Coupe du monde - Maintenant, Pinturault veut redevenir géant en slalom

Il n'en finit plus de briller entres les grandes portes. Pour la neuvième fois de suite, Alexis Pinturault est monté sur le podium d'un géant en Coupe du monde. Et sur la plus haute marche à six reprises. C'est énorme. Phénoménal. La preuve que, dans cette discipline, le skieur de Courchevel est définitivement passé dans une nouvelle dimension, celle des plus grands. "Maintenant le patron de la discipline c'est Alexis, a souligné Hirscher. C'est vraiment le meilleur géantiste du monde. Il skie bien, avec une super technique, il est très fort physiquement". Le Français marque par sa régularité, au point d'avoir fini sur le podium du général de la Coupe du monde ces trois dernières années.

Seulement voilà. Lui qui avait brillé en slalom pour ses débuts n'y arrive plus. Il faut dire que c'est tout le groupe France qui a du mal désormais dans la plus technique des disciplines en Coupe du monde. Alors que le slalom était l'un des points forts tricolores il y a quelques années avec les Grange et autre Lizeroux, la nouvelle génération semble plus tournée vers le géant. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si le dernier podium français dans la discipline date de Wengen, en janvier 2014. Alexis Pinturault s'était imposé ce jour-là. A l'époque, le skieur de 25 ans comptait plus de succès en slalom (2) qu'en géant (1).

Le bilan s'est largement inversé depuis et la question sur les capacités de Pinturault en slalom se pose. Est-il capable de dompter les piquets serrés ? Lui en est persuadé. C'est pour cela qu'il a décidé cette saison de se concentrer sur les disciplines techniques et de laisser quelque peu la vitesse. Il sait que c'est par là que viendra une éventuelle chance de remporter le général de la Coupe du monde. S'il a déjà performé en Super-G (10e de la discipline en 2014-2015), ses résultats en slalom ne lui permettent pas de rêver du Graal. Même si on combinait ses meilleures saisons dans chaque discipline (slalom 2014, géant 2016, Super-G 2015 et combiné 2016), le Français pointerait encore à 400 points du Marcel Hirscher de la saison passée.

Et, cet écart, le skieur de Courchevel a les moyens de le boucher, lui qui est si fluide et si virevoltant en géant. A condition de s'améliorer en slalom. S'il a beaucoup travaillé dans ce sens, les résultats peinent pour le moment à suivre. En ouverture de la saison, à Levi, il a certes terminé premier Français mais à près de 2'' des meilleurs et sans réussir à entrer dans le top 10 (11e). Qu'il semble loin le temps où le Tricolore devançait Neureuther et Hirscher à Val d'Isère pour s'offrir son premier succès en carrière (hors City Event)... Toutefois, sa victoire au général du combiné l'an dernier montre que la course entre les piquets peut lui réussir.

Dès dimanche sur la face de Bellevarde ? Pour cela, le skieur de 25 ans espère que sa main le laissera tranquille, comme cela a été le cas lors du géant : " Je m'attendais à ce que ce soit beaucoup plus handicapant, a-t-il déclaré en fin de course. "Mais, pour le slalom, il y aura un contact direct de la main toutes les deux portes donc j'espère que ça ira mieux. Mais je n'ai pu travailler (le slalom) ces derniers jours. Ça va être compliqué", a consenti Pinturault.

Devenu à Sölden l'unique skieur français le plus "titré" en Coupe du monde avec 16 succès, Alexis Pinturault vient de passer à 17 et pourrait bien attendre le cap des 18 dès Alta Badia les 18 et 19 décembre prochain avec deux géants. A moins de réussir la passe de deux sur la Face de Bellevarde et lever une nouvelle fois les bras ce dimanche, au terme du slalom. A lui, rien ne semble plus impossible.