Poncharal:"Un coup de mou"

Eurosport
ParEurosport

Publié 13/11/2008 à 20:15 GMT+1

Tech3 revit après plusieurs années délicates. Hervé Poncharal tire ainsi le bilan d'une année globalement satisfaisante avec ses deux pilotes issus du Superbike. Le Varois évoque également les changements en MotoGP et l'avenir avec la rumeur Ben Spies.

Vous finissez quatrième du championnat par équipes. Après quelques années difficiles, pensez-vous être durablement revenus au premier plan ?
Hervé Poncharal: On est très fiers de finir la saison en tant que première équipe satellite devant les deux équipes officielles Suzuki et Kawasaki et juste derrière les trois grosses écuries Yamaha, Ducati et Honda. On sait bien que le championnat par équipes est très surveillé, donc c'est une grosse satisfaction de finir à cette place. Mais il ne faut pas se reposer sur nos lauriers, rien n'est gagné et il faut que l'on travaille toujours pour maintenir ce niveau voire espérer mieux. Lorsqu'on était en Dunlop il y a encore deux ans, on a surtout eu pour mission de les développer donc notre rôle était quelque part ingrat. Là, on savoure.
Est-ce que ce classement final vous permet de plus peser dans la négociation pour l'obtention des évolutions de la M1, pour faire simple les avoir en même temps que le team officiel ?
H.P: Nos relations avec Yamaha restent très bonnes. Nous sommes une équipe satellite, il est donc normal que les pilotes de l'usine bénéficient en priorité des évolutions. Rossi donne notamment les directions à prendre mais l'usine nous aide beaucoup. On a fait une très bonne première moitié de saison avec une pole et deux podiums donc je pense que le matériel on l'avait.
A ce propos, est-ce que la deuxième partie de la saison vous laisse-t-elle sur votre fin ?
H.P: On a fait un excellent début de saison, surtout grâce à Michelin qui nous a fournis de très bonnes gommes. On luttait en tête de peloton mais la chute de Colin au Sachsenring a été un peu un tournant de la saison. Ce week-end là, on a rencontré beaucoup de problèmes et à partir de là tout s'est enchaîné. Je pense qu'on a eu un vrai coup de mou. Mais on a bien fini la saison. La machine est repartie notamment à Phillip Island où James Toseland a réussi sa meilleure course de la saison. Il s'est tout de même longtemps battu avec Rossi pour le podium, ce qui n'est pas rien.
Est-ce que Michelin est également à blâmer dans cette deuxième partie difficile ?
H.P: Je le répète, Michelin a été un partenaire précieux tout au long de la saison et nous devons en grande partie nos résultats à la marque. En début de saison, on était bien au-dessus de Bridgestone. Après évidemment, qu'à Brno ça a été très compliqué mais je n'ai rien d'autre dire à Michelin que "merci".
Si Colin Edwards a effectué une saison satisfaisante, sur quels points pensez-vous que James Toseland doit encore progresser ?
H.P: Quand il est arrivé, il avait beaucoup de choses à apprendre. Il ne connaissait que très peu de circuits. Il est passé d'une 990cc dérivée de la série avec des freins en acier à un prototype 800cc proche de la 250cc avec des freins en carbone. La 800cc est également une machine qui nécessite un pilotage très coulé. Il a dû s'adapter à ces changements et digérer toutes ces nouveautés. Je pense que l'année prochaine, il va plus attaquer mais il est encore difficile de vous dire à quel niveau il se situera.
Est-ce que le passage au manufacturier unique, vous qui changez de marque pour la deuxième fois en deux ans, est une bonne chose ?
H.P: La situation économique actuelle est difficile. On ne pouvait plus se permettre de rester dans une guerre technologique entre Michelin et Bridgestone avec une augmentation exponentielle des coûts de développement. Il fallait que ça change. Je pense que cette décision favorisera également la sécurité et je dirais même que beaucoup de pilotes seront gagnants dans l'affaire. Les chances de réussir seront plus équitables, il y a aura plus de possibilités.
Ben Spies a surpris lors de ses trois courses disputées cette année. Il est parti en Superbike chez Yamaha mais il semblerait que la marque japonaise prépare l'avenir afin de le faire revenir en MotoGP, éventuellement dans votre équipe...
H.P: Je pense qu'il y a beaucoup de bruit pour rien. Il est clair que Ben Spies est reconnu comme un pilote de grand talent et d'ailleurs je ne comprends pas pourquoi Suzuki (il court pour la marque depuis ses débuts en Superbike américain en 2000, ndlr) a laissé partir un pilote de cette trempe. Son objectif est clairement le titre dès sa première année. Nous venons de finir 2008, je ne pense qu'à la saison 2009. Après, ça reste trop loin.
Pourtant vous ne vous dites pas qu'avec un Edwards très proche de la fin (il aura 35 ans en février, ndlr), Spies est une bonne option sur le long terme ?
H.P: Quand vous regardez ce que sont capables de faire Troy Bayliss, en Superbike, et Colin, cette année, je ne pense pas que l'âge est un critère si important dans les performances. Cependant, je ne vous cache pas qu'il nous intéresse mais nous nous n'intéressons pas uniquement à Ben Spies et lui-même intéresse beaucoup d'autres équipes.
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