Championnats d'Europe 2014 - 200m : A l'orgueil et au courage, Yannick Agnel s'est offert le bronze

Laurent Vergne

Mis à jour 20/08/2014 à 19:36 GMT+2

En grosse difficulté cette semaine à Berlin et loin de son meilleur niveau, Yannick Agnel a néanmoins trouvé les ressources pour prendre le bronze sur 200m.

Yannick Agnel.

Crédit: Panoramic

On le savait, Yannick Agnel est un vrai champion. Vidé, épuisé, lessivé par des cadences de forçat à l'entraînement sous la houlette de Bob Bowman, le grand échalas de Baltimore est arrivé aux Championnats d'Europe dans des conditions loin d'être idéales. Malgré tout, il a su puiser au fond de lui-même pour ne pas repartir bredouille de Berlin. Le Français a décroché une médaille de bronze plus satisfaisante que frustrante au vu du contexte, mercredi, en finale du 200m nage libre. La quatrième médaille du clan tricolore dans cet Euro allemand.
Contrairement à ce qu'il avait fait la veille, où il avait démarré fort sans pouvoir tenir sa propre cadence, Agnel est parti prudemment avant de lâcher les chevaux. Il a viré en 24"88 au premier 50, cinq centièmes de moins que mardi. Quatrième à cet instant, il l'était encore à mi-parcours. Mais dans la troisième longueur, il a commencé à piocher, pour virer en cinquième position. Il pointait alors à plus de quatre dixièmes du troisième, le Hongrois Dominik Kozma. C'est là qu'Agnel a eu l'immense mérite de s'arracher, pour venir coiffer Kozma et le devancer de 13 petits centièmes. Ils valent du bronze.

Une victoire sur lui-même

Pour cet Agnel-là, c'est presque une forme de victoire, même si son esprit de compétiteur lui interdit probablement de s'en satisfaire pleinement. Mais ce 1'46"65, soit une seconde et trois dixièmes plus vite qu'en demi-finales, c'est bien le maximum que le Nîmois de naissance pouvait espérer. Mercredi matin, sur l'antenne d'Eurosport, Sophie Kamoun avait parlé de "miracle" nécessaire pour le voir nager en 1'45". Il n'en avait pas les moyens. Devant lui, Velimir Stjepanovic et Paul Biedermann sont les seuls à être descendus sous les 1'46" : 1'45"78 pour le Serbe, deux centièmes devant l'Allemand. Agnel ne pouvait les titiller à Berlin.
Pour Stjepanovic, ce titre vient s'ajouter à celui conquis lundi soir, en finale du 400 mètres. Le Serbe s'impose comme l'un des grands personnages de ce Championnat d'Europe 2014. Agnel, lui, a finalement plutôt bien géré ce temps faible de sa carrière. Après un début de semaine catastrophique (élimination en séries du 400m et non-sélection pour la finale du relais 4x100m), il trouve là une juste récompense à sa ténacité. Et si après avoir été le roi de l'Olympe et du monde sur 200m il doit rentrer un peu dans le rang, il n'est quand même pas venu pour rien en Allemagne. A défaut de victoire sur les autres, Yannick Agnel a probablement remporté la plus grande victoire de sa carrière sur lui-même. Dans un autre registre, c'est admirable.
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