Grand Prix de Grande-Bretagne : les compteurs remis à zéro, avantage Rossi ou Lorenzo ?

C'est le constat le plus facile à rappeler : Lorenzo est souvent mieux qualifié que Rossi, même s'il ne mène finalement que par deux pole positions à une. Mais la différence la plus notable est la façon dont Lorenzo débute ses courses. Dès lors qu'il mène le premier tour, il est quasi intouchable. Il en a apporté la preuve lors de sa séquence de 4 victoires puis à Brno. Sur l'ensemble de sa carrière, il a remporté sept courses en partant de la pole position et en menant tous les tours. Contre zéro fois à Rossi.

De son côté, Rossi a du mal à s'imposer s'il n'est pas de suite dans le paquet de tête. Il a certes gagné au Qatar et en Argentine en partant du 8e emplacement de la grille, mais il n'a pu remonter dernièrement à Indianapolis et à Brno dès lors que les meilleurs avaient creusé l'écart. Il doit absolument remédier à ça pour espérer avoir le dernier mot à Valence.

Jorge Lorenzo, avec son pilotage tout en fluidité et sur l'angle, est à l'aise sur les circuits développant des grandes courbes rapides. Et pour en donner la pleine mesure, il a besoin des Bridgestone arrière à flancs tendres lui offrant un grip augmenté dans les virages rapides. Qui conviennent moins à Valentino Rossi.

Avec ces gommes, Lorenzo a enchaîné 4 victoires, une série stoppée net à Assen, fin juin, avec le retour aux pneus typés plus durs (pour éviter le désastre de 2012)… où Rossi a gagné. A Indianapolis, l'as au n°99 n'a pas eu plus de chance (face à Marquez), et l'a retrouvée en même temps que son enveloppe arrière préférée, en République tchèque. Hasard ou coïncidence ? L'adéquation entre un circuit au tracé alerte et l'exploitation que Lorenzo pourra en faire comptera dans le duel.

Marquer de gros points est bien l'atout maître de l'as de Tavullia. C'est simple, l'Italien a terminé sur le podium toutes les courses en 2015. En difficulté dans la première partie de championnat, Lorenzo a quand même assuré des résultats dans le Top 5.

Par ailleurs, depuis qu'ils partagent les grilles de Moto GP (2008), Rossi et Lorenzo affichent des bilans voisins lors des sept dernières courses : 10 victoires pour l'Italien, 13 pour Lorenzo. Bien sûr, il faut tenir compte du matériel qu'ils avaient à disposition, notamment de la Ducati non compétitive qu'a eue Rossi en 2011 et 2012.

Ajoutons que sur la période 2008-2014, Rossi a par exemple gagné 5 des 7 derniers meetings de son sacre en 2008 alors que Lorenzo a géré les fin de 2010 et 2012, avec respectivement 2 et 1 victoires.

L'écart est nul aujourd'hui entre Rossi et Lorenzo. L'Italien a l'habitude d'être un meneur sous haute surveillance puisqu'il n'a jamais eu plus de 15 points d'avance sur son second au championnat. Mais avant d'avoir Andrea Dovizioso (Ducati Team) comme premier poursuiveur, il ne faut pas oublier qu'il a compté 29 points d'avance sur son coéquipier de Yamaha.

Bref, Lorenzo est le pilote le plus performant depuis le 4e Grand Prix, à Jerez de la Frontera.