Bridgestone, Valentino Rossi, la communication et le bon sens...

Austin, jeudi 10 avril 2014 : Valentino Rossi (Yamaha Factory) est formel avant le Grand Prix des Amériques. "De mon côté, je ne suis pas heureux d'utiliser les vieux pneus (ndlr : "medium" 2013)", explique le septuple champion du monde. "Je ne les aime pas. Je veux utiliser les nouveaux. Pour moi, ce que Bridgestone fait cette semaine, en apportant des vieux pneus alors que nous avons passé beaucoup de temps à travailler sur la moto avec les nouveaux pneus est quelque chose que, sincèrement, je ne comprends pas. Mais bon, ce sont ces pneus, donc on essaiera de les utiliser."

Austin, samedi 12 avril 2014, Valentino Rossi, après la qualification : le discours a changé. "Vendredi, j'ai essayé le pneu 'dur' (ndlr : de 2014), mais avec la Yamaha, c'est impossible, donc je pense que, oui, nous utiliserons le pneu le plus tendre (ndlr : "medium")

Si l'égérie de Bridgestone s'est ainsi légèrement prise les pieds dans sa propre communication, il est tout pardonné car il faut reconnaître que le manufacturier japonais ne rend pas la tâche facile à ses pilotes. Sans même parler de la prestation catastrophique à Phillip Island, au Grand Prix d'Australie l'année dernière, le début de la saison 2014 est pour le moins chaotique ; dès les tests de Sepang, en Malaisie, la nouvelle construction plus rigide destinée à moins faire surchauffer les pneus a été pointée du doigt, à commencer par les pilotes Yamaha.

Depuis, alors que seulement un grand prix s'était déroulé, on a assisté à diverses décisions, apparemment prises dans l'urgence, comme la mise à disposition des pneus "medium" 2013 pour Austin et l'arrivée de nouveaux pneus pour le Grand Prix de France, au Mans. Il faut avouer que tout cela fait un peu brouillon pour un manufacturier qui a le monopole et donc tout loisir de planifier sa production comme il le souhaite...

Alors, fatalité ? faute à "pas de chance" ? Un important et néanmoins très discret personnage du paddock a nous fait remarquer : "Avec le système actuel, cela devait finir par arriver. On marche un peu sur la tête. Bridgestone apporte ses nouveaux pneus à Sepang alors que les motos 2014 sont déjà construites. Cela n'a pas de sens. Si Bridgestone apportait ses nouveaux pneus aux essais post-Valence, les constructeurs auraient tout l'hiver pour figer et construire leur nouveaux modèle et l'on n'aurait plus ces histoires de telle ou telle marque qui perd plusieurs mois à adapter sa moto aux nouveaux pneus, si tant est que ceux-ci ne posent pas de problèmes de fiabilité."

Retrouvez plus d’articles sur GP-inside