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Marée bleue sur lac salé

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ParEurosport

Publié 24/02/2002 à 11:50 GMT+1

Jean-Pierre Vidal devient champion olympique du slalom devant son compatriote Sébastien Amiez qui prend la médaille d'argent, samedi, à Deer Valley. Les Français réalisent un doublé historique dans une course folle. La France bat son record aux JO d'hiver avec 11 médailles.

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Jean-Pierre Vidal devient champion olympique du slalom devant son compatriote Sébastien Amiez qui prend la médaille d'argent, samedi, à Deer Valley. Les Français réalisent un doublé historique dans une course folle. La France bat son record aux JO d'hiver avec 11 médailles.
Les réactions au doublé français du slalom olympique
On n'osait même pas en rêver. Ils l'ont fait. Les slalomeurs français ont magnifiquement conclu cette quinzaine olympique par un doublé historique pour le ski français, 34 ans après celui réalisé par Jean-Claude Killy et Guy Périllat dans la descente des JO de Grenoble. Jean-Pierre Vidal s'est offert avec cette médaille d'or le plus beau des cadeaux d'anniversaire à la veille de ses 25 ans pour devenir le premier champion olympique français de slalom depuis ce même Killy en 1968. Quant à Sébastien Amiez, sa médaille d'argent est une belle revanche pour celui qui fut le grand rival de Tomba avant de sombrer dans un relatif anonymat. A eux deux, ils permettent à la délégation française aux Jeux de porter sa moisson à 11 breloques, records d'Albertville et de Grenoble battus (9).
Le classement du slalom messieurs
Incroyable scénario
Ce fut une course incroyable avec des rebondissements que l'on n'osait imaginer. Jean-Pierre Vidal avait écrasé la première manche de sa classe en reléguant tous ses adversaires à plus d'1''3, à l'exception notable de l'Américain Bode Miller (2e à 35 centièmes). On se disait alors que la médaille d'or se jouerait entre ces deux-là, et que derrière, on se battrait pour les accessits. Mais la 2e manche, tracée par l'entraîneur américain, allait apporter son lot de surprises. D'une difficulté extrême dans l'enchaînement des portes et dans les changements de rythme qu'elle occasionnait, les quatre premiers concurrents à s'y élancer partaient invariablement à la faute. 8e à l'issue de la 1ère manche, Sébastien Amiez apprivoisait magnifiquement cette neige difficile et signait le meilleur temps.
Aamodt, Imboden, Baxter, Raich, Kosir, ils butaient tour à tour sur la marque du Français, Kostelic sortait, et "Bastoune" se retrouvait avec une médaille de bronze, au minimum autour du cou. Il ne restait plus que Miller et Vidal dans le portillon de départ. Le skieur de New Hampshire, déjà deux fois médaillés d'argent sur ces Jeux, s'élançait sous les encouragements d'une foule euphorique entièrement acquise à sa cause. Mais, le skieur chewin-gum se prenait les pieds dans le tapis au détour d'une porte anodine et voyait son rêve d'or s'envoler. Le champion olympique 2002 de slalom serait français, c'était une certitude. 53'' plus tard, il s'appelait Jean-Pierre Vidal, après que ce dernier a réussi à préserver 75 centièmes sur les 2''2 d'avance qu'il avait sur son compatriote.
Itinéraires croisés
Amiez et Vidal ont en commun d'avoir eu des carrières entrecoupées de blessures. Rupture des ligaments croisés du genou gauche en 1996, et graves blessures aux deux genoux en 1999, Jean-Pierre passe plusieurs semaines en fauteuil roulant et met plus d'un an pour revenir en compétition. Pour sa première vraie saison en Coupe du monde cette année, il avait parfaitement réussi son entrée dans la cour des grands: 9e et 3e à Aspen, 4e à Madonna di Campiglio, il remporte sa première victoire à Kranjska Gora mi-décembre et redécouvre le ski plaisir: "Je me suis fait plaisir sur cette piste. J'étais parti pour me faire plaisir. Sur la première manche, j'avais l'impression de voler entre les piquets. Maintenant, ma blessure est effacée. Elle m'a appris beaucoup de choses. J'en suis sorti grandi", déclarait-il à l'arrivée.
Quant à Amiez, vainqueur du globe du cristal de la discipline devant sa majesté Tomba en 1996, et vice-champion du monde l'année suivante, il était rentré dans le rang avec la révolution des skis courts et l'accumulation de pépins physiques. Cette médaille a d'autant plus de valeur qu'elle clôture une saison difficile pour ce skieur de 30 ans: "Finir les Jeux comme ça, c'est formidable. On a battu le record de médailles aux Jeux d'hiver et je suis dedans. C'est une consécration. J'ai connu beaucoup de choses dans ma vie. mais, maintenant, je crois que je vais skier uniquement pour le plaisir".
Plaisir
Plaisir. Un maître mot pour Vidal et Amiez. Le plaisir qu'ils ont eu, le plaisir qu'ils nous ont donné. Le plaisir de savoir que leurs noms seront gravés à jamais côte à côte au panthéon du ski français (fais leur une place Jean-Claude !). Ce même plaisir que devait ressentir l'Ecossais Alain Baxter, médaillé de bronze, en réalisant qu'il était le premier sujet de sa majesté à être jamais monté sur un podium olympique en ski. Un pilier de comptoir que j'ai bien connu avait l'habitude de dire: "Le plaisir disparaît, seul le désir reste". C'est peut-être qu'il n'avait pas encore vu le slalom olympique du samedi 23 février 2002. Remets en une, Dédé, c'est ma tournée !!!
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