Pour Florent Manaudou, la quête olympique débute ce vendredi

Trois jours... Trois jours que Florent Manaudou, champion olympique sur 50 m libre, attend de pouvoir enfin s'exprimer sur la distance-reine, sur laquelle il a décidé de jouer une carte dans l'optique des Jeux de Rio il y a seulement 3 mois. Le contexte de son entrée en lice est toutefois quelque peu inédit. L'épisode rocambolesque de la non-qualification d'Agnel sur le 200m libre - classé 3e alors que les images TV semblent montrer qu'il finit 2e-, a en effet largement animé ces championnats de France depuis mercredi.

L'apparition dans les bassins de celui qui porte la natation française depuis quelques années devrait du coup a priori alléger un peu le climat. Lui a en tout cas hâte. "Florent attend la vérité de la première course", a dit son entraîneur Romain Barnier. "Il n'est pas différent de ce qu'il est la semaine avant un grand championnat. Il est très exigent vis-à-vis de lui même. Il est même plutôt cool par rapport à d'habitude, il est assez positif", a assuré son coach.

Malgré son inexpérience en compétition sur la distance, il apparaît déjà comme l'homme-fort de l'équipe de France. Il est en effet le seul à avoir atteint en 2016 le chrono exigé pour valider le ticket olympique: il a signé il y a 3 semaines 48.00 - 2e performance mondiale de l'année - contre les 48.13 exigés.

Si le 100 m reste une épreuve dense en France, nation de grands sprinteurs, Manaudou part avec quelques certitudes chronométriques, un ton au-dessus de ses adversaires (Stravius, Gilot, Mignon, Metella, Meynard, Agnel). "Florent sait que la bataille sera âpre. C'est une épreuve nouvelle, il sait que la concurrence est forte. Mais c'est un costaud mentalement. Il est fort", a expliqué Barnier.

Sa domination semble déplacer le suspense pour savoir qui finalement l'accompagnera sur 100m à Rio. Agnel a-t-il vraiment une chance? Après sa mésaventure, le champion olympique est touché, et ne semble pas dans les meilleures conditions. "On va être sportivement obligé de tourner la page", a toutefois tenté de positiver Lionel Horter, l'entraîneur d'Agnel. "Techniquement et sportivement, ce sera plus compliqué sur 100 m, la course est beaucoup plus difficile".

D'autant qu'Agnel n'a pas vraiment de chrono référence sur la distance qui lui permette d'y croire: son meilleur temps cette année réalisé en janvier dans un meeting de Slovénie (49.97) ne le place évidemment pas en favori. Le psychodrame Agnel a en tout cas beaucoup fait parler au bord du bassin selon Barnier. "Les nageurs en ont parlé, bien évidemment. C'est la curiosité de tout le monde, il y a de l'insolite dedans", a expliqué Barnier. "Il y a des dispositifs qui ont été mis en place pour ne pas que ça se reproduise, j'ai confiance", a défendu Barnier. "J'ose espérer que l'arrivée (sur 100 m) se passera dans des bonnes conditions", a lui ironisé Lionel Horter.