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Cabane, portillon, premier virage : les 9 séquences fortes d’un géant

François-Xavier Rallet

Mis à jour 16/12/2016 à 09:07 GMT+1

COUPE DU MONDE - Avant le mythique géant d'Alta Badia, dimanche, Alexis Pinturault et Victor Muffat-Jeandet nous expliquent les moments phares d’un géant, ceux qu’il ne faut pas rater pour espérer la victoire. Comme si vous étiez.

Les 9 séquences fortes d'un géant

Crédit: Eurosport

1.
Ils ont tous leurs petits outils pour se préparer. Certains peaufinent les derniers réglages avec leur technicien. D’autres écoutent de la musique ou font chauffer les muscles. Alexis Pinturault, lui, opte pour des exercices de respiration : "Ça m’aide beaucoup à me concentrer. Je pense énormément avant une manche. Ces pensées peuvent être négatives ou positives. Le but, c’est de savoir les canaliser pour aller dans le chemin de la réussite."
2.
"Ici, on ne peut pas tricher", juge Muffat-Jeandet. "On est dans un état de concentration et de tension exceptionnel." VMJ ajoute : "Dans ces moments-là, j’aime bien discuter avec mon technicien, Frédéric Ottobon. Il a travaillé parfois toute la nuit sur notre matériel. Sans lui, on ne ferait rien. C’est une communion en quelque sorte."
Alexis Pinturault se sert de la cabane pour "répéter les automatismes". "On a tous notre petit rituel. Mais j’aime que le coach me fasse part des infos sur la piste. On a souvent un petit écran de télévision pour voir ce qui se passe. Certains skieurs exigent qu’on ne leur parle pas. Moi, je ne suis pas dans ma bulle, mais j’ai besoin d’avoir 2-3 minutes de concentration juste avant de pousser le portillon."
3.
Cette fameuse tige qui déclenche le chrono marque le début des choses sérieuses. "Quand on pousse le portillon, mentalement, on ne pense plus à rien, tu lâches tout. Tu dois faire confiance à ton physique", explique Pinturault.
4.
Et puis, vient le virage qui donne le tempo d’une manche. "Chez moi, c’est souvent une courbe de repère, confie le skieur de Courchevel. On va savoir rapidement si notre matériel est bon, s’il est assez affûté." Cette première courbe répond souvent à l’interrogation cruciale : comment faire pour accrocher sur cette neige ?
"On part sans vitesse initiale donc ce premier virage nous sert à faire monter les kilomètres, précise Muffat-Jeandet. Le géant, c’est un effort intense et quand on est en altitude, à 3000 m comme à Sölden ou Beaver Creek, on le sent bien. Et ce, dès le premier virage."
5.
"On se met au chaud et on essaye de récupérer", explique Muffat-Jeandet. Une manche de géant dure environ une minute et vingt secondes. "C’est un effort lactique important, le souffle et les muscles fatiguent", ajoute le skieur de Val d’Isère.
"On en profite pour se reposer, se détendre, parfois s’alimenter. On constate le résultat aussi, bon ou mauvais : Le but, c’est d’en faire abstraction, quoi qu’il arrive", préconise Pinturault. "En technique, on doit rester concentrés, renchérit VJM. La première manche, c’est seulement 30% du boulot. Derrière, il y a tout à faire. Il y a un gros travail mental."
6.
Reconnaissance, échauffement, concentration. "C’est le même rituel, le même scénario que le matin, estime Pinturault. Après, il est plus ou moins difficile de gérer la pression en fonction des circonstances et des résultats du premier passage."
"Selon ton classement provisoire, tu attends peu, si tu as raté ta première manche, longtemps si tu joues la gagne, précise VJM. J’ai souvent tendance à un peu trop jauger, à observer le matin. J’ai parfois du retard à l’allumage."
7.
"Quand on franchit la ligne, on sait assez vite si on a réussi sa manche, juge Pintu. Si je suis à une seconde du meilleur temps de la première manche et que lors de la seconde, je mets le même écart à celui qui avait le meilleur chrono, je sais que je ne serai pas très loin d’un gros résultat."
8.
C’est la zone réservée au skieur qui signe le meilleur temps provisoire. "Celle de la seconde manche est un truc vraiment sympa à vivre car tu as le sentiment du travail accompli, tu es beaucoup plus serein." Pinturault nuance : "Quand je suis en tête en sachant que ça ne va pas tenir longtemps, je ne savoure pas trop. Mais c’est agréable quand même." "Après ça, tu peux faire le bilan de ta journée, puis tu fais un vrai repas, une bonne sieste pour récupérer, avertit Muffat-Jeandet. Car souvent le lendemain… il y a slalom."
9.
"La Marseillaise, c’est le plus beau des moments, confie Pinturault, vainqueur 17 fois en Coupe du monde, dont 8 en géant. "Je ne pleure jamais mais l’émotion est bien présente. Et puis, il y a la fierté. La Marseillaise, je ne la chante pas tout le temps… On n’a personne à côté de nous pour couvrir nos fausses notes ! Je la murmure donc, c’est plus discret", conclut-il dans un sourire.
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