Top 10 France : Renaud Lavillenie (athlétisme) à la 1re place

ParMaxime Dupuis

Mis à jour 31/12/2014 à 08:21 GMT+1

Renaud Lavillenie est notre sportif français de l'année 2014. Le perchiste clermontois devance Martin Fourcade et Florent Manaudou. Le fruit d'une saison exceptionnelle, marquée évidemment par son record du monde au mois de février.

Renaud Lavillenie

Crédit: Eurosport

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Pourquoi lui ?

Si les hasards de la vie vous entraînent un jour du côté de Donetsk, quand le bruit des bottes et des armes aura laissé place à celui de l'apaisement, votre regard ne pourra pas se détourner du charme aussi discret qu'industriel de la cité tourmentée. Vous ne passerez pas à côté de l'imposante statue de Lénine, surplombant la place éponyme. Impossible. Vous ne pourrez pas non plus rater celle du Tsar Bubka. Tout en bronze et haut perché à 6,15 mètres, l'ancien perchiste domine l'horizon. Un monument pour l'éternité, pensait-on. Un monument déboulonné le 15 février dernier.

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A la Druzhba Arena de Donetsk, là où Serguei Bubka s'était envolé et avait réussi un saut dans l'histoire, Renaud Lavillenie a bondi dans la légende. Au terme d'une journée où les étoiles étaient parfaitement alignées, avec une perche inédite (plus dure, plus longue de dix centimètres) et, surtout, un talent fou doublé d'une confiance à toute épreuve, Lavillenie a quitté le plancher des vaches. Et, sans coup-férir, a effacé le record le plus inaccessible de l'histoire de l'athlétisme. Premier essai. 6,16 mètres. Imaginez : 6,16 mètres.

"Je quitte le sol, je me retrouve au-dessus de la barre, et là je me dis : 'Qu'est-ce qui t'arrive ?'", s'interrogeait-il, presque incrédule, quelques minutes après avoir détrôné Bubka. Ce samedi-là, le Français n'est pas entré dans l'histoire du sport tricolore. Mais dans celle du sport mondial. A jamais, Renaud Lavillenie restera comme celui qui a battu le grand Bubka, comme Mike Powell sera à tout jamais l'homme qui a sauté plus loin que Bob Beamon. Mythique.

Les anciens se souviennent où ils étaient quand Neil Armstrong a marché sur la lune, on se rappellera longtemps de ce que l'on faisait le jour où Renaud Lavillenie a touché le ciel et décroché les étoiles. On se souviendra aussi que ce record n'a pas nourri l'année du Clermontois qui, s'il n'est pas allé plus haut, n'est jamais redescendu de son nuage. Après avoir soigné une blessure au pied contractée après avoir tenté 6,21 mètres le jour de son record, le perchiste est allé au bout de ses objectifs. Devenu l'homme le plus haut de l'histoire, il se devait de remporter la Diamond League. Il l'a fait. Il n'avait pas le droit de terminer les Championnats d’Europe à une autre place que la première. Accompli, aussi. Implacable Lavillenie. "Il ne connait pas ses limites", juge Jean Galfione. C'est sans doute parce qu'il ne les a pas encore atteintes.

Renaud Lavillenie.

Crédit: Panoramic

Son année en 5 dates

25 janvier : Renaud Lavillenie commence l'hiver de la meilleure manière possible. A Rouen, il efface 6,04 mètres et bat son record de France. Six jours plus tard, il remet ça à Bydgoszcz (6,08 mètres). L'histoire est en marche.

15 février : La journée d'une vie. Au Pole Vault Stars de Donetsk, le Français réussit l'inimaginable devant les yeux de la légende Bubka. 6,16 mètres à son premier essai. Le record tenait depuis le 21 février 1993.

5 juillet 2014 : Au Stade de France, Lavillenie s'impose et s'adjuge (déjà) la Ligue de diamant. Un "petit" saut à 5,70 mètres en raison d'un vent capricieux et le titre est déjà dans la poche. Pour la cinquième année de suite. Ça aussi, c'est un record.

16 août 2014 : 5,90 mètres. Une formalité ou presque pour lui : Renaud Lavillenie décroche son troisième titre européen, à Zurich. Le Français est insatiable.

21 novembre : Il pouvait difficilement en être autrement : Renaud Lavillenie est sacré athlète de l'année par l'IAAF. Il succède à Usain Bolt et devient le premier tricolore ainsi récompensé. Même la grande Marie-José Pérec n'avait jamais décroché ce titre.