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Dossier - Cleveland, une malédiction - LeBron James et Johnny Manziel changent tout

Laurent Vergne

Mis à jour 05/09/2014 à 11:09 GMT+2

L'un est le quarterback le plus charismatique et le plus médiatique de la nouvelle génération. L'autre est le meilleur joueur de la planète basket. Johnny Manziel et LeBron James ont fait de Cleveland une bombe médiatique. Economiquement, c'est aussi une double mine d'or. Sportivement, c'est peut-être aussi la perspective de mettre fin à la malédiction. Surtout avec James.

Johnny Manziel et LeBron James

Crédit: Eurosport

Tout peut changer. Même à Cleveland. La ville de la lose, en l'espace d'un été, s'est remise à rêver d'un destin glorieux. Et victorieux. Cet espoir tient en deux noms: Johnny Manziel et LeBron James. Le premier a été drafté au premier tour par les Browns au mois de mai en NFL. Le second a quitté Miami pour revenir chez les Cavs en juillet. Un double coup de tonnerre médiatico-sportif qui a fait de Cleveland "the place to be" ces derniers mois. La ville où il faut être et celle dont tout le monde parle. Impensable il y a encore quelques mois. Les journalistes ont même trouvé un nouveau surnom à Cleveland : "Middle Earth Hollywood".
Tout a donc commencé au début du mois de mai, lors de la draft NFL. A défaut d'en être le meilleur joueur, Johnny Manziel, alias "Johnny Football", était le joueur le plus médiatique de la cuvée universitaire 2014 en NFL. De très loin, même. "Dans toute l'histoire de la NFL, il n'y a eu que très peu de joueurs à ce point dans la lumière en amont de la draft. On peut vraiment dire qu'il y a eu une folie Manziel", note Mary Kay Cabott, journaliste à Cleveland.
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Johnny Manziel le soir de la draft 2014, au mois de mai.

Crédit: AFP

Avant d'être un joueur, Manziel est un personnage

Mais plus que le joueur, c'est le personnage qui  focalise l'attention. Sa brillante carrière universitaire à Texas A&M (Heisman Trophy 2012) l'a installé comme une immense vedette dès l'âge de 20 ans. Sa personnalité, aussi. Manziel est une star qui s'assume. Grande gueule, hableur, amateur de fiestas et de femmes, il joue à fond sur les excès de sa personnalité, qui ne plait pas à tout le monde mais ne laisse personne indifférent. C'est aussi un immense compétiteur, à l'ADN de champion. Pourtant, certains doutes sur son physique (des scouts le jugent trop petit pour un futur quarterback NFL) et ses qualités pures de quarterback, ainsi que sa personnalité controversée l'ont amené à glisser lors de la draft. Du coup, les Browns ont récupéré le joli lot en 22e position au premier tour. Le gros lot, espèrent-ils. Son arrivée a en tout cas créé un énorme buzz autour des Browns.
Deux mois plus tard, le 11 juillet, Cleveland a connu une réplique au séisme médiatique. Dix fois plus forte. LeBron James, l'enfant chéri de l'Ohio devenu le dernier des traitres après son départ pour Miami en 2010, a annoncé son retour à Cleveland. Une véritable bombe. En termes d'impact médiatique et économique, l'arrivée de Manziel et le comeback du King donnent une dimension radicalement différente à Cleveland. D'autant que, pour ne rien gâter, Johnny et LeBron se connaissaient et s'appréciaient bien avant de savoir qu'ils seraient à Cleveland, ensemble. La ville a déjà joué à fond sur le lien qui unit les deux stars. Sur les murs de la ville, James pose allègrement en effectuant le "Money sign", la marque de fabrique marketing de Manziel.
Le premier vainqueur, c'est la ville toute entière
"Fin avril, Cleveland n'était rien de plus qu'un marché local, régional au mieux. Désormais, c'est un marché national, sur le seul impact de ces deux personnalités", écrivait le magazine Forbes fin août. "C'est inévitable, quand vous avez ces deux gars ensemble, confirme Mark Zablow, directeur du CEM, spécialisé dans le marketing sportif et artistique. "Cleveland a désormais les deux principales rock stars du marché sportif", ajoute-t-il. "Quand un marché moyen comme Cleveland ou Indianapolis se retrouve avec des athlètes aussi puissants en termes de marketing et de potentiel économique, il se retrouve aussitôt dans les conversations au niveau national, note encore Ken Zugar, le président de US Sports Advisors. II suscite un intérêt dans l'ensemble du pays, y compris chez des médias situés à 1000 ou 2000 kilomètres. Le premier vainqueur, c'est la ville toute entière."
Ville et vainqueur, deux mots qui ne vont plus ensemble depuis 50 ans à Cleveland. Economiquement, le pari est donc déjà gagné. Et sportivement ? C'est là que les chemins de LeBron James et Johnny Manziel se séparent. James est le meilleur joueur du monde. Manziel n'est peut-être même pas le meilleur quarterback de la draft 2014. "Manziel n'est pas un LeBron en version plus jeune", prévient Terry Pluto, fameux et influent chroniqueur sportif du Plain Dealer. Pluto le dit, et il l'écrit, il a des doutes sur Manziel. "Oui, j'ai des doutes, et ça n'a rien à voir avec sa capacité à gérer la pression mais avec son talent. Manziel est une figure charismatique mais pas sûr qu'il devienne un grand joueur. LeBron était de loin le meilleur joueur de sa génération. Il était vu comme un joueur capable de changer instantanément la face d'une franchise."
Chaque fois que vous avez LeBron, vous êtes candidats au titre
Et c'est ce qu'il a fait, même s'il n'a pu (ou su) guider Cleveland jusqu'au titre suprême. Au moins a-t-il porté les Cavs vers leur unique participation aux NBA Finals. "LeBron revient avec quatre titres de MVP et deux titres NBA. Chaque fois que vous avez LeBron, vous êtes candidats au titre, estime encore Terry Pluto. Il ne faut pas comparer avec Manziel. D'ailleurs, je pense que les Browns vont souffrir cette année." A l'issue de la pré-saison, les Browns ont même décidé de titulariser Brian Hoyer plutôt que Johnny Manziel, au poste de quarterback pour entamer leur saison, ce week-end, à Pittsburgh. Preuve que "Johnny Football" a encore beaucoup de boulot.
Aujourd'hui, les Clevelanders ont donc deux rêves: que LeBron offre rapidement, très rapidement un titre NBA à la ville, et que Manziel devienne un joueur à la hauteur de la star qu'il est déjà, pour ramener les Browns en playoffs et les guider vers le Super Bowl. Ce ne sont que des rêves, pour l'instant. Mais à Cleveland, le droit au rêve, c'est déjà une première victoire.
Le retour de LeBron James, enfin un évènement heureux pour les fans de Cleveland ?
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