Desjoyeaux, retour gagnant

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4. Michel Desjoyeaux (Voile) 74 points
5. Thierry Omeyer (Handball) 73 points
6. Nikola Karabatic (Handball) 48 points
7. Renaud Lavillenie (Athlétisme) 44 points
8. Yoann Gourcuff (Football) 38 points
9. Grégory Baugé (Cyclisme) 37 points
10. Frédérick Bousquet (Natation) 29 points

4e – 74 POINTS
Nom: Desjoyeaux
Prénom: Michel
Date de naissance: 16  juillet 1965
Sport: Voile

Parce qu’il est à la tête du plus beau palmarès de la course au large avec Eric Tabarly, depuis sa seconde arrivée victorieuse dans le Vendée Globe. Aucun lauréat n'avait songé à revenir sur "l'Everest, des mers". Mais voilà, "Mich'Dej" n'est pas un rentier de la gloire. Juste un amoureux de la navigation, perfectionniste-gagneur tendance cumulard... Couronné en 2000/01, il avait fait l'impasse en 2004/05 avant de décider de reprendre la boucle sablaise. Par défi, goût de la comparaison. Et pour vérifier si, à 44 ans, il avait encore un bon coup de barre et pouvait en remontrer aux jeunes en interprétation météo. Sur Foncia, puisque PRB est revenu sur sa promesse de lui restituer le pavillon emprunté par Vincent Riou, son substitut et champion en titre du tour du monde.

Huit ans après son duel acharné contre Ellen MacArthur, le scenario a été bien différent. Contrariant. Moins de vingt quatre heures après le départ, il constate que son moteur, source d'énergie à bord, est noyé, et décide un demi-tour. A terre, l'équipe des "bras cassés" comme elle s'est elle-même surnommée, l'attend avec les pièces vitales. Mais quarante heures sont passées depuis le "top départ", et la meute est déjà loin. Une nouvelle course commence pour lui. Une épopée sans précédent, en fait. Un à un, le natif de Concarneau reprend ses adversaires, tout simplement moins rapides, embarqués sur des options moins visionnaires ou carrément naufragés. Mike Golding est le dernier à céder, lâché par son Ecover. Michel Desjoyeaux (re)devient le premier de la classe après 38 jours seulement, retrouvant sans état d'âme un ton parfois professoral, un phrasé sentencieux sur les faiblesses alentours. Perfectionniste, orgueil, déterminé, il continue d'exploiter son bateau à 99% ; toujours proche de la limite, sans jamais la dépasser. "Si je vois qu'il y en a un qui cravache, j'accélère et si jamais je vois que cela lève le pied et bien, je lève le pied...", confie-t-il. Jusqu'à ne pas comprendre parfois sa facilité qui le catapulte par exemple de 466 milles en 24 heures, pour un record de plus. Au détour d’une vocation, un autre secret : "Je fais des grilles de Sudoku. C'est un bon indice de lucidité en fait. Si tu arrives à te torcher une grille en 20 min, c'est que tu es dans le vert. Si au bout de 2 mn 30, tu vois des chiffres dans tous les sens, c'est qu'il faut que tu ailles dormir... C'est un petit baromètre qui n'est pas mal."

Son pote Roland Jourdain irrémédiablement distancé, il impose le silence radio le jour précédent l'arrivée, pour échapper une dernière fois à la pression médiatique. Il revient fier, déclarant "Quand on prend les problèmes à l'endroit et que l'on met du cœur à l'ouvrage, il peut se passer de belles choses ». Et ému. "'est magique, indescriptible, énorme réellement". Sans prétention ni fausse modestie.

9 novembre 2008 - Départ de la 6e édition du Vendée Globe, aux Sables-d'Olonne, à 13h02. A bord de Foncia, mis à l'eau en mai 2007. Le plan Bruce Farr Yatch Design qu'il a défini n'est pas le plus puissant : 300m2 de voiles au près quand d'autres en déploient 350 (Artemis, DCNS, Bahrain), et 600m2 au portant, soit l'une des surfaces les plus importantes (640 pour Bahrain).

15 novembre 2008 - Son retard culmine à 670 milles (1200 kilomètres) sur l'homme de tête, Loïck Peyron (Gitana Eighty). "Les positions ? Je les regarde de façon distante... Ils n'ont pas le même vent, pas les mêmes enchaînements météo...", dit-il de ses adversaires. Avant de compléter : "Tu regardes les autres devant pour voir les histoires de trajectoires et de tactiques et tu dis, tiens celui-là je vais essayer de me le bouffer dans tant de temps, tiens celui-là il est en train de faire un truc bizarre, on va voir ce que cela va donner. À la limite, c'est plus facile dans ce sens-là, d'être chasseur que chassé..."

3 décembre 2008 - Il brandit le message "10 top". "Partir avec deux jours de retard, ce n'est pas génial, mais la route est longue... Et si on sait tous, que le Vendée Globe est difficile : impossible n'est pas français !", prévient-il, encore éloigné de 193,3 milles du leader, Sébastien Josse (BT).

16 décembre 2008 - Mike Golding (Ecover), qui se savait en sursis, cède dans un grand fracas de mât par 50 noeuds de vent, la tête de l'épreuve au skipper français.

1er février 2009 - A 16h11, Michel Desjoyeaux coupe en vainqueur la ligne d'arrivée après 84 jours, 3 heures et 9 minutes de mer. Il bat le  record de l'épreuve de 3 jours 7 heures et 38 minutes.