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Si l'Espagne domine la moto, c'est avant tout par amour

Stéphane Vrignaud

Mis à jour 06/05/2017 à 16:39 GMT+2

GRAND PRIX D'ESPAGNE - Jerez célèbre ce week-end l'amour de la moto en Espagne. Une passion construite lentement et qui n'est pas prête de s'éteindre. Voici pourquoi.

Marc Marquez (Honda HRC) au Grand Prix d'Aragon 2016

Crédit: Honda Motor Co. Ltd

La Dorna, un promoteur actif

La Dorna, société espagnole basée à Madrid, est devenue le détenteur des droits commerciaux et télévisuels du championnat du monde en 1992 et elle a dès lors accompagné et soutenu le formidable engouement de la moto en Espagne. Entre autres. Car son PDG, Carmelo Ezpeleta, a aussi saisi que la motorisation 2-temps, fascinante du point de vue de la compétition, n'offrait pas de débouché industriel aux constructeurs et engendrait des coûts exorbitants. C'est pourquoi la 500cc 2-temps a laissé place en 2003 aux machines de MotoGP 4-temps.
Ce virage a permis de contenter les marques puisque Honda, Yamaha, Ducati, Suzuki, Aprilia et KTM forment un plateau exceptionnel cette saison.
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Carmelo Ezpeleta (Dorna) au Grand Prix d'Autriche 2016

Crédit: Getty Images

Martinez, Puig, Crivillé, Gibernau...

Angel Nieto a popularisé la moto en Espagne en glanant 13 titres mondiaux et 90 victoires dans les petites cylindrées de 1969 à 1984 (6 en 50cc, 7 en 125cc), Jorge "Aspar" Martinez s'est ensuite construit un beau palmarès (4 titres, 37 victoires), en faisant aussi beaucoup en montant à sa retraite une équipe à succès pour lancer des espoirs nationaux. Il fait rouler des Ducati aujourd'hui en MotoGP.
Mais il manquait un pionnier au plus haut niveau que fut Alex Crivillé, premier vainqueur espagnol dans la catégorie reine - la 500cc - en 1992 et champion du monde en 1999. Il a véritablement apporté un élan sur lesquels beaucoup de pilotes ont ensuite surfé.
D'autres pilotes ont apporté une contribution fondamentale dans l'instauration d'une tradition de la détection et de la formation comme Alberto Puig, vainqueur du Grand Prix d'Espagne en 1995, qui a lancé Dani Pedrosa (il est toujours son manager), Toni Elias en plus de Casey Stoner.
Par ailleurs, toutes les compétences sont recherchées. Un pilote comme Sete Gibernau, ancien rival malheureux de Valentino Rossi sur la piste, est ainsi récemment devenu analyste "piste" de Dani Pedrosa. Et dans d'autres pays passionnés de moto comme l'Italie, Angel Nieto est le manager de VR46 Racing, la structure sportive montée par Valentino Rossi pour faire courir des jeunes Italiens en Moto2 et Moto3.

Une détection infaillible

L'Espagne de la vitesse moto ne connait pas de problème de renouvellement des générations grâce au championnat espagnol de vitesse (CEV), créé en 1988 par le Conseil supérieur des sports et la fédération espagnole, et soutenu par le pétrolier ibérique Repsol. Sur un agenda 2017 de huit dates - six en Espagne, une en France (Le Mans) et une au Portugal (Estoril), le championnat du monde Junior de Moto3 confronte les aspirants ibériques aux espoirs étrangers. Les meilleurs sont automatiquement repérés et ont l'opportunité de monter en Mondial Moto3.
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Quatre courses sur les 18

La passion de l'autre côté des Pyrénées ne semble pas avoir de limites et les régions ont aussi suivi le mouvement. En plus de ces temples de la moto que sont Jerez de la Frontera et Montmelo, supports des Grands Prix d'Espagne et Catalogne, les circuits de Cheste et Alcaniz, typés moto comme Jerez, ont été financés par les régions Communauté valencienne et Aragon comme de véritables outils de promotion et de lieux de célébration du sport.
Depuis 2010, on a donc quatre courses comptant pour le Mondial "élite", et aucun pays n'a été aussi bien représenté dans l'Histoire de la moto. De quoi donner au passage de la visibilité à des marques comme Repsol, Movistar et EG 0,0, sponsors-titres des équipes officielles Honda et Yamaha et satellite Honda Marc VDS.
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Un pilote dans chaque équipe d'usine

Rarement une saison aura aussi bien illustré la densité de la valeur des pilotes espagnols. Chaque équipe officielle a au moins un titulaire espagnol, sinon deux :
- Yamaha MotoGP : Maverick Viñales
- Honda HRC : Marc Marquez et Dani Pedrosa
- Ducati Team : Jorge Lorenzo
-Team Suzuki : Alex Rins
-Aprilia Racing : Aleix Espargaro
-KTM Factory : Pol Espargaro
A ces sept pilotes officiels, il faut ajouter trois éléments présents dans des équipes "satellites" : Tito Rabat chez Honda MVDS, Hector Barbera chez Ducati Avintia et Alvaro Bautista chez Ducati Aspar.
En tout, ils étaient 10 sur les 23 pilotes engagés au premier Grand Prix de 2017.

Une montée en puissance dans les palmarès

L'Espagne a mis du temps pour découvrir son premier champion du monde, en la personne d'Alex Crivillé en 1999, 50 ans tout juste après la création du Mondial. Mais elle s'est bien rattrapée depuis avec Jorge Lorenzo (3e) et Marc Marquez (3e). Depuis 2012, ces deux derniers monopolisent même les titres suprêmes et l'Espagne a signé 73 pole positions et 74 victoires en 93 Grands Prix.
En 2016, Jorge Lorenzo, Marc Marquez, Maverick Viñales et Dani Pedrosa ont cumulé 13 victoires sur 18 possibles et ont tour à tour assuré une présence du drapeau sur les 27 dernières courses disputées depuis le Grand Prix de Saint-Marin 2015.
Maverick Viñales (Team Suzuki), Marc Marquez (Honda HRC) et Jorge Lorenzo (Yamaha Factory) au Grand Prix d'Aragon 2016
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