Florent Manaudou en veut toujours plus, c'est même à ça qu'on le reconnait

Il n'a pas encore nagé sa course préférée (le 50m nage libre), mais a déjà deux médailles d'or autour du cou. Florent Manaudou a frappé très fort lors des deux premiers jours des Mondiaux de Kazan. En plus de sa victoire avec le relais, le nageur de Marseille a remporté le dernier titre qui manquait à son palmarès impressionnant : l'or mondial en individuel en grand bassin. Depuis ses échecs aux Mondiaux de Barcelone en 2013 (seulement 5e de 50m et 8e du 50m papillon), le Français assume son statut de favori à chaque grande compétition internationale. Et ne laisse que des miettes à la concurrence.

Lundi sur le 50m papillon, c'est peu dire qu'il avait une énorme pancarte accrochée autour des épaules. Même s'il glissait après la course "viser le podium mais pas le titre", il s'était mis un soupçon de pression supplémentaire en signant le meilleur chrono de la saison en demi-finale (22''84). "Quand on est là la ligne, 4, qu'on a fait 22"8 hier (dimanche en demi-finale, ndlr), forcément, on est favori," expliquait-il après sa victoire au micro de France 2. Un statut que le Français a pris la très bonne habitude d'honorer.

C'est simple, depuis ses couacs successifs dans la piscine barcelonaise en 2013, Manaudou n'a pas nagé une course majeure sans terminer avec une médaille autour du cou. Que ce soit aux "France", aux "Europe" ou aux "Mondiaux", en petit ou en grand bassin, il a ramené un souvenir de chacune des courses sur lesquelles il s'est aligné. Il a connu des surprises délicieuses (record du monde du 50m dos en petit bassin à Doha) et des compétitions parfaites, à l'image de ses championnats d'Europe en 2014 (4 médailles d'or pour 4 courses) ou de ses championnats de France la même année (4 médailles d'or également).

Une capacité à surmonter la pression qui lui permet d'envisager la suite de ces Mondiaux de Kazan avec une certaine sérénité. En remportant l'or dès son 50m papillon, Manaudou s'est déjà en partie libéré. "Ça m'enlève un tout petit peu de pression pour le 50 libre parce que j'aurai déjà quoiqu'il arrive deux titres en partant de Kazan, c'est déjà mieux que Barcelone et que Shanghai," soulignait le nageur à sa sortie du bassin lundi.

Le nouvel ogre des bassins ne compte pas s’arrêter là, et n’hésite pas à annoncer la couleur. Il veut compléter le grand objectif de son voyage en Russie : "J'attends le 50m nage libre avec impatience, c'est la course que j'ai le plus bossée, c'est celle où je suis le meilleur et où je suis le plus prêt donc ça peut nager vite aussi." La distance l'avait révélé aux yeux du grand public à Londres en 2012. En 2013, il n'avait pas réussi à doubler l'or mondial et l'or olympique. Cette fois, il entend terminer le travail car pour l’instant il n’a fait "que la moitié des choses."