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Top 10 France 2014 : Yohann Diniz (athlétisme) à la 7e place

Anthony Procureur

Mis à jour 25/12/2014 à 10:54 GMT+1

Un troisième titre consécutif de champion d'Europe et un record du monde, Yohann Diniz a connu une année faste. De quoi se faire sa place dans notre Top 10 France de l'année 2014.

Yohann Diniz dans le Top 10 France

Crédit: Eurosport

Le classement du Top 10 France
Le Top 10 France avec Yohann Diniz

Pourquoi lui ?

Mais qu'est-ce qui fait marcher Diniz ? Sans doute la volonté de se dépasser mais aussi un peu de folie. Car il en faut pour avaler 50 kilomètres dans les rues pluvieuses de Zurich en seulement 3 heures, 32 minutes et 33 secondes. C'est pourtant bien ce qu’a fait Yohann Diniz le 15 août dernier. A la clé : un troisième titre consécutif de champion d'Europe et un record du monde. Déjà sacré en 2006 à Göteborg et à Barcelone en 2010, il est devenu le premier Français à cumuler trois titres continentaux consécutifs. Rien que ça, c’est déjà fou. Mais le Rémois s’est permis de mettre une claque à l'ancien record détenu par le Russe Denis Nizhegorodov depuis mai 2008 (3h34'14''). Le tout en prenant le temps de s'arrêter pour se saisir d’un drapeau portugais, en hommage à sa grand-mère décédée en début d’année, pour le mêler au drapeau français. Un truc de dingue.
C’était pourtant tout sauf gagné d’avance. Ne serait-ce que par le scenario de la course. Parti sur un rythme élevé, Diniz a longtemps été au coude à coude avec le Russe Mikhail Ryzhkov. 20 bons kilomètres à marche forcée qui ont vite fait d’écoeurer le champion du monde irlandais Robert Heffernan. Après tout, Ryzhov, lui, n’est "que" vice-champion du monde. Alors pourquoi pas. Sauf que la machine se dérègle. A partir du 10e kilomètre, l’estomac ne tourne plus rond et le sociétaire de l'EFS Reims se vide des bouteilles d'eau dans le short tout en serrant les dents. Mais les jambes, elles, continuent de tourner à plein régime. Et lui permettent de placer à 15 kilomètres de l’arrivée une accélération qui laisse tout le monde sur place. Au final, il franchit la ligne avec près de quatre minutes d’avance sur le Slovaque Matej Toth (3h36'21'') et le Russe Ivan Noskov (3h37'41''). Une démonstration. Ryzhov échoue au pied du podium.  
 "J'ai fait la course de ma vie, glisse-t-il à l’arrivée. Une bagarre intérieure que je n'avais encore jamais vécue... ". De ses trois titres, celui-ci est sans doute le plus beau. Sûrement parce qu’il fallait aussi prendre sa déclaration au pied de la lettre. On ne le savait pas encore mais, ce vendredi matin, Yohann Diniz courait sous antidépresseurs. Depuis quatre ans, il n’avait plus rien gagné. Disqualifié aux Mondiaux 2011 puis aux Jeux de Londres, il avait terminé à une anonyme 10e place -au bord de l’abandon- l’année précédente aux Mondiaux de Moscou. Et après les désillusions sont venues la dépression et ses idées noires. "Je voulais chercher une solution pour en finir", avoue le marcheur dans L’Equipe quelques mois après son sacre. On comprend mieux pourquoi il était arrivé à Zurich presque à reculons. "Pour moi, c'est une année de transition, disait-il. Je ne pouvais pas laisser le titre vacant, alors... "
Alors il a remis les choses à plat et trouvé un nouvel entraîneur dans son club de Reims, Gilles Rocca (pourtant pas un spécialiste de la marche), pour "retrouver l’insouciance d’un cadet". Il s’est aussi entouré du technicien italien Pietro Pastorini, qui lui "a apporté de très bons conseils pour changer (sa) technique et ne plus avoir de problèmes avec les juges". Diniz a surtout retrouvé ce grain de folie qu’il avait perdu. Le genre de folie qui permet d’enquiller 200km de marche par semaine ou de se mettre à nager une quarantaine de bornes à chaque séance. Et finalement d’écrire l’histoire de sa discipline. Le voilà désormais reparti jusqu’en 2016 où il devrait tirer sa révérence après les JO. Il espère pour l’heure écrire un nouveau chapitre l’an prochain lors des Mondiaux de Pékin. Là-bas, il doublera avec le 20 km marche. Il est vraiment fou ce Diniz !

Son année en cinq dates

  • 13 février : Yohann Diniz se blesse bêtement en voulant escalader une barrière au CREPS de Reims pour s’entraîner. Victime d’une fissure nette du calcanéum du pied droit, il doit s’arrêter de marcher pendant neuf semaines et fait une croix sur les Championnats de France en salle. Alors il nage. Beaucoup.
  • 25 mai : A peine revenu, il s’offre en 1h19’42’’10 le record de France du 20 000m marche sur piste dans le cadre d’une compétition régionale à Bogny-sur-Meuse. "Je suis un peu surpris mais, en même temps, je suis tout le temps étonnant ! ", sourit-il.
  • 12 juillet : Diniz est sacré champion de France du 10 000 m à Reims devant Kevin Campion et Antoin Boyez. Il porte au passage son propre record de France à 38’08"13. Mais il échappe de peu à la disqualification après avoir écopé de deux avertissements.
  • 15 août : Lors des Championnats d’Europe de Zurich, il remporte l’épreuve du 50 kilomètres marche pour la troisième fois consécutive. Avec Renaud Lavillenie et le Kényan Dennis Kipruto Kimetto, il fait partie des trois athlètes masculins à avoir battu un record du monde cette saison.
  • 7 décembre : Yohann Diniz bat en 18'16''76 son propre record de France du 5000m marche lors d'un meeting régional en salle à Reims. Sa précédente marque remontait au 26 janvier dernier (18'29''44).
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