Stenmark, Ligety, Maier : Le top 10 des géantistes de l’histoire

Unique Français dans ce classement, même si Alexis Pinturault pousse de plus en plus, "King Killy" a hérité de la 10e place en raison du peu d'épreuves qu'il a disputées. Dans sa carrière, le Clodoaldien de naissance ne s’est présenté qu'à 24 reprises (en quatre hivers) dans le portillon d'épreuves de Coupe du monde. Huit d'entre elles l'ont été en géant (pour 8 podiums), dont sept qui l'ont vu lever les bras. Un ratio quasi-parfait. Vainqueur du petit globe en 1967 et 1968, le Français compte aussi un titre mondial et olympique (1968), à Grenoble. Avant de mettre un terme à sa carrière à 24 ans.

Sur ses sept bouquets en Coupe du monde, le Suisse en compte trois, chez lui, à Adel’. Vainqueur à quatre reprises du général, le polyvalent Helvète (avec Marc Girardelli, Günther Mader, Kjetil-Andre Aamodt et Bode Miller, il est le quatrième skieur à s’être imposé dans toutes les disciplines) a marqué la seconde moitié des années 1980 grâce notamment au duel qu’il a livré au Luxembourgeois. De 1981 à 1990, le Valaisan a pris 211 départs de Coupe du monde, dont 58 en géant. Pour trois globes de la discipline (1984, 1987 et 1989). Champion du monde de géant en 1987 (2e en 1985, 3e en 1989), Zurbriggen, qui a mis fin à sa carrière à 27 ans seulement, n’a jamais fait mieux que troisième aux JO, en 1988.

"Benni" mérite amplement de figurer dans ce Top 10. Désormais à la retraite, l’Autrichien comptabilise 14 victoires en Coupe du monde et deux globes en 2005 et 2006 en géant. S’il compte aussi un titre olympique (2006), Raich n’a jamais pu obtenir de sacre mondial et a dû se contenter de deux 2e places (2005 et 2009). Triple vainqueur à Adelboden, Raich peut s’enorgueillir d’être monté cinq fois sur le podium en Suisse en géant.

Quadruple vainqueur du général entre 1971 et 1975 (seul Marc Girardelli a fait mieux avec cinq couronnes), l'Italien était surtout réputé pour son savoir-faire dans les disciplines techniques. Durant sa carrière, terminée en mars 1980, Thoeni a compilé 19 de ses 24 succès en 46 géants. C'est à Val d'Isère, dès sa première course, qu'il a ouvert sa collection en décembre 1969. Avant de voir sa suprématie contestée par l'arrivée d'Ingemar Stenmark, le skieur du Sud-Tyrol a également glané trois petits globes en géant (1970-1971-1972). Il y a ajouté deux titres de champion du monde (1972, 1974) et un olympique (1972). Après sa carrière, il a coaché Alberto Tomba de 1989 à 1996 avant de prendre les rênes de l'équipe nationale.

Le champion olympique 1998 de la spécialité aura disputé 79 géants de Coupe du monde dans son impressionnante carrière qui compte 268 départs. Quatorze d'entre eux (sur ses 54 succès sur le circuit) se sont soldés par des victoires. Hermann Maier y a ajouté trois globes de la discipline (1998, 2000 et 2001) et un titre de champion du monde en 2005. On se souviendra que c'est lors du géant d'Adelboden en janvier 2003 que le quadruple vainqueur du général a effectué son retour à la compétition après son grave accident de moto survenu en août 2001. Après cet évènement tragique qui a failli lui coûter une jambe, Maier n’a plus connu plus la même réussite en géant. Seuls cinq podiums (pour une 14e et dernière victoire à Sölden en 2005) ont complété sa collection.

Un génie de la discipline (mais pas que) qui ne cesse de grimper dans cette hiérarchie chaque hiver. Le quintuple tenant du gros globe compte trois petits globes en géant (2012, 2015 et 2016) mais cherche toujours à conquérir un titre mondial dans la spécialité, après deux médailles d'argent (en 2013 et 2015), et un titre olympique (argent en 2014, 5e en 2010). Aussi technique que puissant, Hirscher est le géantiste le plus abouti du moment. N'en déplaise à Alexis Pinturault ou Ted Ligety, en retrait depuis deux hivers. Avec 18 victoires en Coupe du monde, l'Autrichien n'est plus devancé que par Von Grünigen, Ligety et Stenmark.

Entre Stenmark et Von Grünigen, il y a eu Alberto Tomba. Le Bolognais au physique de déménageur (1,82m pour 92 kg) a marqué la fin des années 1980 et la première moitié des années 1990. En seulement 153 départs en 13 saisons de Coupe du monde, "la Bomba" a décroché 50 victoires dont 15 en géant (pour 64 départs). De 1986 à 1998, année de sa retraite, Tomba a glané quatre globes de la discipline. Auxquels il faut ajouter un titre de champion du monde (1996) et deux médailles d’or olympiques consécutives (1988 et 1992). Ce que personne n'était parvenu à réaliser avant lui. Poussé par un public qui le chérissait, le play-boy transalpin a souvent brillé sur ses neiges. Six de ses quinze victoires en géant l’ont été en Italie, dont quatre sur la Gran Risa d’Alta Badia. Tomba a marqué de son empreinte l’histoire du ski et des disciplines techniques en particulier. Et ce, malgré des problèmes récurrents de poids.

L’archétype du pur spécialiste. Sur 190 départs en Coupe du monde, 100 l’ont été en géant. Pour 23 victoires. Pour sa première course chez les grands, lors du géant de Park City en 1990, Von Grünigen se classe 6e. Les bases sont posées. La technique est là. Mais le physique ne suit pas encore totalement. Une première blessure à un genou va freiner sa progression. Pourtant la légende est en marche. Il devra attendre la saison 1992-1993 pour obtenir un premier bouquet, à Veysonnaz. Vingt-deux suivront ainsi que quatre globes de la discipline et deux sacres planétaires (1997 et 2001). Son seul regret ? N’avoir jamais été champion olympique. En trois tentatives, il n’a obtenu qu’une simple médaille de bronze, en 1998, à Nagano. Derrière Hermann Maier, sacré au Japon et rival que Von Grünigen n’a jamais porté dans son cœur.

Paré de cristal en 2008, 2010, 2011, 2013 et 2014, l'Américain compte 24 de ses 25 victoires en Coupe du monde dans sa discipline fétiche. Il s'était parfaitement acclimaté au nouveau matériel il y a quelques hivers. Pour preuve, les écarts - d'un autre temps - que le triple champion du monde et champion olympique en titre infligait parfois à ses poursuivants il y a quelques temps. Il a tout gagné en géant. Peu peuvent en dire autant.

L’as des as. Durant sa carrière en "world cup", Stenmark, qui ne raffolait pas des disciplines de vitesse, a pris 231 départs pour 86 succès, un record. Dont 46 en géant (pour 111 départs). Il faut ajouter huit globes (là-aussi un record) de la spécialité - dont sept de suite (de 1975 à 1981) -, deux titres mondiaux (1978-1980) et un titre olympique (1980). Pour symboliser cette écrasante domination, l’histoire retiendra la performance du plus grand skieur de tous les temps lors de la saison 1978-1979 : dix géants disputés pour… dix victoires. Un grand chelem unique à ce jour. Cette saison-là, lors du géant de Jasna, il est également devenu détenteur du plus grand écart entre un vainqueur et son dauphin : 4"06. Stenmark, le plus grand des géants.