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Loeb et sa DS3 "joueuse"

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 11/11/2010 à 11:39 GMT+1

Sébastien Loeb nous a reçus à Paris pour nous parler de la nouvelle Citroën DS3 et du Mondial 2011. L’as français nous a dit son plaisir de déployer le pilotage plus vif qu’elle réclame, et ses interrogations sur le temps nécessaire pour la rendre aussi fiable que la C4.

2011 Citroen DS3 WRC

Crédit: Citroën Communication

Sébastien Loeb nous attend tranquillement calé dans un fauteuil au moins 1 du C42, le hall d’exposition de prestige de Citroën, sur les Champs-Elysées. Avec son dress code habituel : smart casual. Toujours affable, disponible, il égrène un épisode de plus de son agenda de marathonien de la gloire. Déjà un mois dans la peau d’un septuple champion du monde. Roi d’Alsace, surtout, et invincible confirmé sur asphalte avec la C4, en Espagne, avant l’ultime révérence galloise. Le voilà en ce jeudi soir (4 novembre) pour son plaisir, à faire la promotion d’une montre haut de gamme (Marvin) qu’il a façonnée en perfectionniste-pinailleur ; du sur-mesure accouché à coup de réunions helvétiques. Content de son coup donc, content aussi d’avoir picoré une nouvelle histoire d’amitié dans le méandre des sollicitations, d’avoir été écouté par des orfèvres inconnus aussi bien que ses ingé depuis presque dix ans. "J’ai tout validé", résume-t-il fièrement.
Bon, j’arrange la transition le plus habilement possible en la présence de ses partenaires horlogers, parce que j’aimerais utiliser mon petit quart d’heure pour parler aussi d’avenir. –"Cette montre, vous allez la porter au volant de la DS3 WRC ?" - "Je n’en ai jamais portée en compétition. Mais oui, celle-là je la porterai quand je piloterai, peut-être pas à chaque fois, mais je la porterai parce que c’est la mienne, que je suis sûr qu’elle ne se baladera pas autour de mon poignet", se risque-t-il. OK, ce n’est pas très académique mais on ne dira rien aux tecos du Double chevron chasseurs de poids superflu…
"Il faut être plus agressif"
J’embraye donc sur 2011… L’as de Satory a apporté à la Xsara ses premiers succès réguliers en 2002 et 2003, ses premiers titres, de 2004 à 2006. La C4 a fidèlement traversé les années 2007-2010. Place donc à la DS3 WRC. La transition Xsara/C4 avait été curieusement empruntée. En sera-t-il de même ? "A l’époque, quand on est passé de la Xsara à la C4, j’avais eu l’impression d’une voiture très lente en réaction, pataude. Au début, je n’y croyais pas trop", se rappelle-t-il. "Finalement, on en a fait une très bonne voiture de course, présentant l’avantage d’être posée, d’avoir une certaine inertie donc ménageant une progressivité dans les réactions. La DS3 est tout l’inverse : c’est une voiture plus vive, plus extrême que la Xsara de ce point de vue. C’est une auto très réactive, avec ses avantages, mais également ses inconvénients : si elle est plus précise, plus réactive, elle est aussi moins stable."
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2010 Bulgarie Citroen Loeb

Crédit: Citroën Communication

" ‘Vive’ induit qu’il faut être plus agressif, car le moteur est aussi moins puissant de par la réglementation", reprend-t-il. "C’est une voiture plus joueuse et que l’on peut plus brutaliser. La boîte de vitesses séquentielle manuelle (ndlr : abandon des palettes au volant, retour du levier de vitesses) oblige aussi à se battre un peu plus avec… " Evoquez la question de la puissance avec un pilote, il vous répondra qu’il n’en a pas assez. Mais le cador tricolore y trouve quand même son compte dans ce passage du 2.0 litres turbo de la C4 au 1.6 litre turbo de la DS3 : "Le 1600 n’est pas mal sur la terre. Il offre beaucoup moins de couple mais la vitesse est assez similaire et suffisamment conséquente pour avoir à doser. Ça reste très sympa…"
"Les pannes vont peut-être revenir…"
A 36 ans, le fer de lance de Citroën n’a pas le moindre problème de démotivation, mais courir les mêmes rallyes avec la même voiture peut enfermer dans la routine, ce dont la DS3 le préservera. "Je ne demandais rien dans l’absolu, je m’éclate dans ce que j’ai", s’empresse-t-il de rassurer, "mais c’est effectivement un challenge sympa de développer une nouvelle voiture." Cependant, la grande question reste la mise au point du bolide, compliquée par un règlement moteur fixé tardivement et le retour des Michelin. "A mon avis, la DS3 est bien née", coupe-t-il. "Mais, c’est vrai, on ne va pas commencer 2011 avec beaucoup de recul : on a démarré les essais avec le 2 litres turbo, des Pirelli, et on utilise le 1.6 litre depuis quelques séances." Idem pour les gommes.
Citroën Racing s’est donc donné 10.000 kilomètres pour connaître sa machine avant d’attaquer le prochain Mondial, le 11 février en Suède. Plus de la moitié a été faite, mais seule la compétition établira le niveau de fiabilité. "Le truc, c’est qu’on en est arrivé en WRC à ne plus connaître la panne mécanique, chez nous ou chez Ford. Y’a juste Hirvonen qui n’a pas eu beaucoup de bol cette année", relève-t-il. "Quand je monte dans la C4 aujourd’hui, je ne me pose même pas la question de savoir si je peux tomber en panne. Ça ne me traverse même pas l’esprit. Mais avec ces voitures nouvelles, les pannes vont peut-être revenir…"
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2010 Espagne Citroen Loeb Ogier

Crédit: Citroën Communication

Les premiers rallyes 2011 situeront donc la DS3 et la Fiesta. Pour quel verdict ? "Pour le moment, on n’a pas trop d’idée sur ce qu’ils font", avoue le recordman des victoires (61). "Ils ont juste tendance à dire la même chose : leur voiture est plus brutale, plus vive. Bon, chez nous [Petter] Solberg a tendance à être hyper pointilleux, à analyser toutes les vidéos de la Ford, de la Citroën, les trucs et les machins... Il va nous sortir quelques idées, c’est sûr. Mais me concernant j’attendrai de voir comment sont les autres."
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