Contesti rêve des JO

Troisième à l'issue du programme court aux Championnats d'Europe d'Helsinki, Contesti, 25 ans, déjà double champion d'Italie, ne cachait pas sa joie de revenir au meilleur niveau international, mais refusait de parler d'une affaire qui avait complètement détruit sa carrière sportive en France il y a quatre ans. C'était en 2005, à l'issue d'un chemin de sélection tortueux, Contesti était le premier remplaçant de l'équipe de France derrière Brian Joubert, Frédéric Dambier et Alban Préaubert pour l'Euro 2006 à Lyon qui devait permettre de désigner ensuite les deux meilleurs Français pour les Jeux de Turin.

Comme il avait battu plusieurs fois Dambier en compétition, il avait fait appel de la décision auprès du Comité national olympique et sportif français (CNOSF) qui avait demandé à la Fédération française (FFSG) d'organiser un test de sélection, gagné haut la main par Contesti. Mais Dambier avait saisi la justice administrative et gagné sa sélection finale sur tapis vert. Il s'était classé 4e à l'Euro lyonnais et... 19e à Turin. "Je suis heureux de patiner pour l'Italie qui m'a beaucoup aidé. J'ai la nationalité italienne. Pour les Jeux, on verra bien", répond Contesti, prudent, lorsqu'on essaye de l'interroger sur cet épisode français.

Contesti, formé par Didier Lucine à Annecy, s'entraîne dans le Val d'Aoste, à Courmayeur, avec son épouse Géraldine Zulini, et s'est adjoint les services de Peter Grütter, l'ancien entraîneur suisse de Stéphane Lambiel. "Je le conseille depuis mai 2008, explique Grütter. Il voulait un coup de main pour savoir s'il travaillait dans le bon sens mais j'ai trouvé un produit complètement fini, qui a un potentiel technique énorme et mon devoir est de lui dire de devenir indépendant de son entourage pour se développer encore artistiquement".

"C'est quand même un très très bon patineur et il était réjoui de participer à ces Championnats pour l'Italie. On ne pouvait pas laisser un patineur comme ça à la maison et c'est une solution excellente. Il peut tout à fait viser le podium, mais on n'en parle pas. L'Italie espère avoir une place aux Jeux grâce à lui et je pense que c'est tout à fait possible", ajoute l'ancien mentor du champion du monde suisse.

Contesti n'a pas encore mis de quadruple saut à son programme libre, mais il en travaille deux à l'entraînement en vue des JO. Selon Grütter, Contesti "n'a aucune rancune, ni esprit de revanche, ça ne serait pas sain. Il patine pour lui, pour le plaisir et il a trouvé une fédération qui est derrière lui. Il est venu ici pour reprendre confiance et c'est bien parti".