MOTOGP - On refait le Grand Prix : Batailles héroïques, Marquez stratégique

Mis à jour 22/10/2017 à 16:46 GMT+2

GRAND PRIX D'AUSTRALIE - A Phillip Island, Valentino Rossi, Maverick Viñales (Yamaha Factory) ou Johann Zarco (Yamaha Tech3) ont livré des batailles mémorables. Marc Marquez (Honda HRC) s'y est mêlé. Mais avec beaucoup plus de facilité. Voici tout ce qu'il faut retenir de la 16e manche du Mondial.

Marc Marquez (Honda HRC) devant Maverick Viñales, Valentino Rossi (Yamaha Factory) et Johann Zarco (Yamaha Tech3) au Grand Prix d'Australie 2017

Crédit: Getty Images

La note : 5/5

On aurait probablement transgressé les lois mathématiques si Andrea Dovizioso (Ducati Team) s'était mêlé au spectacle. Le Grand Prix d'Australie a tordu le suspense du championnat mais il a marqué les esprits pour des raisons nobles : du sport dans son état le plus pur, sans le moindre calcul. Même si Marc Marquez (Honda HRC), Valentino Rossi, Maverick Viñales (Yamaha Factory), Johann Zarco (Yamaha Tech3) et bien d'autres ont donné de la matière à ceux qui tiennent à l'arithmétique. Ils peuvent toujours s'aventurer à compter les dépassements.

Grand Prix d'Australie

Marquez assomme la concurrence, Zarco déçu pour... 16 millièmes !

22/10/2017 à 09:24

Comment Marc Marquez (Honda HRC) a gagné

Voir Marquez triompher à Phillip Island n'est pas une surprise. Même après une telle lutte. Comme celui d'Austin, le terrain de jeu proposé par le circuit australien colle parfaitement à son style. Il y a deux ans, l'Espagnol avait donné le sentiment d'y faire ce qu'il voulait, quand il voulait. L'impression n'en est plus une. Le champion du monde en titre a joué avec tous les autres pour s'offrir une bonne dose de plaisir, d'abord, et a choisi de filer, ensuite, à sept tours du terme, pour sécuriser le succès qui lui était promis.

Maverick Viñales, Valentino Rossi (Yamaha Factory), Marc Marquez (Honda HRC) et Andrea Iannone (Suzuki Team) lors du Grand Prix d'Australie 2017

Crédit: Getty Images

Des dubitatifs face à cette idée ? Ils peuvent l'être, le jeu d'un pilote étant toujours difficile à cerner et les passes d'armes impliquant les trois "Yamaha Boys" ayant largement facilité l'échappée du surdoué de Cervera. Mais certains signes ne trompent pas. Les deux coups d'oeil qu'il a jetés vers l'arrière, inhabituels dans une course aussi rythmée, ont été les premiers indices de sa supériorité. Sa fiche chronométrique en est un autre. Malgré les nombreuses luttes, Marquez a été le seul pilote à boucler tous ses tours sous la minute 31 secondes.

Le mot du vainqueur

D'ailleurs, dans le parc fermé, le champion du monde en titre a laissé entendre qu'il avait planifié une attaque dans le dernier quart de course, "en faisant tapis".

Marquez : "J'ai attendu et à 7 tours de la fin, j'ai fait tapis !"

Le grand battu : Andrea Dovizioso (Ducati Team)

Il avait été un sublime vainqueur à Motegi, il a fini en perdant anonyme à Phillip Island. Incapable, cette fois, de compenser le manque de polyvalence de la GP17, Dovizioso n'a jamais eu les moyens de se mêler à une joute qui n'attendait plus que lui. Dans son malheur, il a aussi laissé filer deux points sur la ligne, débordé sous le drapeau à damier par Scott Redding (Ducati Pramac) et Dani Pedrosa (Honda HRC). Mais le bilan comptable est bien plus lourd. Son retard est désormais trois fois supérieur à celui qu'il accusait avant la course. Ses espoirs de titre se sont envolés dans le ciel capricieux de la baie de Western Port.

Andrea Dovizioso (Ducati Team) devant Scott Redding (Ducati Pramac) et Dani Pedrosa (Honda HRC) lors du Grand Prix d'Australie 2017

Crédit: Ducati Motor Holding S.p.A

L'attaquant déçu : Johann Zarco (Yamaha Tech3)

Son agressivité n'allègera certainement pas les débats qui entourent son comportement en piste. C'est une certitude. Mais pour un style qu'il n'est pas près de retoucher, la course que Zarco a menée à Phillip Island est une nouvelle référence. Complètement débordé à l'extinction des feux, neuvième à la fin de la première boucle, le Français n'a cessé d'attaquer en allant même, parfois, au contact avec Marquez ou Rossi (!). Le tout avec une gomme moins résistante à l'avant. Pour 16 millièmes, il ne s'est pas invité sur le podium. Mais il s'est véritablement installé à la table des cadors du Mondial.

Le lot de consolation : Zarco "rookie de l'année"

Zarco n'avait pu masquer une part de déception après la course. Il a, pourtant, atteint le seul et unique objectif qu'il s'était fixé en début de saison. En s'offrant 13 nouveaux points, le Cannois s'est mathématiquement assuré le titre honorifique de "rookie de l'année", même si l'absence prolongée de son coéquipier Jonas Folger lui a ouvert un boulevard. Plus qu'un statut de meilleur débutant en classe reine, le double champion du monde Moto2 doit désormais sécuriser sa sixième place au Mondial. Elle serait autrement plus significative puisqu'elle lui permettrait de devancer un mastodonte de la catégorie, Jorge Lorenzo, et deux pilotes régulièrement candidats aux places d'honneur, Danilo Petrucci (Ducati Pramac) et Cal Crutchlow (Honda LCR). Notable.

Zarco : "Une bataille à plus de 300km/h... j'ai vécu des choses que je n'avais jamais vécues"

Les trublions : Andrea Iannone (Suzuki Team) et Jack Miller (Honda Marc VDS)

Au bout d'un spectacle palpitant, il faut saluer tous les acteurs. Même les seconds rôles. Sans Iannone et Miller, l'animation n'aurait pas été aussi intense. Deux ans après avoir joué des coudes avec Lorenzo, Marquez et Rossi sur ce même circuit, l'Italien s'est encore invité aux avant-postes pour confirmer les progrès de la GSX-RR. La verve avec laquelle "Jackass" a pris les commandes de la course pour émerveiller son public a été tout aussi appréciable.

Le blessé : Aleix Espargaro (Aprilia Gresini)

Aux essais, Espargaro avait réussi un petit exploit en dominant Marquez et Dovizioso. Un temps, l'Espagnol a tenu le rythme des leaders en course mais il a tout perdu dans une chute au virage n°1. Et à Phillip Island, les blessures sont plus douloureuses qu'ailleurs. Le Catalan s'est fracturé un doigt. Mais il a d'ores et déjà choisi de ne pas se faire opérer pour pouvoir disputer le Grand Prix de Malaisie.

Aleix Espargaro (Aprilia Gresini) lors du Grand Prix d'Australie 2017

Crédit: Getty Images

Le Top 5 de la course

1- Marc Marquez (Honda HRC), 2- Valentino Rossi (Yamaha Factory), 3- Maverick Viñales (Yamaha Factory), 4- Johann Zarco (Yamaha Tech3), 5- Cal Crutchlow (Honda LCR).

On n'a pas aimé : Les sifflets

Comment les "supporters" présents à Phillip Island ont-ils pu réserver une telle bronca à Marquez lors de la cérémonie du podium ? Noyés dans leur amertume, certains ont encore du mal à tourner la page malgré le spectacle sublime auquel ils ont assisté au plus près. Déprimant.

Les tweets de la bataille

Combinaisons marquées, dosserets de selle arrachés... La bataille a laissé des traces !

La stat : 15

A lui tout seul, Zarco a effectué... 15 dépassements !

La vidéo immanquable

Quatrième et dernier épisode de notre série "Marquez : Loin des circuits". Eurosport a suivi l'Espagnol jusqu'à ses entraînements de Supermotard. Parce que le champion du monde ne peut jamais rester éloigné des circuits bien longtemps.

"C'est une drogue... deux semaines sans moto et mon corps en réclame" : Marquez loin des circuits

Le point au Mondial Pilotes

1- Marc Marquez (Honda HRC) ; 269 points, 2- Andrea Dovizioso (Ducati Team) ; 236 pts, 3- Maverick Viñales (Yamaha Factory) ; 219 pts, 4- Valentino Rossi (Yamaha Factory) ; 188 pts, 5- Dani Pedrosa (Honda HRC) ; 174 pts.