GRAND PRIX DE VALENCE - Valentino Rossi (Yamaha Factory) peut-il encore être champion ?

Pour croire au titre, Valentino Rossi (Yamaha Factory) peut encore se raccrocher à ses sept points d’avance au championnat. Et c’est à peu près tout. Samedi, son coéquipier Jorge Lorenzo a fusillé le chrono pour s’emparer de la position de pointe. Celle qui réduit encore les chances de sacre du Docteur. Et qui le condamne, probablement, au minimum, à un podium. L’Italien, sanctionné après le Grand Prix de Sepang, s’élancera du fond de grille. L’ampleur de sa tâche est immense. La preuve.

Cette saison, son rival pour le titre a converti ses 4 pole positions en victoires. Souvent impeccable après l’extinction des feux, Lorenzo va pouvoir bénéficier de deux virages à gauche consécutifs pour appliquer la recette qu’il affectionne : garder la tête sur l’ensemble des 30 tours. Seules les RC213V de Marc Marquez et Dani Pedrosa, qui accompagnent Por Fuera en première ligne, semblent en mesure de l’en empêcher. Inutile d’évoquer un désagrément mécanique, la M1 est irréprochable depuis le début de saison. A tel point qu’une casse serait suspecte.

Dimanche, en course, Rossi va vite enquiller les dépassements. C’est une quasi certitude. Grâce à l’enjeu, son caractère et sa machine, l’As de Tavullia aura besoin de deux ou trois tours pour se retrouver dans le Top 10. VR46 exploitera sa science du freinage pour les virages les plus serrés (le Doohan et le n°11) et la puissance de la M1 pour les trois lignes droites où le compteur dépasse les 220km/h.

La tâche sera plus ardue à l’approche du Top 5. Sur la grille, la deuxième ligne est occupée par quelques coriaces. Bradley Smith (Yamaha Tech3), Cal Crutchlow (Honda LCR) et Aleix Espargaro (Suzuki Ecstar) sont réputés pour leur résistance au duel. Et aucun d’entre eux n’est italien... S’il parvient à raccrocher les trois autres Fantastiques, le pilote de 36 ans devra livrer une bataille épique. Commercialement, un sacre de Lorenzo serait probablement moins dramatique pour Honda. Et Marquez, plein d’orgueil, ne laissera aucune chance à l’Italien.

La pluie aurait pu apporter une autre dimension à ce final. Mais dimanche, la course aura lieu sous un soleil radieux (22°C prévus dans l’air), une piste chaude, et un vent faible (10km/h). Rossi ne pourra pas compter non plus sur le ciel. Au contraire. La température, assez élevée, va accentuer l’usure pneumatique. Et Le Docteur n’en a pas vraiment besoin.

Elles sont accablantes. Le multiple champion du monde ne s’est plus imposé à Cheste depuis 11 ans. Sur le Ricardo Tormo, jamais un pilote ne l’a emporté après s’être élancé du dernier rang. Hormis Sete Gibernau en 2001, tous les vainqueurs de ce Grand Prix ont occupé l’une des cinq premières positions sur la grille. Vous l’avez compris : si Rossi décroche une huitième couronne suprême au terme du Grand Prix de la Communauté de Valence, il aura réalisé le plus grand exploit de l’histoire du motocyclisme.