Adelboden, Stefano Gross roi d'un trio groupé en 3 centièmes

À Adelboden, on s’ennuie rarement et ce dimanche n’a pas dérogé à la règle. Dans l’ambiance surchauffée de la station suisse, Stefano Gross a créé la sensation en remportant sa première victoire en coupe du monde à 28 ans. Cinquième lors du premier run, l’Italien, dont le meilleur résultat cet hiver restait une 7e place à Zagreb, a ensuite lâché les chevaux pour devancer la concurrence d’un souffle (voir le classement). Fritz Dopfer en a fait les frais. L'Allemand de 27 ans s’est crispé alors qu’un premier succès lui tendait les bras. Meilleur temps du premier tracé, il échoue finalement à la deuxième place (+0’’02). Un centième devant Marcel Hirscher qui reprend les rênes au classement de la discipline et conforte son leadership au général. Auteur du deuxième temps lors de la première manche, l'Italien Patrick Thaler, 36 ans, a connu une grosse désillusion en chutant lors de la seconde.

Felix Neureuther avait ouvert le bal des surprises. Présent sur le podium des quatre premiers slaloms de la saison, l’Allemand, pourtant réputé pour sa douceur sur ses skis, n’a pu dompter la neige printanière, partant à la faute dès le premier acte. Du pain bénit pour Marcel Hirscher, passant devant l’Allemand dans la quête du petit globe pour 56 points. L’Autrichien, qui avait décroché samedi son sixième succès de la saison lors du géant, fait le trou au classement général (836 points) en reléguant Kjetil Jansrud à 212 unités.

Quatre Français sont dans le top 13. Vu comme ça, rien de surprenant quand on connaît la densité des talents tricolores. Mais le chef de file, Alexis Pinturault, a piqué du nez pour la quatrième fois de la saison et c’est la vieille garde qui a régalé. On aurait aimé voir Jean-Baptiste Grange monter sur un podium pour la première fois depuis quatre ans. Le skieur de Valloire n’y est pas parvenu, malgré avoir signé une première manche pleine de sobriété (4e). Sa meilleure depuis bien longtemps. Sa sixième place finale (+0’’55), à seulement deux centièmes du quatrième, Giulano Razzolli, laisse un goût d’inachevé. Mais surtout d’espoir, tant l’ancien champion du monde semblait en avoir sous le pied. Le tout à un mois des Mondiaux de Beaver Creek. 

Sur une terre de ses exploits passés, Julien Lizeroux s’est lui aussi retrouvé. Vainqueur sur la "Chuenisbärgli" en 2010, le Plagnard, 35 ans, a signé le meilleur temps de la seconde manche pour se classer 9e. Son premier top 10… depuis quatre ans également. Une formidable récompense, qui en appelle d’autres, pour celui qu’on redoutait perdu pour le ski il y a encore deux hivers. Steve Missilier, bien que diminué par une cheville, et Victor Muffat-Jeandet viennent entériner ce beau bilan français avec les 12e et 13e place. Vraiment, Adelboden nous a encore régalé. Et dire que le mois de janvier, celui des classiques, ne fait que commencer.