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GP d'Aragon - Jorge Lorenzo (Yamaha), vainqueur : "J'ai compris que nous finirions par tomber"

ParGP-inside

Publié 29/09/2014 à 13:32 GMT+2

Jorge Lorenzo (Yamaha Factory) a estimé avoir eu de la chance, dimanche à Alcaniz. Mais sa prudence, alors que les autres tombaient, et son sens de la stratégie l'ont plus sûrement mené à la victoire.

Aleix Espargaro (Forward), Jorge Lorenzo (Yamaha) et Cal Crutchlow (Ducati) sur le podium du Grand Prix d'Aragon 2014

Crédit: AFP

Après les essais libres et la qualification, on ne pensait pas vous voir assis sur la chaise du vainqueur…
J.L. : C'est incroyable, mais comme je dis souvent, ce sport est toujours capable de surprendre, parfois positivement, parfois négativement. Cette fois, pour nous, la surprise a été très bonne car on sait que tout peut arriver dans ces conditions très difficiles et qu'il faut rester très concentré. Quand on doit prendre la décision de changer de moto, il faut avoir un peu de réussite, et nous avons été très chanceux. J'ai très bien roulé sur le sec, mais je suis également resté très concentré une fois la pite humide. J'ai donné tout ce que je pouvais pour rester avec Marc [Marquez]. C'est le résultat d'une combinaison de choses car avec les températures plus fraîches, j'avais de meilleures sensations par rapport à samedi. Je savais que je pouvais être un peu plus rapide car le pneu que nous avons utilisé dans le deuxième run de qualification n'était pas bon et dès le tour de chauffe, j'ai compris que la moto marchait bien, je pouvais freiner fort, je pouvais conserver une bonne vitesse de passage en courbe.
J'ai été un peu contrarié quand j'ai vu la pluie arriver car je m'amusais bien à mener la course et à me battre avec Marc. Une fois que c'est devenu humide, je me suis senti moins bien, le train arrière ne me donnait plus vraiment confiance et les pilotes Honda s'éloignaient de tour en tour. Andrea [Dovizioso] me rattrapait, je me suis alors dit que j'allais terminer troisième, quatrième ou cinquième. Et puis, j'ai eu une sorte d'intuition. Quand j'ai vu 2'04" sur mon tableau de bord, je me suis souvenu du rythme que j'avais au warm up. J'ai compris que les conditions se dégradaient et que tôt ou tard, nous finirions par tomber. Dans le dernier virage, je me suis demandais si je continuer, comme Dani et Marc, et j'ai pris le risque de rentrer au stand. On a eu de la chance. Je me suis senti à mon aise avec les pneus "pluie" et j'ai tiré bénéfice de cette réussite.
Vous enchainiez les deuxièmes places cette saison et cette victoire vient récompenser tout votre travail…
J.L. : On a parlé avec Wilco [Zeelenberg, son team-manager] avant la course et on se disait qu'une troisième place ou que nous battre pour la troisième place serait un bon résultat, mais on ne pensait pas à la victoire.
Qu'avez-vous pensé quand vous avez vu que vous étiez en tête de la course ?
J.L. : Il ne fallait surtout pas se déconcentrer. Je ne savais pas exactement combien de tours il restait à parcourir car je n'ai regardé que ma position. En entrant dans le dernier tour, j'ai vu que j'étais premier mais je ne savais même pas où était le deuxième. Je ne me suis même pas retourné, j'ai continué à attaquer autant que possible sous la pluie car je savais que quelques pilotes avaient été plus rapides que moi au warm-up. Je suis resté concentré car cela glissait dans chaque virage et je n'avais pas le droit de chuter car il s'agissait d'une trop belle occasion de gagner !
Samedi, Valentino [Rossi] nous disait que les températures plus fraîches seraient un problème pour les Yamaha à cause des pneus plus rigides. Qu'est-ce qui a fait la différence dans cette course ? Est-ce une question de gommes différentes par rapport à celles utilisées samedi ?
J.L. : Non, nous avons roulé avec des "tendre" à l'avant à l'arrière, comme samedi. Je pense que les conditions plus fraîches étaient meilleures pour nous en course. On avait une bonne vitesse d'entrée en virage, j'ai pu freiner plus tard et plus fort que jamais et samedi j'ai compris que je freinais sans doute trop fort alors que ce dimanche j'ai freiné moins fort qu'à l'habitude et cela m'a permis de garder davantage de vitesse donc il y a eu une association de plusieurs éléments.
Durant la course, Marc [Marquez] vous a fait signe de passer dans la ligne droite des stands. Qu'avez-vous pensé à ce moment-là ?
J.L. : Il y avait un peu de distance entre nous et soudainement, il a été moins rapide à un point précis et je ne savais pas s'il voulait simplement que je passe, s'il avait peur de la pluie, ou s'il avait cassé son moteur. Donc je l'ai dépassé et j'ai attaqué au maximum pour tenter de m'échapper mais il m'a suivi, j'entendais son moteur se rapprochait à chaque virage et j'ai compris qu'il n'attaquait pas. Ensuite on s'est doublés à plusieurs reprises mais lorsque la pluie est arrivé, je n'étais pas aussi rapide qu'eux.
Quelles étaient vos sensations en piste au moment où vous êtes rentré au stand ? Marc a dit qu'il voulait essayer de finir la course en slick, qu'en pensez-vous ?
J.L. : J'ai pris ma décision dans le dernier virage. Quand j'ai vu que Marc et Dani restaient en piste et comme je ne me sentais pas bien, je perdais du temps à chaque tour. Je me suis dit "Sois tu te bats d'un côté pour la quatrième ou cinquième position ou la chute, ou de l'autre côté tu joues la victoire ou la quinzième place". Ça se jouait entre ces deux options. J'ai choisi de prendre des risques et de tenter la victoire. J'ai eu l'intuition que la pluie allait encore se renforcer et c'est ce qui s'est passé donc j'ai eu de la chance sur ce coup car la pluie aurait aussi bien pu faiblir. Cela s'est joué à l'intuition et aussi à la chance.
Etait-ce envisageable de finir la course en pneu slick ?
J.L. : On ne pouvait prendre aucun angle et on ne pouvait ouvrir l'accélérateur qu'à 10%, donc on aurait fini quatre tours derrière les autres.
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