Coupe du monde : Son épaule meurtrie n'empêchera pas Pinturault d'être au départ du géant

Devant les médias, Alexis Pinturault a eu toutes les peines du monde à masquer son incrédulité. Sa troisième place lors du Super-G de Beaver Creek est une vraie surprise. "Je ne pensais pas être aussi bien dans cette discipline", a-t-il avoué juste après la course. Déjà troisième à Sölden lors de l’ouverture, le skieur de Courchevel a complété sa collection avec ce troisième podium en Super-G, le 25e de sa carrière sur le circuit majeur.

A l’intersaison, Pinturault a changé de matériel. Passé de Salomon à Head, il a été contraint d’axer son travail cet été sur les disciplines techniques, un peu plus en slalom qu’en géant d’ailleurs. Ce premier très bon résultat en vitesse est donc inattendu. "Cela fait plaisir et même un petit plus que cela, car je pensais que cette année, je n'étais pas tout à fait prêt dans cette discipline, s’est-il satisfait. Avec l'été qu'on a eu, au Chili notamment, on n'a pas eu de bonnes conditions et il a fallu faire avec."

Ce samedi, le Français s’est arraché, a découpé le mur, a commis quelques fautes et a surtout "essayé de prendre des repères en descente". Son engagement était impressionnant dans la pente en quittant la cabane de départ. Ce caractère offensif a également sauvé le Français en bas de la piste, lorsqu’il a percuté de plein fouet l’une des dernières portes. Certains se seraient désunis et auraient mis les clignotants. Lui a persévéré, jusqu’à la ligne d’arrivée : "Ici, il ne faut pas se poser de question. J’ai fait une grosse faute, mais je crois que les deux devant en ont aussi fait des petites."

Son choc violent dans le piquet a failli lui être fatal. Il l’a été pour la jugulaire de son casque. Son épaule droite a également été meurtrie, au point d’hypothéquer ses chances pour le géant dominical : "J'espère que cela n'est que le muscle, c'est douloureux. Je vais faire le maximum pour être là dimanche sauf si c'est complètement cassé, ce qui m'étonnerait, car je ne pourrais pas bouger le bras comme cela. Cela a tapé très fort. Ma combinaison est brûlée. Je ne l'ai pas senti sur le moment, c'est juste en franchissant la ligne d'arrivée, c'est en faisant ‘Coucou’ que je me suis rendu compte que c'était douloureux, je ne peux plus trop lever mon bras." Il faudra pourtant qu’il y parvienne s’il s’impose dimanche pour la première fois dans le Colorado.