Championnats de France - 200m : Yannick Agnel a de nouveau faim et ça se voit dans les bassins

On l’avait quitté épuisé lors des championnats d’Europe 2014, on a retrouvé un Yannick Agnel triomphant aux championnats de France. Mardi dans le bassin de Limoges, le Niçois a rempli le contrat : conserver son titre national du 200m et se qualifier pour les Mondiaux de Kazan. Mais il a fait un peu plus que ça et marqué les esprits en réalisant le meilleur chrono de l’année sur la distance (1’45’’97). Malgré un contexte difficile après le décès tragique de Camille Muffat, le champion olympique a retrouvé le plaisir des bassins. Et son poisson d’avril montre qu’il n’a pas perdu la verve qu’on lui connaissait.

Sur sa distance fétiche, qui lui a offert un titre olympique et un titre mondial, Agnel a semblé retrouver une technicité et une fluidité qu’il avait perdues lors de son intermède américain. Parti tenter l’aventure aux Etats-Unis il y a deux ans après sa rupture avec son entraîneur d’alors Fabrice Pellerin, le Français n’a pas pu s’adapter aux méthodes marathoniennes du coach Bob Bowman. Son retour en France aux côtés de Lionel Horter à Mulhouse était synonyme de nouveau départ dans une carrière déjà bien remplie. Agnel est cette fois-ci en passe de réussir son pari et il ne dit pas autre chose.

Arrivé sans beaucoup de certitudes à Limoges, le nageur est de retour aux affaires. "Yann is back. Vraiment ça fait plaisir. De revenir à haut niveau, de reposer quelques bases sympas pour cet été (Mondiaux de Kazan du 17 juillet au 02 août) ça peut être cool", s’est-il félicité à la sortie des bassins. Un haut niveau qu’il retrouve petit à petit : "Il y a deux, trois semaines je faisais 1’47, maintenant 1’45, j'ai passé ce cap-là, ce n'est pas trop mal. Le fait de gagner et de me qualifier avec la manière c'est plutôt cool. Ce que je retiens aussi c'est que la progression est vraiment linéaire."

Cette progression devra se poursuivre dans les mois à venir si Agnel veut conserver son titre mondial acquis à Barcelone en 2013. Il avait alors nagé en 1’44’’20 pour décrocher l’or devant l’Américain Conor Dwier, son deuxième meilleur chrono sur la distance derrière celui qui lui avait permis de décrocher le titre olympique à Londres (1’43’’14). Le Français a encore une belle marge et plusieurs mois devant lui pour retrouver sa meilleure forme. Il pourra compter sur le soutien sans faille de son nouvel entraîneur.

Pour Lionel Horter, l’important est qu’Agnel "soit bien dans sa vie" avec un objectif clair : "faire face au monde entier dans d'autres conditions que l'été dernier à Berlin où il était sans ressort." Le champion veut retrouver sa place et le haut du panier sur 200m après une médaille de bronze pas forcément de son standing aux championnats d’Europe 2014. Avant d’atteindre le but ultime du nageur : être fin prêt pour les JO  de Rio où il défendra son titre acquis dans la capitale britannique.