Jeux Olympiques de Sotchi : Steve Missillier et Alexis Pinturault décrochent l'argent et le bronze

Et deux qui font deux. Et deux qui font onze. En terminant respectivement deuxième et troisième du géant mercredi derrière l'intouchable Ted Ligety, Steve Missillier et Alexis Pinturault ont offert au ski alpin français ses deux premières médailles à Sotchi, les premières depuis l'argent de Joel Chenal, déjà en géant, à Turin en 2006. Il était temps. Avec ces deux podiums supplémentaires, la délégation tricolore porte à 11 son total de podiums dans ces Jeux 2014. Le record de Salt Lake City (2002) et Vancouver (2010) est d'ores et déjà égalé et pourrait être battu dans les prochains jours, voire les prochaines heures. Ce double sourire fait du bien au ski tricolore.

A l'issue de la première manche, survolée par un Ligety hors normes, les Bleus avaient posé les jalons d'un possible podium. Thomas Fanara occupait la 4e place, Pinturault la 6e et Missillier la 10e. Mais derrière l'intouchable Ligety, ils étaient une bonne quinzaine dans la même seconde à entretenir des rêves de médaille. Autant dire qu'il fallait sortir le grand jeu lors du second acte. Missillier l'a fait. Agressif et précis, le skieur du Grand-Bornand a pris les commandes. Sachant qu'il ne comptait que 23 centièmes de retard sur Davide Simoncelli pour le podium, cela sentait bon la médaille pour lui après une manche d'une telle qualité.

Dans son sillage, Alexis Pinturault s'est lui aussi montré à la hauteur. Frustré par sa sortie de piste dans le slalom du super-combiné, il a tenu bon cette fois. Certes, il est resté derrière Missillier au cumul des deux runs, mais il ne faut pas s'y tromper, il a lui aussi sorti une grosse manche. D'ailleurs, Missillier et Pinturault ont fini avec les deux meilleurs temps sur le second tracé… Au fil des passages, le podium, ou plutôt les podiums, se sont matérialisés. Malheureusement, Thomas Fanara, lui, a commis trop de fautes pour se mêler à cette lutte. Il termine seulement à la 9e place de ce géant. Mais il n'est pas le seul à s'être cassé les dents sur le duo Missillier-Pinturault. Et quand Ondrej Bank, surprenant deuxième de la première manche, a buté à son tour, les deux Français ont pu se congratuler : ils étaient tous deux assurés du podium.

Restait un fol espoir, celui d'accrocher l'or et pourquoi pas de signer le premier doublé bleu aux J.O. depuis Jean-Pierre Vidal et Sébastien Amiez en 2002. Pour cela, il fallait que Ted Ligety parte à la faute. L'Américain en a commis une belle à mi-pente, mais avec une seconde et demie de marge sur Missillier, il pouvait se le permettre. Il a tout de même lâché plus d'une seconde sur la manche à son dauphin, mais il avait creusé de tels écarts au préalable que l'or ne pouvait lui échapper. Il fait un champion olympique à la fois logique et magnifique et ce double podium suffit de toute façon au bonheur des Français. Le géant constituait leur meilleur atout, on le savait. Ils ne sont pas passés à côté. Plutôt deux fois qu'une.