Mondiaux 2013 : Pour Fred Bousquet, Florent Manaudou est le grand favori du 50m

La phrase du jour, pour Florent Manaudou, c'est "je n'ai pas forcer plus que ça". Discours martelé vendredi matin après avoir claqué le meilleur temps des demi-finales du 50 mètres nage libre puis, quelques heures plus tard, presque mot pour mot la même phrase après avoir récidivé en demies, en 21"37.Florent Manaudou déborde de confiance. Champion olympique en titre, il a assis sa posture de grand favori à la veille de la finale où, si tout sera possible, comme toujours sur 50, il possède à l'évidence la carrure pour doubler ses lauriers olympiques d'une couronne mondiale.

Pour Frédérick Bousquet, son compère qui l'accompagnera samedi en finale, il n'y a d'ailleurs pas l'ombre d'un doute: Manaudou est bien l'homme à battre, et même un peu plus que ça. "Demain (NDLR: samedi), ça va être Flo et les autres. Il y aura deux courses dans une course", a ainsi estimé le médaillé de bronze du 50m papillon. "L'Américain Ervin fait une course magistrale et Flo peut s'attendre à ce qu'il l'accroche et essaie de le passer. Mais c'est Flo ! Même avec des palmes, on aurait du mal à le battre demain", juge Bousquet. Quel changement de statut en douze mois pour Manaudou. Il y a un an, à Londres, il faisait figure d'outsider, pas d'homme incontournable. C'est le cas aujourd'hui.

Le message adressé à la concurrence vendredi est pour le moins claire. Comme cet autre: oui, il est allé vite, mais non, il n'a pas poussé au maximum. C'est le fameux "pas forcé plus que ça". "Je ne force pas plus que ce qu'il faut pour faire 21"37. Je fais le meilleur temps, c'est mon deuxième meilleur chrono sur la distance, c'est bien", juge-t-il, comme pour mieux annoncer la couleur: "Je pense que je peux nager encore plus vite". Peut-être le faudra-t-il d'ailleurs, même si, en finale, avec la crispation aidant, les chronos sont parfois moins impressionnants qu'en demies. Ce fut d'ailleurs le scenario du 50 pap. Reste qu'on sent chez Manaudou une confiance et une sérénité bien ancrées. "Je vais me faire plaisir maintenant", promet-il.

Qui pourrait l'empêcher de conquérir ce titre? Qui, ou plus exactement quoi. Une crispation excessive, un manque de maîtrise, toujours possibles. Mais le danger semble venir davantage de lui que des autres, même s'il se méfie de Cielo et Ervin. "Je vais me retrouver entre eux a priori, note le nageur du CN Marseille. Il faudra faire attention, ce sont deux mecs qui partent pas très fort sur le côté 'compét'. Il va falloir que je me mette bien au milieu de la ligne et je vais y aller à fond. On verra bien ce que ça donnera à la fin. Je maîtrise ma course mais si à coté ça fait 21" je ne vais rien pouvoir faire. Les autres peuvent m'empêcher de gagner mais je vais tout faire pour que ce soit marqué numéro un à côté de ma ligne d'eau". Une chose est sûre, personne n'aura de palmes. Pour battre Manaudou, il faudra trouver autre chose.