ATP - Bilan Top 10 2014 : Doucement mais sûrement, Milos Raonic (8e) gagne ses galons

Milos Raonic est l'atout jeunesse de ce Top 10. Il est même le tout premier joueur né dans les années 90 à intégrer l'élite du tennis masculin. C'est tout sauf une surprise. Il avait bouclé l'année 2013 au 11e rang. Plus qu'une explosion, c'est donc une progression à paliers progressifs que suit le Canadien, qui a grimpé jusqu'à la 6e place cet été avant de terminer la saison deux rangs plus bas, qualifié pour son premier Masters. Lui qui n'avait encore jamais dépassé les huitièmes de finale en Grand Chelem a connu cette année son premier quart (à Roland-Garros) puis sa première demie (à Wimbledon).

Son service, seul, lui confère une arme susceptible d'en faire une menace permanente. Mais il commence tout doucement à étoffer son jeu, à varier ses armes, ce qui explique notamment ses excellents résultats sur terre battue en 2014. Avant son quart à Roland-Garros, il avait vécu une remarquable campagne terrienne au printemps, avec une demi-finale à Rome ou un quart à Monte-Carlo. On pourra regretter qu'il ne cumule pas encore suffisamment de titres (6 à 24 ans et un seul cette saison, à Washington, un ATP 250). Reste qu'il est en train de se faire sa place dans le gratin et, sauf blessure, il n'y a aucune raison qu'il n'y reste pas dans les années à venir.

7. Sur les neuf Masters 1000 de la saison, Milos Raonic a atteint à sept reprises au minimum les quarts de finale. En 2013, il n'en avait joué qu'un seul.

23. 3 victoires pour 10 défaites. Avec 23% de succès, le géant de Titograd (aujourd'hui Podgorica) connait un taux de réussite trop faible encore face aux joueurs du Top 10.

75. Raonic a gagné trois tie-breaks sur quatre cette saison (39-13), soit 75% de réussite. Personne n'a fait mieux parmi ceux qui en ont disputé au moins 10.

Celle face à Roger Federer le 31 octobre à Bercy, en quart de finale. Pour plusieurs raisons. D'abord parce que ce jour-là, Milos Raonic a montré à quel point il pouvait être frustrant à jouer. Un vrai Goran Ivanisevic des années 2010. Imprenable au service, il lui a suffi d'un seul jeu de retour de qualité pour faire la différence en deux sets, 7-6, 7-5. Ensuite parce qu'il n'avait encore jamais réussi à battre Federer en six tentatives. Un cap, pour lui. Enfin, dans la foulée, cette accession à la finale d'un grand tournoi est venu définitivement valider l'excellence de son année.

S'il a échoué aux portes de sa première finale en Grand Chelem à Wimbledon, le Canadien n'a rien à regretter de sa défaite contre Federer. Idem pour son quart perdu à Roland-Garros contre Djokovic. A chaque fois, des défaites en trois sets. A l'US Open, en revanche, Milos Raonic avait sans doute le potentiel pour aller très, très loin. Sa défaite en huitièmes de finale face à Kei Nishikori, en 5 sets, lors d'une rencontre achevée à 2h20 du matin, lui aura sans doute laissé un énorme sentiment d'inachevé. Derrière, Nishikori est allé jusqu'en finale...

Milos Raonic aura tout juste 24 ans en abordant la prochaine campagne. Il monte tranquillement en puissance et on ne serait pas étonné de le voir intégrer le Top 5 en cours d'année. Son jeu évolue et le jeune homme sait ce qu'il veut. Il lui reste maintenant un cap à franchir dans les très grands rendez-vous, où il subit encore trop de défaites frustrantes, comme à New York contre Nishikori. Mais il n'y a aucune raison que Raonic, seul joueur de moins de 25 ans à figurer parmi les 10 meilleurs joueurs du monde, soit un simple feu de paille. Et pourquoi pas, en 2015, une première finale en Grand Chelem ?