Avec KTM, Michelin repousse les limites du X-Bow

Née sur deux roues en 1934, KTM a franchi le pas en 2007. C'est en effet cette année-là qu'est apparue la X-Bow. Quésaco ? "Le meilleur de deux univers : celui de la moto et celui des supercars", répond avec délectation Hubert Trunkenpolz, directeur général du service commercial et Compétition, dont le "T" du patronyme est celui de KTM. Concrètement, il s'agit d'un roadster porté sur la vivacité à travers une coque en carbone formant un châssis léger (847 kg) réduit à sa plus simple expression, sans toit ni portière ou pare-brise. Pour ce qui est de la mécanique, un quatre cylindres 2.0 litres turbo de 240 ch en position central arrière est couplé à une transmission à 6 rapports, avec suspensions ajustables. Pour assurer le caractère sportif, enfin, les freins et la direction ne sont pas assistés, et des harnais remplacent les ceintures de sécurité...

Motard à l'origine, Hubert Trunkenpolz est donc passé avec bonheur d'un univers à l'autre avant de faire la synthèse au nom de la firme autrichienne. "J'ai consacré toute ma vie à KTM et aux motos", confie-t-il. "J'ai la course dans le sang car mon père était déjà pilote de moto, de même que oncle, fondateur de KTM. Au fil des années, j'ai eu l'opportunité de passer à la compétition automobile. J'ai retrouvé le même plaisir, les mêmes sensations, la même expérience."

"C'est notre collaboration avec le designer Gerald Kista et avec Dallara qui a rendu ce projet réel. Le résultat est une voiture de course homologuée pour la route", souligne-t-il. Les pilotes ont la liberté de se rendre au circuit par la route au volant de leur bolide. Casqués dans le vent, ils retrouvent les origines deux-roues de la marque.

Fort de ce succès auprès d'amateurs à la recherche de sensations, KTM crée en 2010 une compétition sur circuit (l'édition 2014 compte six rendez-vous), guidée par le plaisir pur et la convivialité. C'est l'autre grande satisfaction de Hubert Trunkenpolz. Pour lui, les pilotes forment "une communauté très soudée, bien plus qu'une famille". "Si vous jetez un œil aux paddocks, vous y trouverez même les femmes et les enfants des pilotes. L'objectif n'est pas de gagner, mais de participer", rappelle-t-il.

Et puisqu'on n'avance pas à rester les bras croisés, l'enseigne a jugé en 2013 que le moment était venu d'apporter un prolongement labelisé GT ; une véritable évolution travaillée suivant plusieurs axes. "La X-Bow GT est la première évolution de la X-Bow lancée en 2007. Elle combine un rapport poids/puissance presque imbattable avec une faible consommation en carburant, alliée à la sécurité de sa coque en carbone et des lignes superbes. Elle promet d'être un des produits phares de KTM", assure Hubert Trunkenpolz.

Désormais, le chrono assure un 0-100 km/h en 4"1 et la Vmax culmine à 231 km/h. Bien sûr, la puissance a été portée à 285 cv mais l'avancée réalisée ne trouve pas là sa seule explication, loin de là. KTM a en effet trouvé en Michelin le partenaire idéal pour repousser les limites d'adhérence tout en confortant des pilotes qui restent des amateurs. Clermont-Ferrand a ainsi défini des MICHELIN 205/40 R17 à l'avant et des 255/35 R18 à l'arrière pour supporter notamment une accélération latérale supérieure à 1,5 g (pour la route) et soutenir une distribution des masses polarisée sur l'arrière (38% à l'avant, 62% à l'arrière). "C'est notable, le temps au tour avec la nouvelle X-Bow Battle, équipée de pneus Michelin, a chuté de trois à quatre secondes selon les circuits", "ce qui, tous les pilotes vous le diront, est considérable", se félicite Hubert Trunkenpolz.

Et en bord de piste, Hubert Trunkenpolz ne se lasse pas de voir sa petite communauté de passionnés profiter de leurs jouets. Et de raconter tout ça avec gourmandise : "La meilleure expérience, en course automobile, c'est le moment exaltant où, entouré de pilotes avant une courbe, on se demande qui freinera le premier, ou le dernier, et puis qu'on accélère à fond. L'adrénaline monte en flèche et donne un coup de fouet. C'est une expérience incroyable."