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Souvenirs de Mondiaux

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 07/02/2011 à 16:19 GMT+1

La voix du ski alpin en France, Alexandre Pasteur, qui sera bien évidemment à Garmisch-Partenkirchen pour commenter les Championnats du monde 2011, s'est souvenu pour nous de quatre moments magiques qui ont marqué l'histoire des Mondiaux.

SIERRE NEVADA 1996
"Quelle idée d'organiser des championnats du monde en Afrique!!" Une semaine avant le début des championnats du monde 1996 en Sierra Nevada (repoussés d'un an en raison du manque de neige), Alberto Tomba froisse l'orgueil des Espagnols, fiers de prouver à la planète blanche qu'une station andalouse est capable d'organiser des Mondiaux dignes de la tradition alpine. Mais sur les pistes, Tomba redevient l'espace de deux courses le skieur génial qu'il n'est que par intermittences au crépuscule de sa carrière. Le jour du géant, Tomba, qui n'a plus gagné dans la spécialité depuis un an, réalise un festival. Meilleur temps de la première manche, sur une piste courte mais marquée par deux murs impressionnants, l'Italien est victime d'une faute d'intérieur dans la seconde. Il pose une fesse sur la neige, parvient à faire mordre son ski dans la poudreuse et à se rééquilibrer. Il s'impose finalement avec 4 dixièmes d'avance sur les Suisse Urs Kälin et Michael Von Gruenigen le numéro 1 mondial. Pour la première fois, Tomba est sacré champion du monde, un titre assorti d'une victoire en slalom deux jours plus tard!!! C'est aussi la dernière fois qu'il gagne un géant. Aujourd'hui, Tomba ne se lasse pas de regarder sur son téléphone portable la vidéo de la deuxième manche du géant de Sierra Nevada, l'un des souvenirs les plus forts de sa fabuleuse carrière.
SESTRIERES 1997
"Maman, c'est de ta faute!! Tu m'as fait des bras trop courts!!" Il trouve encore la force de plaisanter, Sébastien Amiez, à l'arrivée du slalom des championnats du monde 1997 à Sestrières. Et pourtant, le Savoyard vient de laisser filer l'or mondial pour 5 misérables centièmes. Le vainqueur du globe de la discipline la saison précédente a surtout dilapidé la confortable avance acquise à l'issue d'une première manche de feu. Sur une piste réputée peu favorable aux qualités de guerrier de "Bastoune" avec son interminable plat final, le numéro 1 français du slalom est irrésistible en 1re manche. Les autres sont loin!! Thomas Sykora, l'Autrichien, vainqueur à 5 reprises cet hiver est à plus d'une seconde. Alberto Tomba, star vieillissante parti avec le numéro 1 est relégué à plus de deux secondes. Lorsqu'il s'élance au départ de la deuxième manche, Amiez compte une seconde et demie d'avance sur le leader, le solide Norvégien Tom Stiansen. Quelques hésitations dans la partie raide lui font perdre la moitié de cette avance au dernier temps intermédiaire. Sur la partie plate, ses appuis se figent, Sébastien est incapable de reproduire le ski fluide de la première manche. Quand il passe la ligne d'arrivée, le verdict du chrono est impitoyable : 5 centièmes de retard sur Stiansen. Amiez décroche une magnifique et frustrante médaille d'argent. Il n'a que 24 ans mais plus jamais il ne retrouvera l'occasion d'être sacré champion du monde.
VAIL 1999
L'hiver 1998/1999 n'est pas le plus riche en victoires qu'ait connu Hermann Maier. Mais c'est lors des Mondiaux de Vail que l'Autrichien parvient à décrocher le seul titre majeur de sa prodigieuse carrière en descente. Une semaine plus tôt, Maier s'est déjà paré d'or à l'occasion du super-géant, un titre qu'il partage avec Lasse Kjus, le grand bonhomme de l'hiver. Leur duel en descente est le rendez vous majeur des Mondiaux. Kjus, 4 fois vainqueur en descente cette saison, à Wengen et Kitzbühel notamment, domine largement la saison. Mais sur la piste Birds of Prey, inaugurée quatorze mois plus tôt, Hermann Maier prend des risques insensés. Les conditions météorologiques sont éprouvantes. La piste, pentue, verglacée et technique est balayée par des rafales de vent. Sous un rideau de neige tombante, Hermann Maier skie au-delà du raisonnable malgré la faible visibilité, bouscule les portes à la manière d'un géantiste et taille des courbes au millimètre. Proche du point de rupture sur chaque appui, Maier laisse son coeur sur la piste et décroche la première place. Lasse Kjus, moins téméraire, prend la deuxième place à 3 dixièmes de l'Autrichien. Antoine Denériaz, spectateur privilégié et attentif termine 21ème pour sa première sélection en équipe de France. Hermann Maier réalise le doublé super-géant/descente en réinventant le ski dans les épreuves de vitesse.
SANKT-ANTON 2001
Février 2001. Les championnats du monde de Saint Anton consacrent la toute puissance du ski autrichien. Sur ses neiges, l'équipe d'Autriche décroche 11 médailles, dont 7 pour les garçons. Durant quinze jours, les rues de Saint Anton résonnent au son des cris et des chants des milliers de fans venus de tout le pays. Le slalom hommes, disputé le dernier jour n'échappe pas à l'hystérie collective. Vladimir Poutine assiste au spectacle et des snipers assurent la sécurité du président russe depuis le toit des cabines réservées aux commentateurs. Cinquante mille personnes se sont massées pour assister au sacré annoncé de l'enfant du pays : Mario Matt. Mario Matt, surgi de nulle part douze mois plus tôt à Kitzbühel, vainqueur avec le dossard 47. Face à lui, Benjamin Raich, l'autre étoile montante du ski autrichien, auteur d'un fabuleux triplé Wengen Kitzbühel Schladming les semaines précédant les championnats du monde. Victime du redoux, la piste de slalom n'a pu être préparée à temps. C'est donc sur le bas de la piste de descente, au profil plus doux, que va se jouer le dernier acte des mondiaux. Malgré la pression, malgré cette inquiétante marée humaine, Mario Matt ne craque pas. Deuxième à l'issue de la première manche, il s'impose finalement avec 12 centièmes d'avance sur Benjamin Raich. Déjà deuxième du combiné quelques jours plus tôt, Matt atteint à 21 ans l'Everest de sa carrière. Six ans plus tard, à Are, il touchera le ciel une deuxième fois.
Les Mondiaux de Garmisch-Partenkirchen sont à suivre en intégralité sur l'antenne d'Eurosport, sur le player Eurosport et sur le site Eurosport.fr du 8 au 20 février.
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