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Si on nous avait dit ça le 1er janvier 2013…

Laurent Vergne

Mis à jour 01/01/2014 à 12:12 GMT+1

Comme chaque année, la cuvée 2013 du sport a réservé son lot de surprises, parfois colossales et totalement imprévisibles. Voici les huit faits les plus bluffants de l'année pour nous.

Montage Si on nous avait dit ça... 16/9

Crédit: Eurosport

Federer sorti au 2e tour à Wimbledon par le 116e mondial

Les faits : Un véritable tremblement de terre sur gazon. A Wimbledon, dont il a remporté sept des dix dernières éditions et dont il est alors tenant du titre, Roger Federer s'incline le 26 juin dès le deuxième tour par l'Ukrainien Sergiy Stakhovsky, 116e joueur mondial. Une défaite en quatre manches (6-7, 7-6, 7-5, 7-6) sur le central qui plonge le All England Club dans une forme de sidération. Personne n'a vu venir un tel choc. Au premier tour, Federer avait balayé Victor Hanescu en trois sets, en ne laissant que cinq jeux au Roumain. Il venait de remporter un nouveau titre à Halle. Les clignotants semblaient au vert…
Pourquoi c'est bluffant : D'abord parce que Roger Federer restait sur 36 quarts de finale consécutifs en Grand Chelem. Neuf années complètes à toujours figurer parmi les huit derniers joueurs en lice dans les quatre plus grands tournois du monde. La statistique la plus extravagante de toute la carrière du Suisse. Même quand il n'était pas au top, au pire, il disparaissait en quarts, comme lors du dernier Roland-Garros, où Jo-Wilfried Tsonga l'avait stoppé net (le video ). Mais une sortie au deuxième tour, qui plus est à Wimbledon, son tournoi, n'était pas envisageable. Facteur aggravant, Federer a cédé face à un joueur évoluant en dehors du Top 100. Plus incroyable encore, Stakhovsky avait perdu au premier tour lors de ses quatre dernières apparitions en Grand Chelem. Son exploit fut d'ailleurs sans lendemain. Dès le tour suivant, il s'est incliné contre Jurgen Melzer. Bref, une surprise colossale, imprévisible sur le fond comme sur la forme. Mais une incontestable césure dans la carrière de Roger Federer, qui allait ensuite vivre un été noir.
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Roger Federer reacts to his early Wimbledon exit (Reuters)

Crédit: Reuters

Falcao transféré à Monaco

Les faits : Vendredi 31 mai. Depuis quatre jours, la rumeur gonfle, gonfle, mais sans jamais être confirmée: Radamel Falcao serait sur le point de signer à l'AS Monaco. Finalement, le vendredi, sur les coups de 19 heures, Dmitry Rybolovlev, le président russe du club de la Principauté, officialise la nouvelle lors d’une soirée organisée en présence notamment du Prince Albert pour célébrer le titre de champion de France de L2. Le décalage entre les deux évènements renforce le côté surréaliste du transfert de l'été en Europe. Montant du transfert: autour de 45 millions d'euros. Salaire net: 14 millions. L'ASM vient de changer de dimension.
Pourquoi c'est bluffant : Certes, on le savait, Monaco a de l'argent. Mais au 1er janvier, l'ASM est encore en Ligue 2. Elle doit batailler pour assurer son retour dans l'élite. Que Radamel Falcao, qui enquille but sur but avec l'Atletico Madrid, et dont on sait alors déjà qu'il sera LA principale cible du mercato estival, puisse opter pour Monaco… Historiquement, l'ASM n'a pas l'aura des grands d'Europe. Elle allait débarquer de sa Ligue 2 et, malgré l'émergence du PSG, la Ligue 1 n'est pas encore la destination la plus glamour de la planète football. D'ailleurs, quand la rumeur commence à circuler à la fin du mois d'avril, personne ne veut vraiment y croire. Sur Twitter, elle suscite rires et sarcasmes. En coulisses, on évoque un complot de l’ASM pour jouer la victime. Monaco effectuant un recrutant conséquent une fois l'été venu, c'est envisageable. Mais que le club princier arrache Falcao alors que le printemps n’est même pas fini, ça l'était déjà beaucoup moins. Preuve que, sept mois après, la nouvelle paraît toujours aussi dingue, il ne se passe pas un jour sans qu'une nouvelle rumeur fasse état… d'un prochain départ de Falcao.

Marion Bartoli gagne Wimbledon

Les faits : Elina Svitolina (6-3, 7-5), Christina McHale (7-5, 6-4), Camila Giorgi (6-4, 7-5), Karin Knapp (6-2, 6-3), Sloane Stephens (6-4, 7-5), Kirsten Flipkens (6-1, 6-2). Quand Marion Bartoli se présente en finale de Wimbledon, elle n'a pas concédé un seul set. Elle n'en perdra pas davantage en finale. Face à elle, Sabine Lisicki. L'Allemande a déblayé le terrain de l'autre côté du tableau en battant Stosur, Serena Williams et Radwanska. Pour Marion Bartoli, c'est la chance d'une vie. Six ans après sa première finale de Grand Chelem, à Wimbledon déjà, elle ne laisse pas filer l'occasion. Elle s'impose nettement, en deux sets (6-1, 6-4) et devient la troisième joueuse française après Suzanne Lenglen et Amélie Mauresmo à remporter le prestigieux tournoi londonien. C'est son heure de gloire, le grand fait d'armes d'une carrière dont personne n'imagine alors qu'elle s'apprête à toucher à sa fin.
Pourquoi c'est bluffant : Pour tout un tas de raison. Les évènements qui ont pris place dans cette liste n'étaient pas prévisibles au 1er janvier. Dans le cas de Bartoli, il ne l'était pas davantage au 20 juin. Qui aurait pu imaginer que la Française soulèverait le trophée sur le Centre court deux semaines plus tard? La numéro un tricolore était alors en plein marasme. Elle n'avait plus remporté le moindre tournoi depuis le mois d'octobre 2011. Et son année 2013 était bien loin de pouvoir l'installer parmi les prétendantes puisqu'elle n'avait pas dépassé une seule fois les quarts de finale. Non, rien de tout ça n'était prévisible. Il a été rendu possible par la capacité de Marion Bartoli à saisir une opportunité unique, renforcée par la défaillance et/ou les blessures des ténors. Dix-sept des trente-deux têtes de série ont disparu lors des deux premiers tours. Chanceuse, Marion? Peut-être. Mais il n'y en a qu'une qui a eu le talent de sauter sur l'occasion. C'est elle.

Nanterre star du basket français

Les faits : Au printemps, la JSF Nanterre parvient à arracher sa place pour les playoffs de Pro A en terminant à la huitième place de la saison régulière. Puis c'est le festival: les Banlieusards sortent Gravelines, le numéro 1 de la saison, en quarts, puis Chalon, champion de France en titre, en demi-finales. En finale, c'est Strasbourg qui subit la loi de Nanterre. Après le gain du premier match, les Alsaciens sont submergés et cèdent en quatre rencontres. Probablement le champion de France le plus surprenant de l'histoire du basket français. Mais ce n'est pas fini. A l'automne, la JSF, minuscule poucet de l'Euroligue, parvient à rivaliser malgré une poule ultra-relevée. La victoire à Barcelone force l'admiration et replace le basket tricolore à la pointe de l'actu. Finalement éliminé aux portes du Top 16, le club nanterrien n'en aura pas moins été une des success stories de l'année.
Pourquoi c'est bluffant ? Parce que ça vient de très, très loin. En douze mois, Nanterre est passé de la lutte pour le maintien, son objectif avoué au début de la saison 2012-2013, à des bastons en Euroligue contre Barcelone, Fenerbahçe ou le CSKA. Et sans être ridicule, très loin de là. Entre temps, il y a eu ce titre de champion de France. Un budget faible, même à l'échelle de la Pro A. Un effectif dénué de stars, une absence totale de vécu au plus haut niveau… Rien, absolument rien n'annonçait la marche triomphale des hommes de Pascal Donnadieu. C'est une histoire comme en raffole le sport français. Celle d'un petit balayant l'ordre établi en s'appuyant sur des vertus de solidarité et d'enthousiasme. L'homogénéité du Championnat de France, où les écarts entre les huit-dix meilleures équipes sont faibles, a fait le reste. N'empêche, il y a un an, Nanterre champion de France, cela valait une énorme cote. Nanterre vainqueur à Barcelone, une bonne tranche de rigolade…
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BASKET Pro A 2013 - Nanterre champion

Crédit: AFP

Chris Horner remporte la Vuelta à 41 ans

Les faits : Une victoire dès la troisième étape, une autre dans la dixième. Une supériorité quasi-permanente en haute montagne. Puis une (re)prise de pouvoir décisive à trois jours de l'arrivée, à l'Alto del Naranco, avant de contrôler sur les pentes de l'Angliru. Voici comme Christopher Horner a construit sa victoire dans le Tour d'Espagne 2013, que l'Américain remporte avec 37 secondes d'avance sur Vincenzo Nibali, lauréat du Giro au printemps, 1'36" sur Alejandro Valverde et 3'30" sur Joaquim Rodriguez, troisième du Tour de France deux mois plus tôt à peine. Un sacre incontestable, implacable.
Pourquoi c'est bluffant : Du Tour de France 1903 au Tour de France 2013, en cumulant la Grande Boucle, le Giro et la Vuelta, il y a eu 264 grands tours. Sur ces 264 courses, le plus vieux vainqueur était Firmin Lambot, lauréat du Tour 1922. Le Belge avait alors 36 ans et quatre mois. Chris Horner, lui, avait 41 ans et 11 mois lorsqu'il est arrivé en vainqueur à Madrid sur la Vuelta 2013. Cinq ans de plus que le précédent record, qui datait de plus de 90 ans. Cette seule donnée suffit à mesurer l'impact de la performance du vétéran américain, de la même génération qu'un certain Lance Armstrong, né deux mois avant lui. Qui plus est, le coureur RadioShack n'avait jamais, jusqu'ici, été capable de se mêler à la lutte pour la victoire finale dans une épreuve de cette importance. Son meilleur résultat? Une 9e place sur le Tour 2010. Horner n'a pas gagné en rusant. Il a gagné parce qu'il était le plus fort. Et c'est bien ce qui étonne le plus.
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Vuelta 2013 Horner

Crédit: AFP

Marion Bartoli à la retraite

Les faits: 6 juillet – 14 août. 39 jours. Il n'a fallu que 39 jours pour que Marion Bartoli passe du plus grand des triomphes au plus brutal des abandons. Après sa défaite à Cincinnati contre Simona Halep, la Française, alors numéro 7 mondiale, annonce lors de la conférence de presse d'après-match, qu'elle met un terme à sa carrière. Devant un auditoire médusé, elle explique que son corps "n'arrive plus à tout supporter". 39 jours plus tôt, le trophée de Wimbledon dans les bras, elle était au sommet de son aventure sportive. 39 jours…
Pourquoi c'est bluffant: Parce qu'il est rarissime qu'une championne de ce niveau parte à la retraite comme ça, en pleine saison, sur ce qui s'apparente à un coup de tête. Il faut des circonstances exceptionnelles pour cela. En l'occurrence, cette circonstance, c'est la victoire de Marion Bartoli à Wimbledon. Des deux évènements, on ne sait plus trop lequel a le plus sidéré: sa victoire à Wimbledon ou son départ à la retraite un mois plus tard. Les deux sont évidemment intimement liés. Le second est la conséquence du premier. Ayant atteint le but ultime de toute une vie d'efforts et de sacrifices, elle a brutalement ressenti un grand vide, et la certitude qu'elle n'était plus prête à fournir ces efforts-là. Alors, autant partir par la grande porte. Rétrospectivement, le raisonnement peut faire sens. Mais rétrospectivement, seulement. Au cœur de l'été, il a bel et bien fallu se pincer pour être certain que la dépêche tombée au cœur de la nuit disait vrai. Surtout quand, une semaine plus tôt,
: "Wimbledon, c'était super, mais je veux gagner d'autres titres. Je veux rester au sommet et je vais tout faire pour y rester".

Nadal gagne 26 matches consécutifs sur dur

Les faits: 6 octobre. Novak Djokovic bat Rafael Nadal en finale du tournoi de Pékin. Jusqu'ici, rien d'extravagant. Sauf que c'est là le tout premier revers de l'année sur dur pour l'Espagnol. Revenu à la compétition en février après sept mois d'absence, le Majorquin est vite redevenu la terreur que l'on connaît sur terre battue. Mais il va surtout frapper les esprits en accumulant les victoires sur surface rapide. En mars, il gagne à Indian Wells, le premier Masters 1000 de la saison. Un mois et demi à peine après son retour. Il va ensuite enchaîner en remportant trois autres tournois, à Montréal, Cincinnati et à l'US Open. Au total, 26 victoires consécutives sur dur avant sa défaite contre Djokovic à Pékin.
Pourquoi c'est bluffant : Que Nadal s'impose une huitième fois à Roland-Garros, c'était, sinon probable, à tout le moins prévisible. Malgré sa longue absence. En revanche, il était bien difficile d'envisager une domination aussi forte et aussi durable de la part du gaucher de Manacor sur dur. De par son passé récent sur ce type de surface, de par son éloignement des courts. Quand il s'est imposé à Indian Wells en mars, Nadal n'avait plus gagné le moindre tournoi sur dur depuis deux ans et demi ! Le voir remporter trois Masters 1000 plus l'US Open sans concéder la moindre défaite, voilà donc sans aucun doute le point culminant de l'extraordinaire campagne 2013 de Rafael Nadal.

Raïkkönnen de retour chez Ferrari

Les faits : le 11 septembre, Ferrari officialise le retour de Kimi Räikkönen pour former en 2014 et 2015 un duo de haute volée avec Fernando Alonso. L'onde de choc est à la mesure du traitement qu'en fait Lotus. Enstone réagit en diffusant sur Twitter le message "Kimi s'en va chez Ferrari ; ça fait un peu mal" accompagné d'un lapin assez entreprenant qui, disons, "surprend" son partenaire…
Pourquoi c'est bluffant : parce que Montezemolo avait rompu fin 2009 le contrat de son champion du monde 2007 pour mieux le remplacer par Fernando Alonso, et qu'il l'avait publiquement humilié en mettant en cause son professionnalisme. "Nous avons réalisé que notre équipe avait besoin d'un pilote capable d'être réellement impliqué avec les ingénieurs, une caractéristique qui ne fait pas partie du patrimoine génétique de Kimi, même s'il reste un pilote étonnement doué", avait-il lancé. Payé par Ferrari pour ne pas courir en F1 en 2010 et 2011, Iceman avait fait un retour remarqué chez Lotus en 2012. Il était visiblement heureux chez les Noir et or et on ne l’imaginait pas mal payé (voire pas du tout) ; au point de menacer de partir... Si Lotus ne s'était pas fait balader pendant des mois par un pseudo investisseur douteux, le Nordique n’aurait pas prospecté ailleurs et on n’en serait resté là. Si le garçon à bout de patience avait été capable de s'entendre sur les termes de son contrat avec Red Bull, il n'aurait pas plus envisagé de retourner à Maranello. Si Fernando Alonso avait gardé en 2013 ses frustrations techniques pour la sphère privée, non plus ! C'était impossible et c'est arrivé puisque, après un ultime coup de de théâtre, l'agacement présidentiel est allé jusqu'au rabibochage avec Räikkönen afin de punir l’Asturien et mieux signifier à ce dernier les limites de son périmètre.
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2013 GP de Singapour Lotus Räikkönen

Crédit: Panoramic

Bonus Track : et aussi…

Yannick Agnel avec l'entraineur de Michael Phelps: Tout semblait aller pour le mieux à Nice pour Yannick Agnel. C'est auprès de Fabrice Pellerin qu'il est devenu champion olympique. Mais Agnel a eu besoin de changer d'air et le voilà désormais à Baltimore avec Bob Bowman, l'homme qui a accompagné Michael Phelps tout au long de sa carrière.
Les Red Sox vainqueurs des World Series: Après une saison catastrophique, pas grand monde n'imaginait la franchise de Boston à la lutte pour une place en playoffs en MLB cette année. Non seulement les Red Sox y sont allés, mais ils ont même remporté le titre. La surprise de l'année dans les sports U.S.
L'interview croisée Armstrong-Bassons: Il a fallu se frotter les yeux à la lecture de L'Equipe le 7 décembre dernier. Lance Armstrong et Christophe Bassons réunis pour une même interview. Avant les aveux du Texan, c'était impensable. Même après, cela garde un côté surréaliste. Mais c'était tout sauf inintéressant.
Victor Dubuisson 31e mondial : C'est une des révélations de l'année dans le sport français et elle est venue du golf. Victor Dubuisson a explosé au plus haut niveau en 2013, remportant au mois de novembre le Turkish Airlines Open depuis Jamie Donaldson... Tiger Woods et Justin Rose. Une fin de saison fantastique qui l'a fait grimper jusqu'à la 31e place mondiale. Soit le meilleur classement jamais obtenu par un joueur français dans l'histoire du golf. Et il n'a que 23 ans.
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