suis parvenu.
GPi : Une course d’aussi belle facture, c’est un coup de boost pour le moral ?
C’est clair mais après, je ne m’emporte pas car c’était aussi le résultat que je m’étais fixé comme objectif.
Je voulais marquer des points au Qatar, je l’ai fait, je voulais rentrer dans le top 10 à Austin, je l’ai fait aussi et plutôt de belle manière. Huitième c’est bien et dans les circonstances du week-end, c’est encore mieux mais je reste lucide. Les KTM sont vraiment rapides et me rapprocher du top 5 ce sera peut-être possible lors des courses futures mais aller les chercher, ça semble compliqué avec l’avance prise par les machines autrichiennes ces derniers temps.
GPi : justement, en parlant de KTM, comme on peut le voir, pour l’instant, il n’y a pas course tant elles paraissent supérieures. Les Mahindra (Suter) fonctionnent bien, les Honda sont un peu en retrait. Vous attendez des évolutions ?
Ce week-end, il y a eu une petite amélioration grâce à un nouveau mapping sur l’électronique qui jusque-là, nous handicapait vachement. Cette évolution nous a permis de nous rapprocher des Mahindra et des KTM mais au Texas, avec les deux longues lignes droites, c’était indécent la façon dont les KTM nous déposaient, il n’y avait pas de match.
Après, chacun prêche pour sa paroisse et si chez Honda, on dit que KTM ne respecte pas l’esprit du Moto3, en Autriche, on dit « si nous on le fait, vous n’avez qu’à travailler aussi pour y arriver ».
La saison dernière, les KTM étaient mieux en ligne droite et les Honda en virage. Du coup ça donnait de belles courses, mais là, si tu prends une seconde en ligne droite face à Viñales ou Rins, tu ne peux pas aller la rechercher dans la partie sinueuse. Tu peux reprendre quelques dixièmes mais pas des secondes.
GPi : Laissons de côté les KTM qui ne boxent pas dans la même catégorie, quelles sont tes impressions au guidon de cette FTR Honda par rapport à ta Honda de la saison dernière ?
A l’heure actuelle, c’est tout de même difficile à juger, même si au fur et à mesure des courses, je comprends de mieux en mieux la moto. Cet hiver ne m’a pas servi à grand-chose étant donné que physiquement, j’étais incapable de travailler sur la moto. On a pris beaucoup de retard mais on évolue de course en course même si, ce week-end, nous avons dû prendre un gros risque pour évoluer dans la bonne direction. Je me sens de mieux en mieux et la moto me plaît de plus en plus. Elle a l’air de beaucoup mieux tourner que celle de la saison dernière, elle pardonne un peu plus les erreurs de trajectoire dans les courbes rapides.
Je reste parmi les meilleurs pilotes Honda et même si mon début de saison a été compliqué, on est bien placé au championnat.
Nous sommes sur la bonne voie et maintenant, il va falloir continuer à travailler de la sorte car je pense que nous avons une bonne carte à jouer.
GPi : Qu’as-tu pensé de la piste d’Austin ?
C’était assez incroyable ! La plupart des pilotes ont pensé la même chose. Bon, le premier jour c’était un peu délicat parce qu’il n’y avait pas beaucoup de grip mais dès l’après-midi, les choses se sont améliorées. Je me suis éclaté sur cette piste.
Après, c’est dommage qu’il y ait autant d’épingles serrées car ça casse un peu le rythme. Mais sur les autres parties, on prend vraiment énormément de plaisir.
Le problème qu’on a rencontré, c’est qu’il était compliqué de trouver l’équilibre sur la moto. Soit on avait une moto à l’aise sur les entrées, mais elle glissait énormément, soit on avait du grip sur l’arrière mais par contre l’avant bougeait et élargissait beaucoup. Le compromis était difficilement trouvable.
GPi : Un dernier petit mot concernant CBC Corse, ton équipe. Tout se passe bien ?
(Avec le sourire) c’est clair qu’en décrochant ce genre de résultat et en ayant une progression constante en seulement quelques journées d’essais, vu mon état physique en présaison, c’est enthousiasmant pour tout le monde.
Dans notre esprit, vu les circonstances, nous avons pris le Qatar comme une séance d’essais. Ensuite au Texas, on a progressé à chaque sortie. Du coup, ça crée une bonne dynamique et chaque jour qui passe, je me sens mieux dans cette structure. On espère qu’on continuera dans cette direction et qu’on pourra profiter et se marrer comme ça lors de chaque week-end ».
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