Riesch au-dessus du lot

D'une logique implacable. Championne du monde à Val d'Isère il y a un an, tenante du globe de cristal et numéro un de la spécialité cet hiver, Maria Riesch a dominé le slalom olympique de Whistler. Meilleur temps de la première manche, l'Allemande, qui participe à ses premiers JO, a résisté lors de la seconde pour s'offrir la médaille d'or, sa seconde à Vancouver après celle glanée en Super-Combiné. La deuxième en deux jours pour la Mannschaft après celle de Viktoria Rebensburg en géant jeudi.

Troisième temps du second passage, et avec un chrono total de 1'42"89, Maria Riesch a devancé de 43 centièmes l'Autrichienne Marlies Schild, la plus rapide du tracé final, et de plus d'une seconde (1"01), Sarka Zahrobska. La Tchèque, championne du monde 2007, médaillée d'argent en 2009 et de bronze en 2005, a confirmé qu'elle était une fille de grands championnats. Ces trois filles pointaient déjà aux trois premières places de la première manche, avec Riesch devant Zahrobska (à 0"40) et Schild (à 0"65), déjà bronzée en slalom à Turin. "De toute évidence j'ai fait ce qu'il fallait. Mais les conditions étaient très difficiles. Dans le bas du parcours, il y avait des ornières et la neige était molle. En temps normal, j'ai du mal dans ce type de conditions. J'ai essayé d'être le plus détendue possible. Mais il y avait un peu de pression", a expliqué l'Allemande de 25 ans.

Le succès de la skieuse de Garmish-Partenkirchen permet à l'Allemagne de reprendre provisoirement la tête du tableau des médailles, devant les Etats-Unis. Quatrième à mi-parcours, Susanne Riesch a commis une faute éliminatoire en fin de seconde manche. Dans l'aire d'arrivée, la soeur de Maria était inconsolable : "Heureusement je ne le savais pas au départ (qu'elle était tombée). Elle aura d'autres occasions d'avoir des médailles", a commenté la star alpine de ces JO de Vancouver. Et de conclure : "Je ne pensais vraiment pas remporter l'or en slalom. Je n'ai pas été aussi constante cette saison que l'année dernière. Après ma médaille d'or en combiné, je me suis sentie très en confiance."

Septième à l'issue de la première manche (à 0"93 de Riesch), Sandrine Aubert n'a pas démérité. Partie dans une épaisse purée de pois, la Française a produit du bon ski. Mais insuffisant pour s'offrir une place sur le podium et rattraper le temps perdu plus tôt dans la journée. La skieuse des Deux-Alpes a finalement hérité du 5e rang final, à 1"57 de la nouvelle championne olympique et à 0"46 de la médaille de bronze. "C'est bien, mais ce n'est pas assez. Ce n'est pas ce qu'on cherche. En seconde manche, on n'y voyait rien, la piste s'était dégradée. Mais Maria Riesch a fait la même", a-t-elle reconnu. "C'est une belle course pour moi, mais pas assez belle. J'ai encore le maillot rouge à jouer dans 15 jours, et puis là je vais me battre jusqu'au bout". Les derniers espoirs français se portent désormais sur le Plagnard Julien Lizeroux, vice-champion du monde de slalom, qui sera en course samedi entre les piquets serrés pour éviter le zéro pointé à l'équipe de France.