"Tapis volant", le vent de fraicheur du poker français

Pourquoi ce pseudo de « Tapis volant » ? Après avoir utilisé un pseudo qui évoquait un film que j'avais réalisé en sortant de mes études d'audiovisuel, je me suis inscrit sur le forum Club Poker, en cherchant un pseudo un peu marrant lié au Poker. Je me souviens que je voulais trouver quelque chose avec "Tapis" dedans. Je me suis arrêté sur "Tapis_volant" parce que j'ai trouvé ça fun. En plus, ce qui était drôle, c'est que c'était assez éloigné de mon profil de joueur, mon tapis ne s'envolant que très rarement sur les tournois que je disputais. Après, forcément, le pseudo m'a collé à la peau quand j'ai commencé à travailler pour le site comme couvreur. Depuis combien de temps bosses-tu pour Pokerstars ? J'ai commencé à travailler pour PokerStars en avril 2012, après deux années passées à couvrir les tournois pour Club Poker. L'opportunité était belle parce que je savais que j'allais couvrir les plus grands tournois internationaux (type EPT) mais également que j'aurais carte blanche pour réaliser des vidéos pour la marque. Dès mes débuts, je pouvais proposer tous les projets vidéo que je souhaitais aux décideurs de PokerStars et j'en étais forcément ravi. Quel a été ton parcours ? Depuis combien de temps joues-tu au poker ?Arrivé à Paris au début des années 2000 pour faire des études d'audiovisuel, j'ai vécu pendant plusieurs années en tant qu'intermittent du spectacle, partageant mon temps entre des boulots de monteur vidéo, des piges en tant qu'accessoiriste sur des plateaux de cinéma et la réalisation de courts-métrages de fiction. Alors que j'étais dans une période un peu difficile au niveau de mes projets de films, j'ai découvert le Poker en 2006 et j'ai tout de suite accroché à ce jeu. J'ai rapidement sorti la CB pour déposer online et j'ai beaucoup joué à cette période, principalement en MTTs, avant de comprendre à l'ouverture du .fr que mon terrain de jeu préféré, c'était plutôt le cash-game.

Comment définirais-tu ton style ? L'humour tient une place importante.Ce n'est pas simple de définir son propre style. Je dirais que j'essaye d'être proche des joueurs, je les côtoie maintenant depuis de nombreuses années et je pense les connaître assez bien pour pouvoir être sincère quand je raconte leurs histoires. Je pense que le Poker n'est pas vraiment quelque chose de sérieux, et j'ai toujours voulu dédramatiser les choses en filmant les tournois. C'est avant tout un jeu de cartes, on filme des mecs qui passent leur vie à cliquer sur des boutons ou à répéter tous les jours la même phrase : "I am all-in !" De l'extérieur, j'ai toujours trouvé ça assez drôle le langage des joueurs de Poker, les situations qui se produisent à la table, les soirées en marge des tournois. J'essaie juste d'exprimer un point de vue subjectif sur ce monde dont je fais partie depuis maintenant plusieurs années.

Quels sont les joueurs les plus sympas ? Ceux que tu aimes filmer ?As-tu tissé des liens avec certains ?Sans langue de bois, je pense que la plupart des joueurs que j'ai croisés sont plutôt sympathiques. A partir du moment où tu t'intéresses à eux avec sincérité, ils sont forcément un peu flattés et t'accordent du temps. Après, c'est sûr qu'il y a ce qu'on pourrait appeler des "bons clients", des mecs qui se donnent devant ta caméra, qui font le spectacle sans que tu aies besoin de leur demander. C'est un plaisir de les filmer, parce que tu sais que t'obtiendras souvent des scènes magiques, je pense notamment à SharklO, Junkyboy, Poloker, Ilan, Yu, Erwann, Gloub, Quentin, Roro ... que j'ai eu l'occasion de filmer à de multiples reprises. Après, j'aime aussi beaucoup filmer Céline Bastian ... mais pour d'autres raisons.J'ai tissé des liens avec pas mal d'entre eux, au fur et à mesure des tournois. Il m'est arrivé de grinder avec eux, de faire des soirées, de passer une semaine Poker en leur compagnie. Certains sont même devenus des amis proches. Même si la plupart sont plus jeunes que moi, j'ai un petit côté geek et je vais rarement refuser une petite soirée grind ou un homegame ...

Certains joueurs se montrent-ils réticents ou agacés de la présence de ta caméra ?C'est arrivé quelques fois, mais pas si souvent qu'on pourrait penser. Au risque de me répéter, même si je n'épargne personne avec certains commentaires (notamment sur les voix off de Live On TV), ce n'est jamais méchant. Après, certains aiment moins que d'autres apparaître à l'image, certains ont peur du FISC (faut pas exagérer, Mr Fisc ne mate pas les Live on TV !!) ou veulent rester discret. De toute façon, je ne filme que ceux qui veulent bien apparaître et jouer le jeu.

Alexis Laipsker te laisse-t-il carte blanche ?J'ai toujours eu carte blanche pour la réalisation de mes vidéos, et Alexis ne m'a jamais censuré, même si c'est surtout Bendo qui s'occupe de ces projets au sein de PokerStars Live. Je suis conscient que je travaille pour une marque et je fais quand même attention à ce que je montre. Les seules restrictions que j'ai pu avoir, c'est par exemple de ne pas interviewer un joueur sponsorisé par une autre room dans le cadre du film sur Roroflush. C'est pourquoi Steven "Gloub94" Moreau n'apparaissait pas, notamment. Le film est tombé un peu trop tôt, en fait. Maintenant, je pourrais le filmer sans problème.

Quels sont tes films de référence sur l'univers du poker ?
Je n'ai pas vu beaucoup de films sur l'univers du Poker qui méritent qu'on en parle. Niveau fiction, je suis un peu comme les autres, j'aime beaucoup "Les Joueurs" et "le Kid de Cincinnati". Même si je ne le considère pas comme totalement réussi, je pense qu'il y a aussi pas mal de bonnes choses dans la Tueuse de Rodolphe Tissot. J'avais également eu l'occasion de découvrir un court-métrage bien sympathique avec Thomas Gimie (un floor très connu du circuit EPT et FPS) dans le rôle principal, qui s'appelle "Le Coup". J'avais reçu le réalisateur Manuel Laurent dans l'émission Le Poker fait son Cinéma sur PokerStars Live. Du côté des documentaires, j'avais bien apprécié le film de mon ami Gabriel Kaluszinky "Joueur(s)" tourné à Vegas en 2010 ainsi que "Bet Raise Fold", sur l'histoire du Poker Online. Je pense qu'il y a encore beaucoup de choses à faire, en tout cas.

Aimerais-tu un jour réaliser un long métrage ?
C'est un peu le rêve de ma vie ouais. Depuis que j'ai découvert Pulp Fiction, à 12 ans, c'est mon objectif principal. Je voulais plus que tout réaliser mon premier long avant mes 25 ans. Tout simplement parce qu'on a déjà pas mal de choses à raconter et que la plupart des grands cinéastes ont commencé tôt. Après, c'est un peu le parcours du combattant la réalisation d'un long-métrage, même si c'est plus facile maintenant avec les nouvelles technologies. T'as besoin d'être crédible pour que des gens te fassent confiance pour financer un film, t'as besoin d'acquérir de l'expérience, de multiplier les expériences, les courts-métrages ... J'ai pas abandonné l'idée, loin de là, j'y travaille. Mais pour l'instant, ce serait plus un long-métrage sur le Poker qui se dessine ...

Quels sont tes projets à venir ?Dans l'immédiat, je suis occupé sur un nouveau projet qui me tient beaucoup à cœur, une web-série documentaire sur un joueur de Poker qui dispute les FCOOP et qui s'appelle "Petit Joueur". J'avais fait quelques tentatives jusqu'à maintenant sur le suivi de joueurs online avec les projets "Cinemascoop" et "la Maison du Crush" mais ce projet s'annonce beaucoup plus complexe. En gros, j'accompagne Antoine "PonceP" Vannini pendant toute la durée des FCOOP (du 27 octobre au 12 novembre) et je sortirai huit épisodes d'une dizaine de minutes retraçant son parcours sur ces Series. Les 3 premiers épisodes sont déjà disponibles.