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La MotoGP, c'est l'Amérique sans les Américains

Stéphane Vrignaud

Mis à jour 10/04/2016 à 17:47 GMT+2

MOTOGP - Le Grand Prix des Amériques crée un précédent ce week-end : c'est le premier meeting donné en Mondial sur le territoire des Etats-Unis d'Amérique sans pilote local au départ. La preuve ultime d'une tradition perdue.

Eugene Laverty - Valentino Rossi - Marc Marquez - Jorge Lorenzo - Mavericks Vinales au Grand Prix des Amériques 2016

Crédit: Panoramic

Les Etats-Unis d'Amérique ont eu leur trente glorieuses en catégorie reine. Kenny Roberts premier Etasunien titré en 1978 puis 1979 et 1980, "Fast Freddy" Spencer n'a pas tardé à suivre en 1983 et 1985, ouvrant la voie à Eddie Lawson en 1984, 1986, 1988 et 1989. Wayne Rainey a ensuite pris la relève, en 1990, 1991 et 1992, et son règne aurait sans doute pu être plus long si un accident à Misano en 1993 ne l'avait laissé paralysé.
C'est alors que les hégémonies ont laissé place aux "one shots" de Kevin Schwantz en 1993, Kenny Roberts en 2000 et Nicky Hayden en 2006. Des victoires ont suivi, des podiums, et puis plus rien…
Plus rien, plus que jamais, puisque cette troisième manche du Mondial 2016 marque le premier des 29 Grands Prix courus au Nouveau monde depuis Daytona 1964 sans pilote américain en lice. Sans parler de titulaire, la Bannière étoilée n'a même pas pu lâcher un "wild card" dans la meute des réguliers du Mondial de vitesse. Et si ça n'arrive pas d'ici Valence - et franchement on ne sait pas comment ça pourrait se produire -, 2016 sera le premier championnat sans Américain classé depuis 1975.
Nicky Hayden (Honda HRC) au Grand Prix de Valence 2006

Edwards et Spies n'ont pas percé

C'est certain, Nicky Hayden parti du paddock fin 2015 sans trouver de remplaçant car les Etats-Unis n'ont pas su entretenu la flamme, tout simplement. Après 15 titres, 154 victoires répartis sur 11 pilotes différents, le blason américain s'est rangé pour un moment. Les sources de cette pénurie ? Des pilotes du cru venus d'un Superbike US (AMA) qui avait l'habitude de fournir les futurs prétendants et qui a subi une frilosité de plus en plus grande des décideurs après des résultats jugés pas assez significatifs.
Colin Edwards a été champion en Mondial SBK deux fois (2000, 2002), il a fait les beaux jours de la Yamaha Factory en tant que lieutenant de Valentino Rossi mais il n'a jamais gagné en MotoGP. Couvé par Kevin Schwantz chez Suzuki, Ben Spies a été sacré trois fois en AMA (2006-2008) avant de régner sur la planète SBK (2009) pour le compte de Yamaha. La firme au Diapason lui a logiquement offert une M1 d'usine en 2011 mais il n'a jamais confirmé sa victoire à Assen, la dernière par ailleurs d'un pilote américain en Grand Prix.

Rainey a les clés

Pour ne rien arranger, l'AMA a été repris en 2008 par un promoteur qui n'a pas vu le vent tourner. Le public a peu à peu déserté les circuits au point de réduire le championnat local à cinq courses en 2015.
Héros de la moto US, Wayne Rainey a entrepris de relancer la machine en réunissant les jeunes talents dans "MotoAmerica", le nouvel AMA articulé autour de catégories Superbike et Supersport plus proches des séries de promotion existantes aux Etats-Unis. Il a "tout repris à zéro" avec l'objectif de retrouver un championnat populaire capable de recréer à termes des passerelles entre les deux côtés de l'Atlantique.
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