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Championnats d'Europe - 100 m : Pour Florent Manaudou, ce nouveau sacre n’est que le commencement

Geoffrey Steines

Mis à jour 23/08/2014 à 11:58 GMT+2

Le titre européen sur 100 m à peine décroché, Florent Manaudou s’imagine déjà jouer les premiers rôles sur la distance au niveau mondial. Mais le nageur de Marseille, très exigeant envers lui-même, sait ce qui le sépare encore des meilleurs de la planète sur l’épreuve reine de la natation.

Florent Manaudou, lors de la finale du 100 m nage libre des Championnats d'Europe de Berlin.

Crédit: AFP

La star de la semaine, c’est bien lui. Déjà couronné deux fois aux Championnats d’Europe à Berlin, sur le relais 4x100 m et sur le 50 m papillon, Florent Manaudou a réussi la passe de trois vendredi. Pour ne rien enlever à sa performance, il l’a réalisée sur la distance reine, ce 100 m que tous les sprinteurs convoitent et qui s’offre seulement aux plus costauds. Le Villeurbannais a vécu une soirée quasi-parfaite dans le Vélodrome allemand, remplissant tous les objectifs qu’il s’était fixés en abordant cette épreuve. A savoir "réussir le doublé en nageant en moins de 48 secondes (47’’98) et gagner". Manaudou savoure d’autant plus son troisième titre européen qu’il le partage avec son partenaire d’entraînement à Marseille, Fabien Gilot.
Les deux hommes apprécient tellement l’effort collectif, comme ils l’ont montré avec le relais. Ils n’en étaient donc que plus heureux de pouvoir vivre ce moment à deux. "Avec Fab, on fait 1et 2, c'est très bien." Si cette médaille sonne comme l’aboutissement d’une carrière bien remplie pour Gilot, elle n’est que le début d’une belle histoire pour Manaudou. L’ancien (30 ans) et le nouveau (23 ans), tous deux bizuts sur un podium du 100 m dans une grande compétition internationale, le symbole avait de la gueule. Tout paraissait idyllique dans le tableau. Mais le jeune ambitieux, déçu de son comportement dans le bassin, trouvait encore à redire après l’arrivée. La moue boudeuse, il voyait déjà des pistes pour progresser. Avec une faculté d’analyse à chaud et un détachement impressionnants pour son âge. "Je ne gère pas la course comme il faut, a-t-il confié au micro de France Télévisions. J’arrive à faire 90 mètres et après, c’est un peu dur."

C’est sur le 100 m que les nageurs écrivent l’histoire

Oui, Manaudou est encore en phase d’apprentissage. Il ne s’entraîne vraiment sur le 100 m que depuis une grosse année. Celui qui s’épanouissait davantage sur les distances très courtes, avec un titre de champion olympique du 50 m en 2012 à la clé, a connu le déclic l’été dernier. Intégré au relais 4x100 aux Mondiaux à Barcelone, il y a décroché l’or et a pris son pied. Cela lui a donné envie de regoûter à ce grand frisson, de se donner les moyens de se mêler à la grande bagarre, celle qui permet de marquer les esprits et d’inscrire son nom dans les livres d’histoire de son sport. Sous la houlette de son coach Romain Barnier, profitant au quotidien de l’expérience de Gilot, présent au plus haut niveau depuis plus de dix ans, le pensionnaire du Cercle des Nageurs de Marseille est monté en puissance, dans tous les sens du terme, au fil des mois. Pour finalement passer vendredi franchir un vrai cap : cette fameuse barrière des 48 secondes.
Mais la marge de progression de Manaudou reste énorme sur la distance. Avec seulement douze finales disputées sur 100 m en l’espace de trois ans, il n’a pas encore des repères très affutés dans la discipline. Il conserve des réflexes hérités du 50 m, comme lorsqu’il est passé en 22’’56 à mi-course, faisant exploser tous ses adversaires et se mettant lui aussi dans le rouge. "Je ne pensais pas partir aussi vite. Mais à 35-40 mètres, je me suis dit que ça ne servait à rien de ralentir. J’essaie de me forcer à bien nager mais sur les dix derniers mètres, j’ai l’impression que ce n’est plus moi qui nage." Une sensation dont il devra vite se débarrasser s’il veut jouer les premiers rôles à terme sur la scène planétaire. Et ce dès l’année prochaine, lors des Mondiaux à Kazan.

Troisième des bilans mondiaux

Cette performance a néanmoins suffi pour traverser les océans et arriver jusqu’aux oreilles des Australiens ou des Américains, actuellement à Gold Coast, où ils en découdent lors des Pan-Pacifiques. Avec son chrono berlinois, Manaudou s’est propulsé directement à la troisième place des bilans mondiaux de l’année 2014, juste derrière les Aussies James Magnussen (47’’59) et Cameron McEvoy (47’’65).
"Ça reste au niveau européen, où ça nage régulièrement sous les 48 secondes. Il faut encore bosser. On veut être les meilleurs du monde, pas d'Europe. Il y a encore du boulot", a soufflé Manaudou, avec le sourire malicieux d’un carnassier pas encore rassasié. Avant de s’attaquer à cette conquête, il pourrait accrocher ce week-end une quatrième médaille d’or européenne dans la semaine. Sur la distance qu’il affectionne le plus, le 50 m nage libre. Histoire d’étancher encore sa soif de titres, qui semble inépuisable pour ce nageur au talent à la hauteur de son envie de vaincre. C’est-à-dire immense.
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Florent Manaudou, médaille d'or sur 100 m nage libre aux Championnats d'Europe de Berlin.

Crédit: Panoramic

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