Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Lizeroux : "Müller-Wohlfhart est clean, je n’ai aucun problème pour en parler"

François-Xavier Rallet

Mis à jour 15/11/2014 à 14:30 GMT+1

A 35 ans, Julien Lizeroux sait qu’il doit beaucoup au médecin qui l’a remis sur pied : le célèbre et controversé Hans-Wilhelm Müller-Wohlfhart. Pourtant, le Français est catégorique : le docteur allemand ne mérite pas la réputation sulfureuse qu’on lui prête.

Julien Lizeroux

Crédit: Zoom

Levi se profile et les yeux de Julien Lizeroux pétillent. Cabossé de toute part, le skieur de 35 ans a bien conscience d’être un revenant. Et quand on lui demande d’évoquer les personnes importantes qui gravitent autour de lui, le Plagnard a évidemment une pensée pour ses proches. Mais pas question de s’attarder sur sa vie privée, lui préfère mettre en avant ceux qui l’ont remis sur pied: son préparateur physique, Olivier Pédron, son kiné, Régis Mecca, et surtout les médecins qui l’ont réparé et détourné d’une retraite que beaucoup lui prédisaient. Et un en particulier se détache : Hans-Wilhelm Müller-Wohlfhart, dont on a beaucoup parlé l'été dernier autour du cas Franck Ribéry. Pour Lizeroux, il a "une valeur inestimable" car il a fait des miracles avec les genoux du Français.
A partir de janvier 2012, le célèbre docteur et son assistante Imke ont accueilli Lizeroux dans la fastueuse clinique de 1600 mètres carrés située au centre de Munich. C’est Felix Neureuther, son grand ami sur le circuit qui l’a orienté vers eux. "Il m’a dit : écoute Julien, si ton état ne s’améliore pas, je t’emmène voir mon médecin. Moi, je ne le connaissais pas du tout", reconnaît-il. Depuis deux ans et demi, Lizeroux s’est rendu une dizaine de fois en Allemagne. La dernière? "C’était en janvier 2014, juste avant Sotchi, précise-t-il. J’avais le genou qui couinait. Maintenant, je n’ai même plus besoin d’aller le voir."
Tout ce que tu fais dans ma clinique, tu peux le filmer, prendre des photos, tu peux emporter toutes les boîtes de médicament que tu veux
Dans les locaux munichois, Lizeroux croise certains célèbres patients du docteur. "J’ai papoté plusieurs fois avec Usain Bolt par exemple. Mais également avec certains joueurs du Bayern Munich, comme Bastian Schweinsteiger, qui est le grand pote de Felix", sourit-il. Là-bas, le Français découvre aussi "une nouvelle vision de pratiquer la médecine." Là où les autres ont échoué, celui que Franck Ribéry appelle "Müll'" propose une autre méthode. "C’est un médecin au service des athlètes qui a un discours clair: ‘Voilà ce que tu as, voilà ce que je peux faire pour t’aider’. Mais il n’y a pas de miracle, tu ne claques pas des doigts et tout se passe bien. Un protocole est mis en place et après, il faut bosser à côté. Moi, il m’a dit que c’était compliqué mais que ce n’était pas perdu, que ça allait prendre du temps."
picture

Le docteur Hans-Wilhelm Müller-Wohlfahrt

Crédit: Imago

Personnage atypique, souvent décrié, Müller-Wohlfhart a développé ses propres techniques, "qui ne sont pas conventionnelles", reconnaît Lizeroux. "Le dopage ? On se dit : ‘si un médecin fait des miracles, c’est qu’il charge les athlètes. Moi, je veux bien mais alors, qu’on m’explique quel médecin va me charger pour que mes tendons soient en meilleur état qu’avant. Ça n’existe pas."  Le Français précise : "Il est clean et je suis très à l’aise avec ça. Je n’ai aucun problème pour en parler. La première fois que je l’ai vu, il m’a dit: ‘Des sportifs, j’en soigne 250. Tout ce que tu fais dans ma clinique, tu peux le filmer, prendre des photos, tu peux emporter toutes les boîtes de médicament que tu veux."
Tous les médecins internationaux veulent le plomber. Mais il ne fait rien de miraculeux
A Munich, Lizeroux a subi des injections en intra-articulaires d’acide hyaluronique pour soigner ses cartilages abîmés. "En fait, c’est de l’huile pour articulation", simplifie-t-il. Il m’a fait beaucoup de piqûres en intra-tendineux, péri-tendineux, intra-musculaire pour relâcher toutes les tensions et pour faire sauter toutes les cicatrices, car c’était tout fibreux." Avant Müller-Wohlfhart, personne n’avait proposé ce traitement au Français: "Après, je ne connais pas beaucoup de médecins qui font ça. En fait, je n’en connais aucun." Et d’ajouter : "Tous les médecins internationaux veulent le plomber. Mais il ne fait rien de miraculeux : il fait juste des choses que les autres ne font pas."
De retour sur le circuit pour de bon, Lizeroux a conscience de revenir de très loin et veut se montrer reconnaissant envers celui qui a prolongé sa carrière: "Quand je suis allé aux Jeux (à Sotchi), je lui ai envoyé un message pour lui dire que j’étais content d’y être et que ça avait marché. Quand t’es médecin, ça doit faire plaisir quand tu remets sur pied des éclopés comme moi, non ?"
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Sur le même sujet
Partager cet article
Publicité
Publicité