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Loeb grand gagnant quoiqu'il arrive : il a relancé Peugeot et… le Dakar

Stéphane Vrignaud

Mis à jour 12/01/2016 à 09:03 GMT+1

RALLYE-RAID - Sensationnel débutant et même un temps leader, Sébastien Loeb a boosté Peugeot et offert au Dakar un renouveau qui se faisait attendre. Vainqueur ou pas de l'épreuve, le Français restera le grand acteur de cette édition 2016.

Sébastien Loeb (Peugeot) - Etape 5 - Dakar 2016

Crédit: Red Bull Racing

Sébastien Loeb a viré en tête à mi-parcours de ce Dakar 2016, Peugeot trustant les trois premières places au général, mais le respect dû au désert et le passé du rallye "le plus dur du monde" leur commandaient de ne pas crier victoire trop vite. Et les tonneaux de lundi l'ont confirmé. Alors disons-le autrement, c'est de toute façon un énorme succès d'estime pour l'immense champion alsacien débutant et la marque revigorée après un premier jet catastrophique de sa 2008 DKR sur les pistes sud-américaines, l'an dernier.
Pour tout dire, c'est un sentiment extraordinaire de voir le nonuple champion du monde des rallyes promis à une reconversion réussie, après le demi-échec (ou demi-succès si vous préférez) en WTCC. "Seb" garde le pouvoir de créer une histoire spontanée et Peugeot, revenu au rallye-raid, a flairé le bon coup.
C'est à peine croyable, on en aurait presque oublié 15 ans d'épopée du prodige avec Citroën. Cette histoire d'amour que l'on croyait éternelle, impossible à défaire. Mais non, je vous rassure, on ne l'oubliera pas.

Loeb sur les traces de Vatanen

Le fait est que l'on ne doutait pas une seconde des capacités de l'Alsacien à s'adapter à des routes aux caractéristiques bien différentes du WRC, ni de son comparse de toujours, Daniel Elena, à l'aiguillonner. Le voilà exactement à un rendez-vous qu'on ne lui avait pas fixé puisqu'il semblait promis à ce célèbre adage de la course : "Une année pour apprendre, une année pour gagner". Avec trois scratches lors des quatre premiers chronos, il a démontré qu'il était un lauréat en puissance.
Le plus formidable, finalement, est qu'il est en train de réinventer un avenir au Lion. Il semble nous avoir replongés presque trente ans en arrière lorsque la firme, éjectée du WRC au sommet de la gloire en même temps que des bolides de Groupe B trop dangereux (500 chevaux contre 300 aujourd'hui), s'était réfugié sur le Dakar. C'était en 1987 et la star s'appelait Ari Vatanen. Le coup d'essai transformé en coup de maître, Peugeot avait aussi lancé le Finlandais sur Pikes Peak, course de côte mythique du Colorado remportée avec brio par l'as, en 1988.
Qu'est-ce qu'a donc fait le Lion depuis l'abandon traumatisant (crise financière et industrielle) de son programme Le Mans, en 2011 après une victoire en 2009 ? Il s'est offert un one shot à Pikes Peak avec Sébastien Loeb en 2013, auteur d'un record fantastique, et l'a lancé sur le Dakar en 2016. CQFD.
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Sébastien Loeb (Peugeot) - Etape 7 - Dakar 2016

Crédit: AFP

Adoré par l'Argentine et icône du Dakar

Comme Vatanen avant lui (un autre champion du monde WRC jamais couronné avec Peugeot), Loeb a redonné une dynamique à un constructeur qui s'est toujours nourri de la compétition. Il a même fait mieux, puisqu'il a apporté un souffle à une épreuve articulée autour des mêmes acteurs, des mêmes vainqueurs. Après les incontournables Mitsubishi et Schlesser de 1997 à 2007, on a eu trois sacres de suite de VW et quatre de Mini.
Victime dans ce ronronnement d'un faux débat sur la légitimité de son appellation "Dakar" depuis son transfert en Amérique du Sud en 2009, le rallye s'est refait une santé médiatique. Je veux parler de ce faux procès alimenté par des esprits chagrin ou incultes (l'épreuve est partie de Paris pour la dernière fois en 2001) qui n'ont jamais réalisé que les Jeux olympiques - par définition grecs - avaient gardé leur légitimité et gagné en rayonnement en sortant de leur berceau... Le Dakar avait trouvé une terre argentine passionnée pour perpétuer son concept de rallye des grands espaces. Aujourd'hui, Loeb lui offre l'adulation de fans éblouis par ses huit victoires avec Citröen.
Au fil des difficultés négociées par le plus grand rallyman de tous les temps, qui doit déployer ses qualités du WRC et beaucoup d'autres choses encore, on se réjouit du retour de Peugeot et on redécouvre chaque jour les exigences d'une course indispensable au calendrier. La combinaison parfaite.
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Sébastien Loeb (Peugeot) - Etape 5 - Dakar 2016

Crédit: AFP

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