MOTOGP - On refait le Grand Prix : Zarco en lévitation, Viñales (Yamaha) dans une autre dimension

Dans la droite lignée de la saison dernière, la catégorie reine n'a rien perdu de son attrait. Le départ complètement fou de Johann Zarco (Yamaha Tech3), la bagarre aux avant-postes et la remontée des Yamaha ont servi un sacré lot d'émotions. Finalement, seuls le ciel capricieux et l'incertitude de la commission de course ont laissé un arrière-goût amer.

Le surdoué de Roses avait des réponses à donner. Parti en pole, il n'a pas écarté tous les doutes concernant sa faculté à tenir un rythme de cador sur une piste humide, glissant jusqu'au cinquième rang au sixième tour. Mais sur une trajectoire séchante, il est, sans aucun doute possible, le pilote le plus rapide du plateau, et sa remontée progressive pour prendre la tête au 14e tour l'a rappelé.

Le champion du monde en titre était doublement attendu. D'abord parce qu'il a systématiquement été battu par son jeune compatriote durant l'hiver, ensuite parce qu'il a souvent donné la leçon dans des conditions semblables à celles de ce dimanche soir. Incapable de suivre Zarco puis Dovizioso, il a lâché prise au fil des tours, roulant difficilement sous les 1'57", constante pour le wagon de tête. Le leader du HRC a pris un premier coup derrière la tête.

La superstar de Tavullia a encore trouvé une formule dont lui seul a le secret. Dixième sur la grille, en délicatesse avec les réglages de la machine, en recherche infructueuse d'un rythme convenable au warm up, l'Italien a su trouver les ressources, techniques et mentales, pour accrocher le podium. Pendant 12 tours, il a suivi la roue de son voisin de box et vendredi, il aurait signé les yeux fermés pour un tel dénouement.

1- Maverick Viñales (Yamaha Factory), 2- Andrea Dovizioso (Ducati Team), 3- Valentino Rossi (Yamaha Factory), 4- Marc Marquez (Honda HRC), 5- Dani Pedrosa (Honda HRC)

Même sans une pointe de chauvinisme, on aurait sauté au plafond durant les six tours bouclés menés d'un poignet de maître par Zarco. Voir un débutant dans la catégorie reine étaler un tel aplomb devant les cadors, au guidon d'une machine satellite, n'a rien d'anodin. Sa chute a fait l'effet d'un coup de poignard, mais n'a certainement pas renversé les faits. Zarco est parfaitement en mesure de jouer les trouble-fête, comme l'avaient fait Cal Crutchlow (Honda LCR) ou Jack Miller (Honda Marc VDS) la saison dernière. On en salive déjà.

Le Cannois n'a pas perdu sa clairvoyance. Irréprochable dans son attitude, souvent lucide dans son analyse, le double champion du monde Moto2 a su prendre la bonne hauteur de vue suite à sa performance du jour et sa chute.

Notre partenaire OffBikes a établi un petit graphique comparant le rythme de Zarco à celui des deux pilotes Yamaha et de son coéquipier, Jonas Folger.

La victoire de "Top Gun" à Losail est remarquable à plus d'un titre. Sous l'ère MotoGP, il devient seulement le cinquième pilote à gagner avec deux marques différentes. Avant lui, seuls Casey Stoner, Max Biaggi, Andrea Dovizioso et Valentino Rossi ont réussi cette performance. Dans toute l'histoire de la catégorie reine, le pilote de la firme aux diapasons est aussi le deuxième pilote le plus jeune, derrière le légendaire Mike Hailwood, à avoir cumulé deux succès avec deux machines distinctes.

1- Maverick Viñales (Yamaha Factory) ; 25 points, 2- Andrea Dovizioso (Ducati Team) ; 20 pts, 3- Valentino Rossi (Yamaha Factory) ; 16 points, 4- Marc Marquez (Honda HRC) ; 13 pts, 5- Dani Pedrosa (Honda HRC) ; 11 pts.

1- Yamaha Factory ; 41 points, 2- Ducati Team ; 25 pts, 3- Honda HRC ; 24 pts, 4- Aprilia Team ; 10 pts, 5- Ducati Pramac ; 9 pts.

1- Yamaha ; 25 points, 2- Ducati ; 20 pts, 3- Honda ; 13 pts, 4- Aprilia ; 10 pts, 5- Suzuki ; 7 pts.