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Michel Turco : "Quand on dit que Valentino Rossi est le Peter Pan de la moto, c'est vraiment ça"

Stéphane Vrignaud

Mis à jour 20/12/2016 à 09:57 GMT+1

MOTOGP - Michel Turco, journaliste à Moto Revue et à GP Racing, vient d'écrire "Rossi, la légende". En nous racontant comment il a mené à bien ce projet, il esquisse le portrait d'un champion aux multiples facettes.

Valentino Rossi (Yamaha Factory) dans le Parc Fermé du Grand Prix de Malaisie 2016

Crédit: AFP

Onze ans après, vous avez voulu faire un nouveau livre sur Valentino Rossi. Qu'est-ce qui vous a motivé ?
Michel Turco : En 2005, j'ai effectivement co-écrit un livre avec Dino Di Meo à son arrivée chez Yamaha. Et six ans après, j'ai eu envie de raconter la suite. Ça faisait un petit moment que je proposais ce livre à mon éditeur (Solar), qui a fini par dire oui. La question était de savoir si on attendait la fin de sa carrière, mais, vu le coup de projecteur mis sur lui fin 2015, j'ai pensé qu'il fallait le faire maintenant.
Est-ce que cela a été difficile d'avoir accès à son entourage ?
M.T. : Ça fait 25 ans que je fais ce métier, que je suis sur tous les Grands Prix, et je pense être le seul en France à pouvoir me targuer de ce "palmarès" (rires). Je connais bien ses proches, je m'entretiens avec eux régulièrement. J'ai rencontré ses parents, je suis allé dans son village voir les personnages clés de Tavullia. Ce sont des gens avec qui j'ai noué une relation de confiance. Au cours de toutes ces années, j'ai récolté beaucoup d'informations et de témoignages.
Valentino Rossi a signé la postface, ce qui vaut approbation de votre travail. Mais vous a-t-il accordé des entretiens spéciaux ?
M.T. : Pas directement. Ses propos sont issus de conversations que j'ai eues avec lui au fil des années, de points presse… C'est la somme de beaucoup de choses. Aujourd'hui, il ne veut pas donner de temps pour un livre : il est concentré à 200% sur ses objectifs sportifs. Il y a une relation de confiance et en réalisant la postface, il a en quelque sorte donné son blanc-seing.
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Valentino Rossi (Yamaha Factory) dans son box lors du Grand Prix d'Australie 2016

Crédit: AFP

Beaucoup de bios exposent des résultats et leurs explications. Là, c'est plutôt sa personnalité qui transparaît, et tout ce qu'il a fait pour la moto…
M.T. : Les résultats sportifs, on en parle tous les week-ends et tout le monde sait qu'il a été neuf fois champion du monde, qu'il a gagné 114 Grands Prix. Je voulais montrer qui il est et je suis content des critiques de ce livre car ce n'est pas une hagiographie. C'est un personnage fascinant qui a ses zones d'ombre. Pour ça, il n'y a rien de mieux que faire parler les gens qu'il fréquente, des proches comme des détracteurs, qui chez Ducati, Honda n'ont par exemple pas aimé jusqu'au bout leur collaboration avec lui.
En quoi a-t-il changé avec le temps ?
M.T. : On est passé d'une période de succès "assez faciles" où la concurrence était assez faible à un échec chez Ducati. Le fait qu'il s'en soit relevé lui a donné de l'épaisseur. Le premier livre, c'était le joyeux luron des Grands Prix qui a apporté une nouvelle image à la course moto. On est passé des sombres Anglo-saxons qui n'avaient jamais rien à dire à ce gamin qui a amené beaucoup de jeunes à la moto, qui est devenu une légende du sport. Ce qui me fascine, c'est qu'au fond de lui il est toujours le même gamin de Tavullia qu'il était, qui aujourd'hui passe son temps à faire de la moto avec des mômes dans son ranch.
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2012 GP des Pays-Bas Ducati Rossi

Crédit: Ducati Motor Holding S.p.A

Médiatiquement, il a toujours un coup d'avance. C'est lui qui donne le tempo…
M.T. : Il est le pilote le plus exposé, c'est lui le patron. Il a un tel pouvoir, un tel charisme ! Face à lui, il y a des adversaires beaucoup plus faibles. Plus jeunes aussi. Marc Marquez peut sûrement devenir quelqu'un de très fort mentalement mais pour l'instant, c'est lui qui s'est fait piéger par le jeu et la connaissance des médias de Valentino Rossi.
Finalement, qu'est-ce qui vous plait le plus chez lui ?
M.T. : Quand on dit qu'il est le Peter Pan de la moto, c'est vraiment ça. Ça aurait presque pu être le titre du livre. Il a gardé cette fraicheur qui lui permet de durer. Vingt ans dans ce sport si dangereux avec cette force de rester le même, ça me fascine.
Après lui, on ne sait pas ce qu'il y aura…
M.T. : Il y aura un vrai vide car c'est lui qui donne le tempo. Il se bat contre des gamins qui l'admiraient. Comme Johan Zarco, pour qui il est un héros, une idole. Il est idolâtré par ses adversaires, ce qui est complètement dingue. Même un Lorenzo, qui a été humilié de multiples manières, traité comme un subalterne. Mentalement, il n'y a peut-être qu'un Marquez qui peut lui résister.
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Valentino Rossi (Yamaha Factory) devant ses fans japonais

Crédit: Yamaha MotoGP

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